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| Sujet: LECLERCQ Céline - Nemeton Dim 2 Sep - 23:09 | |
| NemetonCéline LECLERCQAtine Nenaud - 17€ - 4ème de Couverture :
« Tout à coup, un loup magnifique, à la robe argentée, apparut. Puis un renard. Un aigle se posa un instant plus tard, majestueusement, sur le sol, juste en face de Merlin.(...) Il eût un geste affectueux pour chaque animal. Il caressa les museaux du cerf et du loup, la robe du renard, le groin du sanglier, le bec de l’aigle. »
Dans le véhicule qui l'emmène au village d'Issendic, Gabrielle est à mille lieues de savoir quelles aventures l'attendent. Gagnant peu à peu la confiance des habitants et de ses élèves, la jeune enseignante découvre les histoires heureuses et malheureuses de cette terre oubliée. Mais au-delà des sortilèges et des menaces, c'est l'amour aussi, qui vient à elle, comme s'il avait attendu des générations durant.
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| Sujet: Re: LECLERCQ Céline - Nemeton Dim 2 Sep - 23:11 | |
| - Citation :
L’AUTEUR
Titulaire d’une maîtrise en Lettres Modernes et passionnée de lecture, Céline Leclercq s’intéresse tant aux récits fantastiques qu’à la littérature policière. Elle nous fait partager dans ce premier roman jeunesse toute sa passion pour le merveilleux. (Présentation de l’éditeur)
Le style de l’auteure est soigné et peaufiné sans toutefois tomber dans la lourdeur. Les descriptions s’enchaînent agréablement, nous offrant un réel visuel des lieux et approfondissant ainsi l’atmosphère magique qui se dégage de l’intrigue. Il permet une réelle immersion, ce que je n’avais pas trouvé dans mes dernières lectures… Quelques répétitions (je pense notamment aux 1ers rêves de Gabrielle avec Agad et aux adjectifs utilisés pour décrire le regard de Merlin), des virgules un peu trop envahissantes par moment (ma lecture s’en retrouvait un peu « hachée » dans les premiers chapitres mais cette caractéristique s’est nettement atténuée par la suite).
Il s’agit du 1er roman de Céline Leclercq mais on peut déjà définir sa plume d’agréable et travaillée.
L’HISTOIRE
Nous partons ainsi à la découverte de la Bretagne profonde, des mythes arthuriens et des légendes celtiques à travers le regard d’une jeune enseignante à peine diplômée. Elle arrive au petit village d’Issendic, assez réfractaire à l’idée de voir arriver une étrangère dans leur communauté et encore plus à l’idée de lui confier l’éducation de leurs enfants. Issendic semble dès le départ hors du temps et est merveilleusement bien dépeint. Une certaine magie s’en dégage dès les premières pages et je n’ai pas pu m’empêcher de penser que nous avions là affaire à un « village d’irréductibles bretons ». Gabrielle, l’héroïne, déchante donc assez vite à son arrivée mais reste motivée par son futur poste et par l’idée de pleinement s’y intégrer, envers et contre tout. Elle apparaît forte et déterminée, avec peut-être un langage trop soutenu dans ses dialogues de la première partie du roman. Cela manque parfois de naturel pour une jeune fille de 22 ans vivant à notre époque. Pour Merlin et Dogmaël, cela passe mieux puisqu’ils ont un certain vécu derrière eux, mais ce petit manque d’authenticité disparaît par la suite.
J’ai savouré les anecdotes, les légendes anciennes de la Bretagne. La description de certains lieux comme le Nemeton, le Val sans Retour, etc. C’est une région que je n’ai encore jamais eu l'occasion de visiter mais qui m’intrigue fortement de par la richesse de son identité culturelle. Malgré sa popularité, j’avoue encore mal connaître les mythes liés à Merlin l’Enchanteur mais ce roman va très certainement me pousser à approfondir tout cela dans les semaines à venir. Céline Leclercq nous donne les éléments principaux, en en adaptant habilement certains, mais ne livre pas tout non plus, comme pour préserver un certain mystère dans le déroulement de son intrigue. L’aspect « documentaire » n’est donc pas à négliger, nous avons l’impression de suivre une petite visite touristique sans toutefois que cela vienne casser la fluidité des actions.
Malheureusement, quelques points m’ont empêchée de pleinement adhérer à ce roman. La relation entre Gabrielle et Merlin m’a laissée de marbre et m’a même je l’avoue un peu agacée par moments. Tout est trop rapide, trop facile, trop beau pour être vrai. Gabrielle s’en amourache dès son arrivée et tout se concrétise trop vite. La romance prend alors à mes yeux une dimension trop importante et l’intrigue principale perd sa cadence pourtant jusqu’alors très bien réglée. L’héroïne semblait avoir une forte personnalité dans les premières pages mais devient presque ingénue après sa rencontre avec Merlin. J’ai aussi trouvé le dernier chapitre très « cliché » mais la romance n’étant pas l’un de mes domaines de prédilection, je manque peut-être d’objectivité. Je n’ai pas compris comment l’on pouvait ainsi s’attacher si fortement à un étranger et comment en plus de tels sentiments sont d’emblée réciproques. Lors de leur promenade au Val Sans Retour, ils passent tous les deux du vouvoiement au tutoiement, d’une ligne à l’autre, sans aucune justification. Cela m’a vraiment déstabilisée… Dernier détail qui m’a un peu rendue perplexe : il n’est nulle part évoqué, tant dans les dialogues que dans la narration, le problème posé par une relation entre une jeune fille mortelle et un homme pour qui le temps est quasiment arrêté. Mes questions sont restées sans réponses…
CONCLUSION Une œuvre à la plume fascinante, exploitant à merveille des mythes anciens et offrant un superbe panorama de la Bretagne profonde. Les personnages manquent cependant de profondeur, je n’ai donc réussi à m’identifier à aucun d’eux. |
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