CAROL Grace - Amies pour la vie

Amies pour la vie
Grace CAROL

Quatrième de couverture :
Doris, c’est ma meilleure amie et entre elle et moi, c’est à la vie, à la mort ! Tout nous sépare pourtant. Elle est blonde, je suis brune. Elle est petite, je suis immense. Elle tuerait pour un cabas Prada, je ne jure que par les fripes vintage. J’aime les grands blonds musclés et un peu rustres, elle préfère les petits bruns élégants et un peu précieux. Non, vraiment j’ai beau chercher, nous n’avons strictement rien en commun… Pourtant, allez savoir pourquoi, c’est la seule qui me comprenne vraiment. Vous imaginez donc mon angoisse quand j’ai appris qu’elle allait partir vivre à des milliers de kilomètres de Los Angeles ! Comment peut-elle me faire un coup pareil ? Et surtout maintenant, alors que ma brillante carrière d’écrivain est en train de se briser avant même d’avoir commencé et que toutes les filles de Los Angeles semblent s’être mises d’accord pour me piquer mon petit ami…

Voici un livre avec lequel je n'ai pas accroché, ce qui est bien dommage car le style était frais et drôle.
Hélas, la construction en deux points de vue alternés, assez originale au demeurant, m'a perdue... Il n'y a pas une démarcation suffisamment franche dans les manières de penser des deux amies.
À chaque chapitre, on change de narratrice, suivant tantôt Doris tantôt Ronie qui poursuivent leurs vies respectives sans leur jumelle de coeur à leurs côtés, mais on a, à quelques variables sentimentales près, affaire au même type de personnalité. Et le fait que l'une et l'autre donnent des cours et se posent, de ce fait, les mêmes questions n'aide pas à dépayser un lecteur qui s'ennuie, il faut l'avouer.
Ceci étant, leurs rapides échanges sont spontanés et crédibles, on déplore qu'il n'y en ait pas plus pour donner du peps à l'histoire.
Il y a un autre point, et pas des moindres, qui m'a posé problème, c'est l'évocation du racisme à chaque page, que l'on se trouve dans la tête de l'une ou de l'autre. Le sujet est délicat, et n'est pas si mal amené que ça puisque Ronie est une femme de couleur, mais on se demande pourquoi tous les personnages s'insurgent par moments, notamment lorsque Ronie n'arrête pas d'évoquer que le fait d'être en couple mixte est extrêmement délicat. De même, du côté d'Atlanta, là où vit Doris, la jeune professeure ne cesse de parler de la mentalité de la ville, qui a aussi des tendances xénophobes. On pousse le vice encore plus loin avec sa voisine métissée qui tente de jouer sur toutes ses origines, en piochant celle qui plaira à sa future conquête.
J'ai tout de même préféré être dans l'esprit de Ronie, beaucoup plus acidulé et léger que celui de son amie, qui fait des digressions sociologiques en permanence... Le compagnon de Ronie est sympathique, c'est de loin le personnage que j'ai le plus apprécié.
Le happy-end est prévisible, plutôt gentil, mais il ne rattrape en rien l'impression de subir le roman, qui contient beaucoup de longueurs, des scènes ayant peu d'intérêt et un manque de dynamisme palpable.

Donc voilà, déçue car je maintiens, le style était vraiment pétillant, certaines répliques mentales bien ficelées, mais le manque de psychologie des amies et l'insistance sur le sujet du racisme, assez malvenu dans un livre "léger", m'ont refroidie.