DOGAR Sharon - Cachés

Cachés
L'histoire poignante du garçon qui aimait Anne Frank

Sharon Dogar

Pour échapper aux persécutions nazies, Peter van Pels et ses parents rejoignent la famille Frank dans leur cachette. Peter a seize ans. Comment s'habituer à vivre dans si peu d'espace ? Et il y a Anne brillante, exaspérante, Anne qui écrit, Anne qu'il aime... Comment Peter trouvera-t-il la force de survivre dans les camps après l'arrestation des habitants de l'Annexe et leur séparation ?

Que dire à part Wouah ! C’est une histoire à la fois passionnante et bouleversante, qui nous prend aux tripes tellement les mots utilisés sont justes et forts. Oui c’est un récit de fiction mais c’est en fait bien plus que ça. On sent que Sharon Dogar s’est énormément documentée sur la question et qu’elle maîtrise parfaitement le récit d’Anne Frank. Au final, cela donne malgré tout une histoire réelle, parce que des gens ont vécu ainsi, parce qu’ils ont souffert ainsi et parce qu’ils sont mort ainsi. C’est l’histoire du « prisonnier inconnu » comme le rapporte l’auteur dans l’épilogue. Et on accroche vraiment. En tout cas moi j’ai adhéré à 100%.

L’histoire commence en mai 1945. Peter a survécu à 7 mois d’Auschwitz et aux Marches de la Mort et il gît, malade, au camp de Mauthausen, l’un des pires camps de concentration. Il est aux portes de la mort, entourés par des cadavres et là il se souvient, Anne, la vie à l’Annexe, leurs conversations, ce qu’il a ressenti, leur arrestation, le camp… Et ses souvenirs s’interrompent à chaque chapitre par des réflexions d’après coup, ses ressentis de sursitaire.

On est tout de suite happé par le récit et pris à bras le corps par la profondeur des mots. L’auteure privilégie les phrases courtes, voire très courtes, mais dans lesquelles chaque mot à un sens. On sent aussi son admiration pour Primo Levi et sa connaissance pour ses témoignages. Par exemple lorsque les gens sont comparés à des bêtes obtuses et inertes qui ne peuvent même plus réagir quand on les bat.

Comment rester de marbre face à ce genre de réflexions :
« Morte ?
Pourquoi ?
Parce que tu es née juive.
Pourquoi ?
Autre question à laquelle nul ne peut répondre.
Peut-être que j’ai honte parce qu’il est difficile de ne pas avoir honte quand on comprend que le seul fait d’être né peut vous valoir d’être tué. »
« Ce sont les mots qui rendent l’homme libre, pas le travail » Et à la fin : « Je suis mort, mais si vous m’écoutez bien vous m’entendez toujours ».

Peter, Anne et leur famille ont été déportés de Hollande par le dernier convoi (la rage!). Ils sont tous morts en 1945, sauf Otto Franck. Peter avait 18 ans. Il a succombé aux dires des témoignages soit durant les Marches de la Mort soit à son arrivée à Mauthausen. Anne avait 15 ans. Comme Peter, elle a eu la force de survivre à Auschwitz et aux Marches. Mais elle n’a pas pu survivre au typhus à Bergen-Belsen et est décédé quelques jours après sa sœur Margot, 19 ans…

Un livre poignant et émouvant à lire absolument !!!!