— Chat entre Frères —
La Saint ValentinAn Insider's Guide• • • Vishous. (Dans sa chambre à la Piaule) Mon bras est plus épais que le tien, Cop. Encaisse ça.
Butch. (Dans sa chambre à la Piaule) Mais l’épaisseur ne fait pas la qualité, V.
Vishous. Ouais, c’est généralement ce que le crayon raconte à la batte de base-ball.
Butch. En fait, c’est juste du gras. Maintenant que tu es amoureux, tu passes ton temps à rêvasser les yeux dans le vide en boustifaillant des sucreries. Hey ? Je n’ai pas vu une tablette de chocolat cachée sous ton lit ?
Vishous. En parlant de trucs sucrés, si on reparlait à ton cadeau de St Valentin pour Marissa ?
Butch. Ne change pas de sujet.
Et puis, pas de quoi avoir honte. Rien de mal à rester couché à regarder au plafond, et à avaler du chocolat en attendant le retour de ta femelle. Enfin, ça fait quand même un peu clebs, non ? Tu crois qu’ils auraient de l’antipuce et une laisse à te vendre sur Pet-online ? Je te verrais bien avec un petit cuir rose, pour assortir à ton nouveau vernis.
Vishous. Quelques mots pour te répondre espèce d’enfoiré : “Carte à faire soi-même“. Ça ne te dit rien ? Tu as utilisé des ciseaux à bouts ronds, j’espère ?
Butch. Bon, devant ce coup bas, j’en ai un autre pour toi : Cindy Pauper (chanteuse américaine)
Vishous. Mec, tu as trop snifé ta colle, ça t’est monté au cerveau. Est-ce que Marissa a apprécié toute la petite dentelle que tu as collé partout ? Sur toi, je parle, pas sur ta carte ridicule.
Butch. (en secouant la tête). Comment c’est cette chanson déjà ? “tra-la-la-la-la“
Vishous. je ne vois pas du tout de quoi tu parles.
Butch. Oh, vraiment ? Donc tu nies avoir mis cette merde dans la salle de gym hier matin ?
Vishous. Allez, tu sais bien que je n’écoute pas des conneries pareilles.
Butch. Donc tu nies avoir aussi foutu ça dans l’Escalade cette nuit ?
Vishous. Tu racontes n’importe quoi.
Butch. Donc tu nies avoir aussi chanté ça sous la douche ce matin ?
Vishous. Tu as dû rêver.
Rhage. (Dans sa chambre) au fait… j’ai vu V gribouiller l’autre jour en faisant les mots croisés du New-York Times. Tu veux savoir ce qu’il écrivait ?
Vishous. “Rhage est une andouille“. Voilà. Mystère résolu.
Rhage. Non, cette partie là c’était plutôt “Rhage est le plus beau, j’aimerais tant ne pas être un affreux jojo et avoir à moitié autant de succès que lui“. Mais je m’égare. Tu veux savoir ce qu’il avait gribouillé ?
Butch. “Je m’ennuie“ ? Non, attends. Plutôt “Où est Jane ?“ Ou même mieux “Racheter des mouchoirs“. Parce qu’il pleure quand elle n’est pas là.
Rhage. C’était “Trues Colors“ (Chanson de Cindy Lauper) Les mecs, c’est une vrais obsession. De toute évidence, il va virer ses CD de rap comme Jay-Z ou Pac, et acheter Manilow et les Bee Gees. Plus de G-Unit pour V. Á partir de maintenant, il écoute du disco.
Vishous. Lauper n’est PAS du disco !
Rhage. Oh… non… Oh, bon dieu non. Tu n’as pas craqué à ce point ? Tu as défendu CL ??? mdrmdrmdrmdrmdr… prdr !!!
Butch (En larmes) Je ne peux supporter ça. Ce n’est plus possible. Comment les plus forts d’entre nous peuvent ainsi déchoir— V ? Où tu vas ? Hey, V— Merde—
Vishous. (dans la chambre de Butch, tenant une carte de St Valentin avec un coeur rouge et de la dentelle soigneusement collée tout autour.) Je vous lis ça :
Ma très chère Marissa
Aucune carte du commerce ne pourrait être assez belle pour toi.
Ni te montrer ce que je ressens pour toi.
Aussi d’une main laborieuse et patiente.
J’ai fait cette carte pour toi.
Pour que ta journée soit la plus belle.
Et voici mon coeur qui est à toi.
Pour toujours mon amour.
Butch
(Il regarde son coloc) et tu oses ricaner au sujet de CL ? Tu es quasiment prêt à écrire pour Harlequin, mec.
Rhage. Cop, tu n’as quand même pas écrit ça ? Non, mais c’est pas vrai ? LOL
Mary. (dans sa chambre.) Rhage… tu as intérêt à leur ficher la paix ou je vais raconter ce que tu as fait pour la Saint Valentin.
Rhage. (gloups) Mary, le chat est réservé à la Conf—
Vishous. Mary, ton timing est parfait. On t’écoute.
Butch. Ouais, c’est génial. (Il jette un regard furax à Vishous.) Rends-moi ma carte.
