Les Frères MaloryJohanna Lindsey La saga des Frères Malory est sans conteste la plus célèbre des sagas publiées dans la collection Aventures & Passions (J’ai Lu). Sans doute est-ce dû à son ancienneté puisque Johanna Lindsey a commencé à l’écrire en 1985. Dix ans plus tard, en 1995, elle paraissait en France. L’édition de la saga a été longue puisqu’elle s’est échelonnée jusqu’en 2006 et que deux titres restent à ce jour non traduits. La faute en revient essentiellement à Johanna Lindsey qui a pris son temps et s’est très souvent interrompue pour écrire ses nombreuses autres romances (Inutile donc de vilipender la maison d’édition ^^).
Pour ceux qui, comme moi, ont commencé à lire la saga dès 1995 (j’étais alors au lycée !), les frères Malory nous ont suivis de nombreuses années, et chaque nouvelle parution donnait l’agréable impression de retrouver de vieux amis, de lointains parents, dont on est ravi de recevoir des nouvelles. Certes, entre temps, de nouvelles romances ont vu le jour, plus modernes, mieux écrites, plus percutantes. Qu’importe ! C’est toujours aussi agréable de plonger dans l’univers de cette famille si attachante. En fait c’est comme lorsque vous ouvrez un album de vieilles photos : certaines sont jaunies, la qualité est déplorable, on sourit en regardant les vêtements portés, mais on les regarde avec bonheur, tendresse et nostalgie. Ou encore lorsque vous voyez de vieux classiques : peu importe le manque d’effets spéciaux, les défauts du son et de l’image, les discours grandiloquents…. On reste attaché à l’histoire, aux personnages, aux émotions qu’ils font passer. C’est pareil pour les frères Malory…
Dès le premier tome, on découvre avec précision cette famille, à travers les yeux de son héroïne, Regina, très attachée à ses quatre oncles.
Jason, l’aîné, est alors âgé de 45 ans. A la mort de ses parents, il n’avait que 16 ans mais a dû assumer de suite les responsabilités d’un chef de famille et veiller sur ses quatre frères et sœurs. Il a pris son rôle très au sérieux et est donc souvent présenté comme un homme imposant, austère et rigide. Marié par convenances à une femme qu’il n’aime pas, il a un fils maintenant adulte : Derek.
Edward, 44 ans, est son parfait contraire. Reggie le dépeint comme quelqu’un de « facile, gai, accommodant et indulgent ». Avec sa femme Charlotte, qu’il a épousée à 22 ans, il a 5 enfants : 3 filles et 2 garçons. Edward est le moins présent des frères, sans doute parce qu’il est marié et heureux en ménage, mais aussi surtout parce qu’il est le plus « normal » de la famille, casanier et quelque peu dénué de passions. Il en est tout autrement de sa benjamine, Amy, qui a hérité des traits de caractère tziganes de la famille en plus du physique : chevelure de jais et yeux cobalt en amande (comme Anthony Malory et son neveu Jérémy).
Vient ensuite Mélissa qui avait épousé le comte d’Ashton avant de trouver la mort avec son époux deux ans après la naissance de leur fille, Regina. Cette dernière a donc été élevée par ses oncles et a été outrageusement gâtée en souvenir de leur sœur bien-aimée trop tôt disparue.
James, 35 ans, est le mouton noir de la famille. Anti conformiste, il a laissé tomber sa vie de gentilhomme pour multiplier les aventures à travers les mers. A cause de ses nombreuses frasques, il a été renié par Jason et Edward.
Anthony, 34 ans, est un bon vivant. Noceur et libertin, il est aussi doté d’un solide sens de l’humour et d’un charme ravageur. Un mélange détonnant donc qui explique son succès auprès des femmes.
