Yep on ne l'appelle jamais Wolfgang mais Wolf!
Et voilà encore un excellent Aventures & Passions!
1525, ville de Wittemberg dans le duché de Saxe (Saint Empire Romain Germanique). TJ Bennett n'a pas choisi cette ville au hasard puisqu'il s'agit de la ville d'où est partie la Réforme Protestante en 1517: c'est là que le moine allemand Martin Luther a placardé ses 95 thèses initiant ainsi les guerres de religion. C'est aussi dans cette région qu'à partir de 1523, un illuminé, Thomas Muntzer, profite des révoltes paysannes pour distiller ses idées religieuses et politiques. Le rappel du contexte n'est pas anodin: il influe beaucoup sur le destin des personnages du roman et et il y est fait sans cesse référence.
Sabina est la fille adoptive du baron von Ziegler. Il l'a toujours détesté et après un scandale l'a enfermé dans un couvent. Mais désormais il a besoin d'elle pour régler une dette et décide de la marier de force à un roturier, un simple imprimeur, Wolf Behaim. Sabina n'a finit par capituler que parce que le baron lui a promis au final de récupérer l'héritage laissée par sa mère. Mais peut-elle vraiment avoir foi en une promesse faite par cet homme cupide et manipulateur?
Sabina et Wolf n'ont donc d'autre choix que de se marier mais ils découvrent rapidement qu'ils sont bien différents de l'image qu'ils avaient l'un de l'autre et très vite la passion flambe entre eux. Mais encore faut-il surmonter tous les obstacles qui se dressent sur leur route...
Voilà encore un roman historique que j'ai beaucoup apprécié. Pour commencer il se distingue par son originalité: c'est la première fois qu'un Aventures & Passions se déroule en Allemagne, et au début du XVIe siècle qui plus est, une époque passionnante que l'on ne retrouve pas souvent pourtant (la naissance du Protestantisme, la période troublée qui en a suivie dans le Saint Empire avec les guerres de religion et les révoltes paysannes, la naissance de l'imprimerie...). On sent que l'auteure s'est abondament documentée avant de ce lancer dans l'écriture de ce livre et tout est parfaitement dosée entre les parties contextuelles et explicatives, et celles qui ont trait à nos héros.
Les personnages sont très charismatiques et on tombe d'emblée sous leur charme. Sabina d'abord, qui, malgré les dures épreuves qu'elle a subi, ne se laisse pas abattre et a conservé un caractère bien trempé. Wolf, quant à lui, est veuf depuis quelques années. Sa femme, qu'il adorait, est morte en mettant au monde leur fille et depuis, il est persuadé de ne plus jamais pouvoir ressentir cela à nouveau. Pourtant lorsqu'il rencontre Sabina, il est tout de suite touché par son courage et son franc parler, et même si de premier abord il ne la trouve pas jolie, il ressent très vite un immense désir qu'il lui sera très difficile de ne pas concrétiser.
La seule chose qui m'a un peu génée ce sont les déclarations un peu mièvres que l'on trouve parfois. Je ne sais pas si elles sont dues à des défauts de traduction, mais on ne peut s'empêcher de lever les yeux aux ciel en se disant: pitié épargnez nous de telles déclarations!
Au final, le bilan est largement positif et je conseille vraiment ce roman qui vous changera délicieusement des historiques plus classiques (mais dont on ne se lasse pas!).
Bonne nouvelle! Il s'agit du premier volet d'une trilogie consacrée aux frères Behaim (Peter le futur médecin et Gunther le soldat au service de l'empereur Charles Quint- qui m'a beaucoup intriguée)! On en aura plus
Une citation qui m'a bien fait marrée!
Elle regarda le cheval et pinça les lèvres.
-Comment s'appelle-t-il? demanda-t-elle enfin
- Soliman (...) Vous faut-il regarder ses dents et vérifier ses sabots aussi? ou pouvons-nous nous mettre en route?
Elle émit un petit rire charmant.
-Meister Behaim, je souhaite seulement connaître son nom afin que cette bête et moi ne soyons pas des inconnus l'un pour l'autre. Si quelqu'un avait l'intention de me monter dessus, je préférerais lui être d'abord présentée...
Un lent sourire éclaira malgré lui le visage de Wolf.
-Ma foi, c'est bon à savoir. Appelez-moi Wolf, je vous prie" (p.30-31)