Vishous. (qui la lève sur sa tête, court avec dans le couloir, et autour du babyfoot.) Pas avant que tu n’admettes que c’est la pire connerie qu’un mâle amoureux ait jamais écrit en ce bas monde. C’est tellement mielleux que je fais presque un coma diabétique. Mary, raconte-nous. Aie ! Bordel, Cop, ça fait mal (il se frotte l’épaule.)
Butch. (qui reprend sa carte et la lisse tendrement.) Je préfère écrire mes conneries plutôt que chanter celles de Cyndi. Allez, Mary, avoue tout.
Rhage. Oh… mon Dieu, Mary, viens vite, je saigne de partout… on m’a tiré dessus…
Vishous. c’est moi.
Butch. non, moi.
Vishous. Laisse-moi faire ça, Cop, occupe-toi de ta précieuse carte de Casanova. Et puis je tire plus juste. Mary ?
Mary. Voilà, vous connaissez ces tubes de sucre glace qu’on met sur les gâteaux ?
Rhage. Mary, écoute—
Wrath (dans son bureau) La ferme, Hollywood, je veux entendre ça. En fait, je viens de décider par arrêté royal que tu n’as plus le droit d’ouvrir le bec avant qu’elle ait fini. Sinon, je te fais pendre.
Beth (derrière le roi). Tu es sûr que tu veux jouer à ce jeu-là ?
Wrath. (marmonnant) Merde. Leelane, je parlais juste à Mary—
Beth. C’est ça. Mary, vas-y, après ce sera mon tour.
Mary. Génial. Bon voilà, il a demandé à Fritz plusieurs petits tubes, puis il s’est mis nu sur le lit et à écrit sur lui “le sex-toy de Mary“ sur sa poitrine. Et il m’a demandé de le lécher.
Vishous. Ah bravo, c’est vachement viril. Je suis effondré.
Rhage. Écoutez, les femelles aiment bien jouer, c’est tout. Hey vous ne faites pas terrible non plus niveau testostérone.
Butch. Mdrmdrmdr. Je n’arrive pas à arrêter de rire. (Hurle de rire)
Rhage. Bon, je vais récupérer cette carte, Cop, et te la coller au—
Mary. Ne sois pas grossier, Rhage. Alors, Beth, parle-nous de Wrath.
Wrath. Il n’y a rien à dire. C’était juste une nuit comme les autres et—
Beth. Une nuit comme une autre ? J’ai dû manquer quelque chose. Je ne me rappelle pas que tu mettes des pétales de roses sur notre lit les autres nuits.
Vishous (mort de rire) Et merde… Tu as fait ça, ta majesté ? Dis-moi que c’est pas vrai ?
Rhage. Il a mis des pétales sur son lit. Meeeeeeeeeeeeeeeerde. LOL. C’est arrivé quand ?
Wrath. Je voudrais juste vous rappeler… que l’écartèlement a été abandonné au court des siècles. Mais que je ne suis pas contre l’idée de le remettre au goût du jour. En fait, je trouve même cette idée de plus en plus tentante.
Beth. Il a aussi allumé plusieurs chandelles—
Butch. Des roses, je parie ? Un petit truc niais qui sent la fleur—
Wrath. Ta gueule, Cop. Ou tu vas aussi te retrouver massacré. Et en plus, elles étaient noires.
Vishous. Un truc au moins que j’approuve absolument.
Wrath. C’était juste pour la lumière, enfoiré, et non pas pour tes conneries habituelles.
Beth. N’importe, il m’a couchée sur le lit de roses, puis il s’est agenouillé à côté du lit et a sorti une petite boîte rouge.
Vishous. Et devinez ce qu’il y avait dedans ? Une horrible carte mal-faite avec un gros coeur et de la dentelle collée autour.
Butch. Va te faire foutre. Non, c’était le dernier CD de Cyndi Lauper.
Wrath. Bon, allez on retourne au boulot.
Vishous. Non.
Rhage. Non.
Butch. Non.
Wrath. Si, et c’est un ordre.
Beth. Bon, je continue, il était à genoux avec sa petite boîte. Il l’ouvre et dedans—
Wrath. Y’avait des rubis en boucles d’oreilles. Pas de quoi se taper le cul par terre. Après je lui ai dit que je l’aimais et bla-bla-bla.Je vous ai déjà dit au—
Beth. Et il m’a aussi dit que ces rubis étaient très rares, et parfaitement assortis, comme nos deux coeurs.
Vishous. Je veux pas te vexer, monseigneur… mais ça donne envie de dégueuler. Mais je rigole trop pour pouvoir le faire. Lol.
Butch. Oh que c’est CHOU, Wrathou. As-tu pensé à acheter deux petits peignoirs assortis, avec des petits coeurs dessus. Et des petites chaussettes rouges ? Et des petits caleçons. Je crois qu’ils en vendent aussi avec des coeurs stratégiquement placés. Il est important d’assortir-
Wrath. Tu sais ce qui va bien s’assortir, enfoiré ? Tes deux yeux au beurrez noir !
Beth. Bon ça suffit, les mecs. On se calme. Mary. J’ai quand même bien ri. A plus.
Vishous. Bon, alors au boulot.
Wrath. Pas question que ce ne soit pas moi qui ait le dernier mot. C’est une prérogative royale. Alors au boulot.