Dix livres composent cette saga, mais 8 seulement ont été traduits en français.Dans
Le séducteur impénitent, Johanna Lindsey a choisi de nous présenter toute la famille Malory d’une façon « indirecte » vu qu’aucun des frères n’est mis à l’honneur en particulier. Au contraire, TOUS sont présents à travers le regard de leur nièce, Regina Ashton. Belle entrée en matière donc qui nous permet de nous familiariser avec cette nombreuse famille et les particularités de chacun. A 19 ans, Regina n’en est pas à sa première saison. Malgré son succès, elle ne parvient pas à trouver un éventuel mari qui pourrait plaire à ses quatre oncles. Et aucun homme ne trouve grâce à ses yeux non plus car ils font bien pâle figure face aux extraordinaires spécimens de sa famille. Lorsqu’elle se fait enlever par erreur par Nicolas Eden, comte de Montieh, elle est plus amusée qu’énervée. Elle tombe sous le charme de Nicolas car elle retrouve en lui un peu de tous ses oncles. Mais il est surtout, comme Anthony Malory, un libertin qui refuse de s’engager. Quand la bonne société a vent de leur aventure, ils sont pourtant obligés de se marier. Nicolas reste malgré tout réticent et s’enfuit une fois leurs vœux prononcés. S’il s’était juré de ne jamais se marier c’était pour ne pas infliger à sa femme le secret honteux de sa naissance. C’est là qu’intervient le capitaine Hawke, alias James Malory…
Avec
Tendre rebelle, c’est Anthony, le plus jeune des Malory, qui est mis en avant. Séducteur et charmeur, il multiplie les conquêtes sans lendemain. Obligé de sortir son nouveau neveu, Jérémy (fils naturel de James, âgé de 16 ans), il multiplie les bals. C’est au cours de l’un de ces bals qu’il tombe sous le charme de la pétillante et dynamique Roslynn. Bien que séduite, il n’est cependant pas question pour elle de succomber. Si elle est venue à Londres c’est dans un but précis : trouver un mari capable de la protéger des machinations de son cousin. Mais quand le destin s’en mêle tous leurs plans tombent à l’eau…. Avec ce tome, on inaugure le registre comique qui va devenir la marque des Malory. Les dialogues entre Anthony et James sont hilarants, de même que la dame de compagnie écossaise de Roslynn, prête à tout pour protéger sa maîtresse.
James Malory n’a pas manqué de multiplier les piques à l’encontre de son frère pour s’être laissé passer la corde au cou. Mais pour notre plus grand plaisir, Anthony va pouvoir lui rendre la pareille. Dans
Passagère clandestine, Georgina Anderson est contrainte de se déguiser en mousse pour rejoindre les Etats Unis en urgence avant que ses frères ne remarquent son absence (elle s’était rendue à Londres dans le but de retrouver un homme qui l’avait autrefois courtisée mais découvre qu’il est marié). Elle est engagée par James Malory (son « mur de briques » lol) qui se rend compte rapidement de la supercherie mais décide de jouer le jeu pour s’amuser et la tourmenter. Qui ne s’est pas amusé des « malaises » de Georgina, prenant pour une allergie ses manifestations de désir envers James ! Mais le jeu se transforme rapidement en séduction et ils vivent une aventure idyllique jusqu’à ce que les frères de Georgina s’en mêlent et découvrent que James n’est autre que le pirate Hawke, leur ennemi juré.
Le quatrième tome est celui que j’ai préféré et je l’ai lu un nombre incalculable de foi. Je ne m’en lasse pas ! ^^ Et cela n’a rien d’étonnant vu le que le héros est le cynique Warren Anderson, le grand frère de Georgina qui, depuis une malheureuse expérience, déteste les femmes (sauf pour la bagatelle bien sûr !) et est bien résolu à ne jamais se marier. Dans
Magicienne de l’amour, une fois n’est pas coutume
, c’est l’héroïne qui va entreprendre toutes les démarches nécessaires pour gagner le cœur de celui qu’elle considère comme son âme soeur. Amy Mallory n’a que 17 ans mais elle sait ce qu’elle veut. Et ce qu’elle veut, ou plutôt celui qu’elle veut, c’est Warren Anderson qu’elle a rencontré au cours du mariage de son oncle James et de Georgina. Cette dernière est sur le point d’accoucher et ses frères doivent venir à Londres à cette occasion. Elle sait qu’elle a très peu de temps pour le séduire et surtout le convaincre qu’ils sont faits l’un pour l’autre et qu’elle peut lui redonner le sourire. Il a 36 ans. Qu’importe ! L’amour n’a pas d’âge. Dès son arrivée, elle lui déclare donc sa flamme et le poursuit de ses assiduités. Warren est déboussolé (trop mignon !) et ne sait plus comment se dépêtrer de cette insupportable gamine. Encore que cette gamine est très séduisante et lui fait manifestement de l’effet. Peu importe ! Il est bien résolu à résister…. Le triangle Warren-James-Anthony est très drôle, de même que les savoureuses répliques entre Jérémy et Amy. L’histoire est rafraichissante et on passe vraiment un très agréable moment !
