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 DAVIES Deborah Kay : Déliquescence

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MessageSujet: DAVIES Deborah Kay : Déliquescence    DAVIES Deborah Kay : Déliquescence  Icon_minitime1Dim 26 Aoû - 11:41

DAVIES Deborah Kay : Déliquescence  97827010
Déliquescence
Deborah Kay Davies


Quatrième de couverture:

"Il m'entraîna dans l'escalier du parking puis dans un coin sombre. Je sentais les odeurs de béton humide, d'huile et de gaz d'échappement. Il me plaqua contre un pilier. Enlève ta culotte, m'ordonna-t-il avec un large sourire qui dévoilait ses dents. Monte sur moi. Monte sur mes chaussures, je veux dire. Il ne faut pas que tu te salisses les pieds. Il me soutint pendant que je me débattais pour enlever mes collants et ma culotte. Mon esprit ressemblait à un drap blanc étendu sur une corde à linge."

Le roman noir de l’obsession sexuelle et de la manipulation.

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MessageSujet: Re: DAVIES Deborah Kay : Déliquescence    DAVIES Deborah Kay : Déliquescence  Icon_minitime1Dim 26 Aoû - 11:42


Déliquescence
, c’est la chronique d’une descente aux enfers programmée, d’une obsession toxique, néfaste qui nous entraine loin, très loin sur les chemins de la manipulation, de l’humiliation. Une expérience intense dont on ne ressort pas indemne...

Déliquescence
est écrit à la première personne, on le lit comme un journal intime, une confession tragique et nécessaire. On ne connait pas le prénom de la narratrice, on sait qu’elle est mignonne, heureuse, qu’elle a un bon travail, une jolie maison, des parents aimants, des amis… bref qu’elle est ancrée dans la vie, équilibrée, peut-être juste en manque d’amour, légèrement déprimée par moments. Et puis, un jour, à son travail, elle croise son regard, le remarque et plonge sans s’en rendre compte en enfer. Il est beau, attirant, dangereux, il l’attend le soir même à la sortie de son bureau, l’entraine dans un parking pour la « baiser » rapidement, sans tendresse, debout contre mur. Et si elle éprouve un vague sentiment de malaise, c’est surtout une sorte de déclic, de révélation : elle a aimé cela, elle le veut encore en elle, à n’importe quel prix, quitte à s’oublier, à se perdre en route. Complètement fascinée, envoutée par cet homme, par sa peau, son odeur, son corps, elle va tout accepter, délaisser parents, amis, travail, plus rien ne compte à part lui. Parviendra-t-elle à sortir de cette spirale infernale ? Mais comment se sauver lorsque l’on a tout oublié de la normalité, de la décence et de l’estime de soi ?

Déliquescence est un récit dérangeant, qui nous laisse un profond sentiment de malaise. Mais à l’image de son héroïne, on ne peut s’empêcher de poursuivre notre lecture, de plonger un peu plus profondément dans la noirceur de l’intrigue, voyeur et complice volontaire. Déroutant de réalisme, Déliquescence nous montre qu’il suffit d’un rien, une mauvaise rencontre ici, pour que toute une vie bascule et s’abime dans la obscurité. Deborah Kay Davies nous décrit ce qu’est l’obsession sexuelle, l’intoxication à un être, l’envie viscérale de l’avoir à soi, en soi. Avec un regard acéré, elle nous fait comprendre le besoin de son héroïne pour la peau, l’odeur, le sexe de son « amant ». Le récit est charnel mais à aucun moment sensuel, non il s’agit de sexe froid, impersonnel, brutal. L’homme se sert du corps de la narratrice, se soulage en elle, conscient du pouvoir qu’il exerce sur elle. L’horreur va crescendo et l’on observe, un brin dégouté, apitoyé mais énervé, notre héroïne s’enfoncer dans l’humiliation, dans la manipulation, revenir un peu à l’état animal, totalement dominée par son seigneur et maitre.

Remarquablement écrit, Déliquescence est un récit intense, difficile mais fascinant que l’on ne peut s’empêcher de dévorer. La dernière page tournée, on sait aussi avec certitude qu’il est de ces livres qui nous hanteront longtemps…

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