BOWDEN Oliver - ASSASSIN'S CREED - Tome 4 : Révélations

Révélations
Oliver Bowden

Sortie le 13 juillet 2012

Le maître Assassin Ezio Auditore se lance dans une quête héroïque : découvrir la bibliothèque d’Altaïr. Disparue depuis des siècles, elle abrite un savoir censé mettre un terme à la puissance des Templiers – mais elle recèle aussi un secret qui leur permettrait d’asservir les hommes… Marchant dans les pas du grand Altaïr, Ezio s’apprête à livrer son dernier combat contre les ennemis jurés des Assassins. L’enjeu n’a jamais été aussi décisif. Et le pèlerinage du maître Assassin se mue bientôt en course contre la montre.

Si, comme moi, vous aimez les jeux vidéos, le nom d'Assassin's Creed ne devrait pas vous être inconnu. En effet, ce titre à succès d'Ubisoft a énormément fait parler de lui ces dernières années au point qu'une série de livres a vu le jour. À l'heure actuelle, quatre tomes sont déjà publiés en France. Les deux premiers ouvrages reprenaient intégralement l'histoire des jeux vidéos, et la scission entre les livres et le jeu s'est faite au troisième tome, même s'ils gardent chacun la même ligne directrice.

Oliver Bowden, historien et écrivain, auteur de cette série, est lui-même un grand fan des jeux vidéos et s'en inspire tout au long de son processus d'écriture. Né en 1948 en Angleterre, il a principalement rédigé des livres d'histoire et s'est récemment lancé dans l'écriture des Assassin's Creed.

L'intrigue se déroule principalement à Constantinople, alias Istanbul, durant le XVIe siècle. Ezio Auditore, mentor de la Confrérie des Assassins et garant de la paix et de la justice sur leurs terres, doit retrouver un artefact, la Pomme d'Eden, donnant le pouvoir d'asservir ou de sauver l'humanité.
Si l'histoire paraît classique, elle semble pourtant accrocheuse et bien ficelée. Hélas pour les amateurs de romans, sachez qu'elle conviendrait mieux à un nouveau scénario de jeux vidéos... En effet, même si l'écriture d'Oliver Bowden est fluide et agréable, il y a très peu d'explications et on a l'impression de passer de quêtes en quêtes, sans véritable lien entre elles ni véritable but. Et malheureusement, le schéma très prisé pour les jeux (prise en main du personnage, séance d'entrainement puis différentes quêtes toujours plus complexes) marche beaucoup moins bien dans la version papier... On découvre Ezio au début, seul, puis il rencontre un Assassin de Constantinople qui lui apprend comment apprivoiser sa ville et de nouvelles armes, puis il fait la connaissance d'une jeune femme, Sofia, qui l'aide à déchiffrer une carte, lui permettant de trouver les clés qu'il recherche. Cette femme est l'exemple typique de la personne "Donneuse de quêtes" dans un jeu vidéo : elle annonce là où il faut aller, et son travail s'arrête là. Aucune indication sur la façon dont elle a trouvé les endroits à fouiller, ni même sur l'aspect de la fameuse carte. Ezio ne commentera d'ailleurs jamais ses indications.

De plus, la relation que noue Ezio avec Sofia est très rapide et presque expéditive. La confiance s'établit immédiatement et les sentiments surgissent quasiment de nulle part. La psychologie d'Ezio est donc malheureusement peu fouillée et lui-même se dirige "à l'instinct" dans ses missions. Par exemple, p. 164 "Il avait l'impression d'aller dans la bonne direction", p. 392 "Ezio sut instinctivement ce qu'il avait à faire" etc.

Cependant, ce qui, à mon sens, peut sauver ce livre est son extraordinaire immersion dans le monde. Il est en effet très détaillé, il regorge de liens avec l'Histoire (certains personnages ayant vraiment existé) et on se plonge avec délice dans la vie colorée des souks d'Istanbul. Un petit bémol, même si j'aime le fait que ce récit s'appuie sur l'Histoire, il est parfois ardu d'en comprendre toutes les actions et les subtilités. L'auteur est en effet historien, et cela se sent.

En conclusion, je donnerai donc un avis mitigé sur ce livre qui, malgré tous les reproches que j'ai pu lui faire, ravira un fan inconditionnel de la série de jeux vidéos ou un lecteur n'aimant pas particulièrement s'appesantir sur les relations entre personnages et leurs personnalités, mais préférant plutôt l'action bien amenée et rapide.