ANDERSON Catherine - La chanson d'Annie

La Chanson d'Annie
Catherine Anderson

J'ai Lu - Aventures & Passions
Sortie en 1997 - réédité en août 2019

Quatrième de couverture :

Annie, l'idiote, la simple d'esprit, la sauvageonne... Elle erre sans fin dans les bois, car c'est finalement là qu'elle est le mieux. Sa riche famille se préoccupe si peu de son sort... Un jour, cet être totalement démuni se heurte à la concupiscence d'un homme : le cruel Douglas, qui abuse de son innocence. La scène a eu des témoins. Alors, lorsque Alex, le frère de Douglas. apprend qu'Annie est enceinte, il décide de réparer la faute de son cadet en épousant la sauvageonne. C'est une question d'honneur.
Très vite, le comportement étrange de son épouse l'intrigue. Elle vit dans un monde à part. Rien ne semble la toucher. Ce mystère le fascine. Il va alors tout tenter pour parvenir à communiquer avec cette femme-enfant dont la beauté le bouleverse. Il veut découvrir son secret, car Annie lui est infiniment précieuse.


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Annie Trimble est connue comme l’idiote du village avec des capacités mentales et intellectuelles extrêmement limitées. Elle est coupée du monde, ne parle avec personne et ne comprend pas ce qu’on lui dit. Elle passe son temps à errer dans la nature en compagnie d’animaux, vêtue de guenilles. Un jour, alors que Douglas Montgomery et ses amis se promènent dans les bois, ils tombent sur la jeune fille, sortant de l’eau, son corps visible sous sa robe transparente. Douglas décide de profiter de l’aubaine et la viole sous les yeux effarés de ses amis, convaincu que de toute façon il n’y aurait pas de répercussions étant donné son état. Et effectivement Annie ne comprend pas ce qui lui arrive si ce n’est que cet homme aux yeux cruels lui a fait très mal.

L’un des amis de Douglas, pris de remords, avoue tout aux parents d’Annie et à Alex Montgomery, grand frère et tuteur de Douglas. Alex se sent coupable parce qu’il est persuadé que c’est sa faute, qu’il a raté quelque chose dans l’éducation qu’il a donné à son jeune frère. Il est donc prêt à tout pour réparer. Seulement, les parents d’Annie, de très respectables membres de la communauté villageoise, refusent de rendre leur déshonneur public et préfèrent étouffer l’affaire. Mais Madame Kimble découvre quelque temps plus tard qu’Annie est enceinte. Alex se propose aussitôt de l’épouser d’autant plus volontaire qu’ayant attrapé les oreillons dans sa jeunesse il avait perdu l’espoir d’avoir un enfant. Il est malgré tout inquiet de la vie qu’il peut avoir auprès de cette "simple d’esprit".

De son côté Annie ne comprend vraiment rien à ce qui se passe. Elle est persuadé que ses parents l’ont abandonné auprès de cet homme qui ressemble tant à son violeur parce qu’elle a grossit. Cependant, petit à petit, elle apprend à le connaître et commence à se demander s’il n’est pas le premier être capable de la comprendre et de pénétrer dans son univers. Alex aussi finit par s’interroger sur les supposées déficiences mentales de son épouse et cherche à percer l’origine de son étrange comportement.

La chanson d’Annie est parue pour la première fois dans la collection J’ai Lu en 1997. Je l’ai acheté dès cette première édition et j’ai tout de suite été emballée par la profondeur de cette histoire. D’ailleurs depuis je l’ai et relu un nombre incalculable de fois et je ne m’en lasse pas. C’est peut-être pour moi l’un des meilleurs romans de Catherine Anderson paru chez J’ai Lu (historiques et contemporains confondus).

Comme à son habitude, l’un des héros est handicapé. Mais on ne tombe jamais dans le misérabilisme. Bien au contraire, comme Alex, on essaye de rentrer dans son univers et d’en comprendre la raison. Annie est dès le départ très attachante et on est ému par le regard curieux et innocent qu’elle porte sur le monde. Elle redécouvre le monde et les choses les plus élémentaires de la vie sous le regard attendri d’Alex et le nôtre du même coup.

Alex aussi nous touche par sa gentillesse et la volonté qu’il a de gérer au mieux cette situation difficile et de s’accomoder de cette épouse-enfant. On suit avec intérêt l’évolution de ses sentiments envers Annie : la pitié, la curiosité, le dégoût de soi lorsqu’il découvre qu’il est attiré par elle malgré son handicap, la tendresse et enfin l’amour. Catherine Anderson sait incontestablement faire naître chez le lecteur une profonde empathie avec les personnages.

Un livre à dévorer au plus vite, qui prend aux tripes et dont on ne sort pas indemne.

Pour finir, une déclaration à J’ai Lu : Un grand bravo pour les couvertures ! Elles sont de plus en plus magnifiques ! Tellement belles que je suis incapable de résister et que je me retrouve à acheter des livres que j’ai déjà….