Rencontre avec Cecelia Ahern Le 25 avril sort chez Flammarion le très attendu roman de Cecelia Ahern,
La Vie et Moi, tandis que le même jour est réédité en format poche chez J’ai Lu,
Merci pour les Souvenirs. A cette occasion, nous avons eu l’honneur de rencontrer la jeune romancière irlandaise lors d’un High Tea d’exception à deux pas du Panthéon à Paris, à La Table Secrète. Là, dans un cadre enchanteur qui n’est pas sans rappeler notre esprit Boudoir, Cecelia s’est livrée avec gentillesse et bonne humeur au jeu des Questions/Réponses.
Dans La Vie et Moi, l’héroïne, Lucy Silchester reçoit un jour une enveloppe dans laquelle elle trouve une invitation pour un rendez-vous avec sa vie qui prend les traits d’un vieil homme. Attendrissant et chaleureux, drôle et émouvant, ce dernier roman de Cecelia Ahern s'intéresse à ce qui peut arriver lorsqu'on arrête de faire attention à son existence. Comme pour tous ses romans, Cecelia nous a confié s’être inspirée de son expérience personnelle. Il y a deux ans, elle a eu un enfant et toute sa vie s’en est trouvée bouleversée. Auparavant, elle courait tout le temps et tout tournait autour de son travail. Son mari avait beau lui en faire la remarque, elle remettait toujours au lendemain ses temps de pause et de « vraie vie ». Avec la naissance de sa fille, elle s’est pris une année sabbatique et a enfin découvert sa Vie. C’est de là que lui est venue l’idée du roman.
Cecelia nous a vraiment fait l’effet d’une jeune femme douce, charmante et très distinguée, en plus d’être talentueuse. A 31 ans, elle a écrit 8 romans, vendu 13 millions de livres, traduits dans 46 langues, et les droits de tous ses romans ont été achetés pour être adaptés au cinéma. N’oublions pas qu’elle est l’auteure du fabuleux PS I Love You. Son roman Si tu me voyais maintenant a ainsi été récemment acheté par les studios Disney qui vont en faire une comédie musicale avec Hugh Jackman. Et pourtant elle est restée charmante et simple. Elle nous a expliqué qu’elle était restée extrêmement proche de sa famille et que cette dernière l’empêchait en toutes occasions de prendre la grosse tête (Cecelia est la fille de l'ancien premier ministre irlandais Bertie Ahern). Sa famille est très soudée et ils vivent tous dans le même village et se voient tout le temps. Elle se sent comprise par elle et ça lui est vital. Elle est ainsi persuadée que les gens sont ce que leur famille a fait d’eux. C’est pour ça que ce thème de la famille, en bien ou en mal, est très présent dans ses histoires.
L’écriture de ses romans l’a aussi aidé à rester « normale ». Elle déborde tellement d’imagination qu’elle a parfois l’impression de vivre dans un monde intérieure. Ecrire l’aide à extérioriser tout ça, à coucher sur le papier les histoires qui lui viennent et à ne plus se focaliser dessus. Lorsqu’elle a écrit PS I Love You, elle sortait à peine de l’université et se posait pleins de questions existentielles. Qui suis-je ? Où vais-je ? C’est pour cette raison qu’elle a écrit ce livre où le personnage principal ne sait pas ce qu’il va faire de sa vie. En fait, en écrivant ce livre, elle s’est trouvée elle-même et a trouvé sa voie, ce qui allait devenir son métier. Elle est donc très en lien avec ses personnages : ils ressentent ce qu’elle a ressenti à un moment donné, ils sont son reflet.
Au départ, elle n’avait écrit PS I Love you que pour elle-même, que pour se libérer de ce qu’elle portait en elle. Mais sa mère l’a lu et a été éblouie par son histoire. Elle l’a convaincue de l’envoyer à des éditeurs qui l’ont tout de suite accepté et tout s’est enchaîné très vite. Cecelia est consciente d’avoir eu énormément de chance et elle s’en excusait presque. Elle ne s’attendait toutefois pas à un tel succès et à tel tapage médiatique au moment où le film est sorti. Elle n’a pas participé à la réalisation du film mais a pu se rendre sur le plateau rencontrer les acteurs et toute l’équipe. Elle a été très fière de pouvoir aussi participer à toute la campagne de promotion. Elle a trouvé l’adaptation excellente. Il y a certes des différences avec le roman, mais au final on ressent les mêmes sensations aux mêmes moments et c’est ce qui importe.
Aujourd’hui quand elle écrit, elle essaye de revenir aux sources, de se retrouver dans le même état d’esprit que cette jeune étudiante qui écrivait en pyjama, de se sentir aussi simple et libre.
Dans tous ses romans, on retrouve un thème constant : la marque du destin et la trajectoire suivi par les personnages qui vont toujours du tragique vers la lumière, à des tournants importants de leur vie. Lors de ses premières années en tant que romancière reconnue, on lui disait souvent qu’elle écrivait des contes de fée contemporains et ça l’énervait beaucoup. Pour elle on ne retrouvait en rien des jeunes filles en détresse passives sauvées par leur prince charmant. Mais au final, en réfléchissant, elle s’est dit que c’était peut-être vrai. Certes il y a des situations tragiques mais ses personnages trouvent toujours la force de se surpasser, se transcender, grâce à leurs amis et à l’amour pour aboutir à des Happy Ends. Donc oui, en quelque sorte, elle écrit des contes de fée modernes.
Elle adore la France et c’est la troisième fois qu’elle y est venue. D’ailleurs, c’est en France que sa sœur s’est mariée il y a 10 ans au moment de la canicule et ça a été un sacré défi de faire déplacer tous les amis et la famille. Elle adore la culture française qui l’attire énormément et elle espère bien avoir l’occasion de revenir souvent.
Ses goûts personnels la portent invariablement vers les romances, livres et films confondus. Dans ses derniers romans, en plus de la romance, elle a fait de plus en plus intervenir des éléments de surnaturel. Ainsi, dans
Merci pour les Souvenirs, son héroïne, Joyce Conway subit une transfusion sanguine suite à un grave accident et depuis, elle porte en elle des souvenirs qu’elle n’a pas vécus. Elle sait désormais parler couramment plusieurs langues étrangères, elle développe une passion pour la viande alors qu’elle était végétarienne, s’intéresse particulièrement à l’architecture… Souvenirs qui vont prendre tous leurs sens lorsqu’elle va rencontrer Justin, une Américain en visite à Dublin. Mais le surnaturel n’intervient toujours que pour aider des personnes ancrées dans des situations bien réelles.
Enfant déjà, toutes les histoires qu’elle imaginait étaient empreintes de magie et répondaient à une unique question : qu’est-ce qui pourrait se passer si cela se réalisait ? Et s’il existait une autre réalité ? Par exemple, dans le cas de son dernier roman, et si on rencontrait sa vie ?
Amour et Magie : un cocktail détonnant qui fait que l’on aime tout particulièrement les romans de Cecelia Ahern. Et après cette rencontre d’exception, nous sommes charmés non plus seulement par ses histoires mais aussi par sa personne…
Un grand merci à Thibaut et à Anne-Sophie pour cette rencontre !
La rencontre en images....
Un cadre vraiment enchanteur...
Un somptueux High Tea...
...à la mode irlandaise, avec des scones bien évidemment
Cecelia était enchantée
Des échanges chaleureux et bon enfant
Une jeune femme charmante, intéressante et drôle, à l'image de ses livres
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Flammarion