Au vu de la quatrième de couverture et des premiers avis, je m’attendais à apprécier ce livre, mais pas à ce point. J’ai adoré et plus encore, j’en ai lu chaque passage avec délectation en m’interrompant moi-même pour me dire à quel point il est génial (et oui, je parle en lisant…). Un must have read pour tous les amateurs de YA et des belles romances, à la fois légères et intelligentes.
Laïla, 18 ans, est une lycéenne brillante qui ne sait encore dans quelle voie se diriger à la rentrée. Pour l’aider à faire son choix et acquérir plus d’expériences, elle choisit comme job d’été de devenir serveuse au CERN, le Centre Européen de Recherche Nucléaire, basé à Genève et qui est à la pointe de l’innovation dans de nombreux domaines. Mais pour Laïla, rien ne se déroule comme prévu. Elle se sent idiote et insignifiante au milieu de ces scientifiques et ces étudiants d’été qui parlent de sciences à longueur de journée. Elle a beau trouver cela intéressant et noter tout ce qu’elle apprend dans son carnet, elle est incapable de participer aux conversations et se sent exclue, déplacée au milieu de ces génies, à commencer par sa partenaire de chambre, Angie, et ses amis.
Pourtant, c’est dans ce cadre enchanteur, qu’elle va faire la connaissance de deux garçons. Elle qui n’a aucune expérience amoureuse se trouve dans l’obligation de faire un choix (ne vous inquiétez pas, il n’y a pas vraiment de triangle amoureux et si Laïla fait des expériences, tout paraît très clair pour tout le monde dès le début). Il y a tout d’abord Alessio, le journaliste italien grâce à qui elle fait les meilleurs cappuccinos du Centre. Il est beau, sûr de lui et Laïla ne comprend donc pas vraiment ce qu’il lui trouve. Il y a aussi Brian, le génie timide aux lunettes d’intellos qui lui mangent le visage et qui la touche comme jamais. Mais il semble cacher un secret et ne sait apparemment pas comment l’aborder.
Petit à petit, Laïla va se faire sa place au milieu de tout ce petit monde et, qui sait, peut-être même parvenir à leur apporter quelque chose elle aussi…
Tout est original dans ce roman : la nationalité de l’auteure et des protagonistes (très européens. En fait on se croirait évoluer dans l’Auberge Espagnole…), le lieu de l’intrigue, l’omniprésence de la physique, la narration…
J’ai été à la fois bluffée et enchantée par la légèreté de la narration alors que c’est une suite interrompue d’explications scientifiques. Des théories complexes de mathématiques ou de physiques nous sont présentées d’une telle manière qu’on suit sans problème et qu’on a presque envie –presque seulement- de se remettre à la physique, alors qu’elle nous paraissait complètement obscure au lycée. C’est aussi une suite d’anecdotes sur la vie des scientifiques et la manière dont ils ont découvert leurs théories. Saviez-vous par exemple que Martin Cooper, l’inventeur du portable, était fan de Star Trek ? Dans un épisode, le capitaine Kirk communiquait avec son vaisseau grâce à un appareil mobile. En voyant cette scène, Cooper s’est levé de son fauteuil et s’est écrié : « Je veux construire un appareil comme ça ! » En 1973, dans le département de communication de Motorola, il a ainsi effectué le premier appel public depuis le premier téléphone portable qu’il venait de créer. Fascinant n’est-ce pas ? Et bien tout le roman fourmille d’anecdotes de ce genre, parfaitement imbriquées à l’intrigue et toujours en relation étroite avec les personnages. Un pur régal.
De même, Laïla a pris de son père le goût des belles citations et tout le récit en est jonché. Et comme pour les anecdotes, elles nous obligent à nous arrêter et à y réfléchir. J’ai particulièrement aimé celle d’Alvin Toffler que je trouve si vraie :
« Les analphabètes du XXIe siècle ne seront pas ceux qui ne savent pas lire et écrire, mais ceux qui ne savent pas apprendre, désapprendre et réapprendre. »Et pour ceux qui se poserait la question sur la véracité des éléments exposés, sachez juste que Sonia Fernandez-Vidal est docteur en Physique Quantique. Elle a aussi travaillé dans les centres de recherche scientifique les plus importants du monde, et notamment au CERN au nouvel accélérateur de particules.
Un roman sublime que je ne peux que conseiller avec insistance !