Dans le tome 5, Derek Malory (fils naturel de Jason) se rend avec ses amis dans une célèbre maison close, sans se douter que la soirée se révèlera exceptionnelle à plus d’un titre. La virginité d’une charmante demoiselle est en effet mise aux enchères et, quoique sous le charme, Derek n’a aucune intention de s’acheter ses faveurs. Mais il n’est pas question pour autant de la laisser tomber entre les griffes d’Ashford dont les pratiques cruelles sont de notoriété publique. Le voilà donc nanti pour un certain temps de cette délicieuse vierge. Ce qu’il ignore c’est que la jeune fille, Audrey, est une aristocrate désargentée qui a été contrainte de se vendre et si cela venait à se savoir le scandale serait énorme.
La faute d’Anastasia est une parenthèse dans la saga. On revient aux sources de la famille et notamment à cette fameuse rumeur qui donnait aux Malory une ancêtre gitane. C’est d’ailleurs dans ce tome qu’un arbre généalogique est fourni. Ouf ! Merci Johanna, on commençait à se perdre ! Toute la famille se réunit à l’occasion de Noël dans le manoir familial où Jason vit. La veille de Noël, ils découvrent près du sapin un petit paquet inconnu et décident de l’ouvrir : il s’agit du journal intime de leur aïeule Anastasia qui raconte sa folle histoire avec Christopher, Marquis d’Haverston. Et oui la rumeur disait vrai ! C’est bien une gitane. L’important est que, comme toute bonne gitane, Anastasia avait le don de double-vue et sentait que son histoire pourrait servir à rendre heureux l’un de ses descendants, en lui montrant que peu importe l’origine sociale, l’important c’est l’amour (c’est beau n’est-ce pas ! ^^). Mais de qui peut-il bien s’agir ? Je vous laisse le découvrir….
Le tome 7 est celui qui nous a fait le plus patienter. Et croyez-moi l’attente a été d’autant plus longue que nous savions que le héros ne serait autre que Jérémy Mallory
himself ! Et bien grosse déception. L’histoire est certes agréable, mais il s’agit de JEREMY purée !!! C’est notre bébé qu’on a découvert dans le tome 1 et qu’on a vu grandir et devenir un homme. Et comme c’est un Malory il a bien évidemment suivit les traces de son père et de son oncle en devenant un parfait débauché. Et là rebelote, il s’éprend de Dany, une habile pickpocket travestie en garçon. Enfin bref, du déjà vu, une histoire réchauffée, même si cela reste plaisant. Après tout ça reste JEREMY donc ça reste du bonheur en livre ! Lol
Le tome suivant,
Les trésors du désir, est sans doute celui qui m’a le moins plu, peut-être parce qu’il ne touche pas les Malory directement, mais la famille Anderson. Le héros est Drew Anderson qui dirige la filiale de Londres de la compagnie maritime familiale. Il y rencontre Gabrielle qu’il prend pour une fille légère mais doit vite déchanter lorsque celle-ci s’empare de l’un de ses navires pour sauver son père. On retrouve malgré tout durant tout le roman la famille Malory. Heureusement !
Les deux inédits ne touchent pas aussi directement les Malory. Dans
No choice but seduction, la jeune fille d’Anthony est kidnappée et Boyd Anderson va mener l’enquête pour la retrouver en compagnie d’une jeune aventurière, Katey Tyler.
That perfect someone revient quant à lui sur des évènements antérieurs, survenus au cours du troisième tome. En effet, le héros n’est autre que Richard Allen, l’homme qui avait tenté de séduire Georgina alors qu’elle était séparée de James. On apprend que Richard est en fait un noble qui a préféré fuir un père dominateur et les responsabilités inhérentes à sa charge pour prendre l’identité d’un pirate français. Mais il abandonnait du même coup la jeune fille à laquelle il était promis. En revenant à Londres, il tombe sur elle, mais elle est bien déterminée à rompre leur ancien engagement et lui faire payer sa fuite. Espérons que J’ai Lu va les publier dans la continuité de la nouvelle réédition de la saga (elle avec les superbes couvertures ^^).
C’est une saga qui nous a donc poursuivit pendant de longues années et l’aventure n’est pas prête de se terminer ! Elle a beau faire partie des classiques, toujours plus de personnes la découvrent et tombent sous le charme, contribuant à la populariser encore davantage. Elle le mérite…
Vous pouvez trouver des arbres généalogiques sur les Malory ici :
http://johannalindsey.wordpress.com/category/bibliography/by-reading-order/malory-anderson-family-series/Et une pétition a même été lancée pour une adaptation cinématographique de la saga :
http://drewsgal.tripod.com/johanna_lindsey.htmArticle réalisé pour le Webzine 1 de Bit-Lit.com