ROBERT Michel - LA FILLE DES CLANS - Tome 1 : Balafrée

LA FILLE DES CLANS - Tome 1 : Balafrée
Michel Robert

Balafrée n'oublie rien. Ancienne esclave, la fille des Nashaïs se souvient de la mort de sa mère. Elle se souvient aussi du meurtrier, et dans quelles circonstances elle a gagné son surnom. Balafrée n'oublie rien, non. Une mémoire qui fait d'elle une impitoyable guerrière des Clans sauvages, tant l'ensemble de son être se résume en un mot : vengeance. Ici s'ouvre son histoire.

Ma critique pour Place To Be :

Quel plaisir de retrouver l’univers de Michel Robert pour suivre ce nouveau personnage, une femme cette fois-ci. Et pas n’importe laquelle d’ailleurs puisqu’il s’agit de Malken, une jeune guerrière au tempérament volcanique.

Malken est une jeune Nashaï, une fille des Clans. Elle a passé son enfance dans le camp Brise-Espoir, qui porte bien son nom. La jeune femme a été témoin des pires atrocités commises à l’encontre des détenues de cette prison de l’Empire. Sa mère y a laissé la vie et Malken a juré de se venger. Cette vengeance, la jeune survivante n’est pas près de l’oublier. Elle est ancrée au plus profond d’elle-même, elle rythme ses pas sur le sentier de la haine, une haine tournée toute entière vers l’ennemi, l’Empire. Et puis, sa balafre qui lui vaut son surnom, lui rappelle quotidiennement son but ultime. Le destin de Malken s’enclenche lorsqu’à force de détermination, elle parvient à s’enfuir de Brise-Espoir. On la suit pas à pas depuis son enrôlement dans l’armée, de ses débuts de larbin à ceux d’officier. Elle cherche son identité au travers de nombreuses expériences, mais sa carapace l’empêche d’apprendre les choses essentielles de la vie… jusqu’à ce qu’elle commette une erreur qui la condamne à être rétrogradée malgré ses talents évidents. Cette punition, qui sonnait comme la fin de tout, se révèle être la meilleure chose qui puisse arriver à notre jeune héroïne. Elle vit la guerre, elle donne la mort mais surtout, elle découvre des valeurs telles que l’intégrité et l’amitié au contact des Bannis, un corps d’élite composé de parias des Clans.

Dans ce premier tome, on retrouve la force du style de Michel Robert, le dynamisme de son récit grâce à des scènes de combat poussées et des sentiments bien décrits. Comme toujours, on subit un choc visuel et émotionnel devant la densité du décor proposé et la souffrance que l’auteur inflige à ses personnages. C’est désormais certain, il aime leur affubler des passés ombrageux et sanglants. Grâce à une alternance de points de vue judicieuse, le lecteur se contente de mémoriser les informations glissées au détour d’un chapitre en ayant conscience que la trame principale le dépasse. Ce sentiment ne le quitte pas et est renforcé par des chapitres courts qui semblent précipiter le personnage vers un destin inéluctable.

Côté méchants, Michel Robert ne fait pas dans la dentelle. Ils nous présentent les membres de la Lumière aux desseins sombres et souvent meurtriers, mais également des races sauvages et brutales. C’est l’une des choses que je préfère chez cet auteur, il ne nous cache rien, il dévoile toutes les bassesses de ses personnages sans censurer quoi que ce soit.

Côté gentils, la relation qui m’a le plus touchée est celle qui existe entre deux protagonistes secondaires, Valena d’Aubépine, une elfe-lune et Rorqual Haut-Point, un orkhaïe. Ils se vouent un immense respect en dépit des différences qui les séparent et leur amitié, qui se mue progressivement en un amour authentique, m’a serré le cœur.

Voici un premier tome qui laisse présager un cycle à la hauteur de celui de L’agent des ombres. Vivement la suite des aventures de Malken qu’on quitte sur un suspense intolérable…