STACKPOLE Michael A. - LA GUERRE DE LA COURONNE - Tome 1 : Forteresse Draconis

Forteresse Draconis
Michael A. STACKPOLE
Sortie : 22/06/2012

Quatrième de couverture :
Un jeune voleur destiné à sauver le monde… ou à le précipiter dans sa chute.
Après avoir dérobé aux elfes un étrange objet, le jeune Will est entraîné dans les filets d’une incroyable prophétie…
Il représente la dernière chance de combattre la tyrannie de Chytrine, la terrible reine du Nord. Ayant eu vent de son existence, la souveraine envoie les Lanciers Noirs à ses trousses. Will doit fuir pour sauver sa vie, mais il n’est pas seul. D’autres se dressent contre Chytrine.
Ils partagent tous le même but : empêcher la reine de reconstituer la Couronne du Dragon, un puissant artefact qui, s’il tombait entre ses mains, garantirait son règne éternel… et la fin du monde.

Contrairement à beaucoup de personnes ayant lu et chroniqué ce livre, je me suis plongée dans sa lecture sans a priori. Pour tout vous dire, je n’ai même pas lu Tolkien. Du coup, je ne relèverai pas les "tolkiennismes" éventuels, que je ne suis pas en mesure de voir. Ici, on parle d’elfes exilés loin de chez eux, de magie, d’une reine cruelle qui cherche à dominer cet univers, et d’une quête qui repose sur les épaules d’un jeune garçon, pas vraiment formaté pour le rôle de héros. En cela, je trouve l’idée de départ plus que sympathique, les codes de la fantasy étant réunis pour nous faire passer un bon moment.

Hélas, si le livre est bon dans son ensemble, je dois bien avouer que le début ne l’a pas été à mes yeux. Et pourtant, l’écriture est irréprochable. Je suis très mitigée concernant ce tome, qui m’a laissée de marbre pendant les 250 premières pages. J’ai failli le lâcher en cours de route tant je n’en pouvais plus du flot monumental d’informations que l’auteur veut ancrer dans l’esprit du lecteur. Qui plus est, j’ai été rapidement lassée par les non réponses que certains protagonistes donnaient à Will, notre jeune héros, quand celui-ci osait, à juste titre, demander ce qu’il fichait là. C’est regrettable, mais tout ce mystère a considérablement plombé mon intérêt. Outre cela, j’ai trouvé les personnages assez clichés, même si les relations entre eux étaient crédibles, et leurs réflexions intérieures bien développées.

Passons aux côtés positifs, parce qu’il y en a fort heureusement, et ils sont visibles même pour les lecteurs qui ne sont pas des amateurs de fantasy. Si en début, les personnages ne m’ont pas fait forte impression, il en va autrement de ceux que nous rencontrons à compter de notre arrivée sur l’île de Vilwan. Je pense notamment à Kerrigan, le plus puissant magicien ayant jamais existé – éduqué en ce sens – mais aussi le plus maladroit. Si, si, je vous assure, c’est compatible et ça fait des étincelles. On rit beaucoup de lui, et on compatit également.
Pour de la fantasy épique, je dois bien reconnaître qu’on a droit à du haut niveau, car les scènes de combat sont très bien décrites. Visuellement, le découpage est net, chaque mouvement est intégré sans trop de réflexion, les personnages maîtrisent la science guerrière, et on ne met jamais en doute leurs capacités. Qui plus est, Will est un jeune homme très perspicace et curieux, son point de vue nous apporte donc un sacré plus.
À propos de l'univers en lui-même, il est plutôt agréable, dans le sens où les paysages se modifient au fil de la quête de nos héros, amenant dans leur sillage des obstacles bien trouvés, qui donnent du peps au récit. J'ai grandement apprécié les manifestations magiques, et pour en revenir encore une fois à Kerrigan, je les ai surtout appréciées quand c'est lui qui les décrit, aussi aisément qu'il le ferait avec une nature morte, offrant pourtant au lecteur un tableau tout sauf figé.
Dernier point. Le duo Résolu/Corbeau fonctionne très bien, on sent qu'une amitié profonde existe entre eux, et qu'un passé des plus intéressant les lie. Concernant Résolu, si sa brusquerie m'a un peu fatiguée par moments, j'ai été plus que touchée par ce Vorquelfe qui souffre en silence de la disparition de son pays.

Ni négatif ni positif. Puisque nous sommes en fantasy pure, nous avons droit à des alternances de points de vue très fréquentes, certaines nécessairement plus à notre goût que d'autres.

J’ai beau ne pas avoir accroché au premier tiers du roman, sachez que par la suite, ça s’est quand même beaucoup amélioré, et que la fin est captivante. À tel point qu’elle laisse présager d’une suite d’un tout autre calibre. Voici donc un livre que je conseille aux amateurs de fantasy classique, qui se laisseront sans mal séduire par cette histoire épique, assurément divertissante.