BAILLY Samantha - Ce qui nous lie

Ce qui nous lie
Samantha Bailly

Sortie le 19 avril 2013
Sortie le 19 septembre 2014 en format poche

Alice a un don. Elle a la capacité de voir les liens se nouer et se rompre entre les gens. Les attaches lui apparaissent sous forme de fils lumineux, qui tissent une cartographie des relations affectives. Impossible d'expliquer l'origine de se phénomène. Manifestation surnaturelle? Hallucination? La jeune femme a appris à vivre avec dans le plus grand secret. C'est alors qu'elle rencontre Raphaël, son nouveau manager. La voilà qui s’éprend du seul homme dont elle ne peut pas voir les liens.

Les premiers échos que j’avais pu avoir ici ou là mentionnaient tous le fait que Ce qui nous lie n’est pas une romance. Et effectivement ce n’est absolument pas le cas. Il s’agit de littérature féminine New Adult sur le destin d’une jeune femme, ses doutes, ses faiblesses, puis son accomplissement personnel. C’est magnifiquement écrit, d’une manière dynamique et poétique. Le texte est empli de références culturelles et littéraires qui nous parlent et nous font réfléchir, le tout sur fond d’histoire résolument moderne.

Alice a un don : elle peut percevoir les liens qui unissent les individus et leur intensité grâce à des fils de lumières entre eux. Né à la mort de sa grand-mère et après le départ de son dernier petit-ami en date, ce don lui a jusqu’à présent servi à exorciser sa peine et sa douleur en permettant à des femmes trompées de découvrir la vérité.
Au bout de quelques années, Alice décide cependant de reprendre sa vie en main, d’arrêter de se torturer avec toutes ces histoires sordides et de trouver un boulot classique. C’est ainsi qu’elle parvient à entrer dans un cabinet de recrutement dans le service des ressources humaines. Elle y fait des rencontres, crée des liens avec des collègues tous différents mais complémentaires. Mais surtout il y a son patron, Raphaël, le seul être au monde dont elle ne parvient pas à percevoir les liens. Il est fiancé, hermétique à son pouvoir, et pourtant elle se sent inextricablement attirée par lui…

La construction du roman est très original puisque le récit, dévoilée à la première personne par Alice, mêle savamment passé, présent et futur. Le passé et le présent dans la première moitié, le présent et le futur dans la seconde. C’est donc très déstabilisant. On sait ce qu’il va advenir tout en lisant des moments très intenses du présent. Du coup, on les découvre avec un certain pincement au cœur, se demandant comment ils ont pu en arriver là.
L’héroïne principale est véritablement Alice et non le couple éventuel Alice/Raphaël. La jeune femme a subi de nombreuses épreuves dans la vie, des épreuves qui ont sapé sa confiance en elle et lui ont donné l’obsession de la vérité pour savoir où les gens se situent par rapport à elle. D’où son don. Mais cette obsession la rend malheureuse et tout le roman devient un récit initiatique, au cours duquel Alice doit apprendre à se faire confiance à nouveau, à trouver l’accomplissement par elle-même et non par rapport à d’autres.
En chemin, elle va ainsi rencontrer de nombreuses personnes qui vont l’y aider ou au contraire la ralentir. Et c’est là qu’intervient Raphaël. J’avoue que j’ai eu beaucoup de mal avec son personnage qui est loin des héros charismatiques traditionnels que l’on côtoie. Il se présente de prime abord comme un mâle alpha, sûr de lui et gonflé par la confiance que lui apporte sa position sociale et professionnelle. Il déstabilise Alice et on ne peut s’empêcher d’espérer une romance entre eux, malgré qu’il soit fiancé. Après tout sa fiancée est loin et il ne paraît pas du tout lui être attaché. Un lien facile à rompre donc. Sauf qu’il se refuse à le rompre et joue double-jeu avec Alice en toute connaissance de cause. Mais là où il m’a perdu c’est lorsqu’il éclate en sanglot en public lors de la soirée de Nouvel An parce qu’il se sent méprisé par sa belle-famille… Définitivement pas un héros selon mon cœur, un anti-héros donc. Et j’avoue que ça m’a beaucoup gêné jusqu’à ce que je comprenne qu’il n’était là que pour conduire Alice vers son but en constituant un contre-exemple. Il n’a que peu d’importance au final et qu’importe qu’on l’apprécie ou pas…. J’aurais quand même aimé l’apprécier… ;)

Un roman donc merveilleusement bien écrit et assez plaisant qui pousse sans cesse à la réflexion.

Un roman en demi-teinte qui ne m’a pas pleinement convaincue.

Alice est une jeune femme blessée qui cherche à se poser dans sa vie suite à divers échecs amoureux et après avoir assouvie une soif de vengeance des hommes infidèles. Par ailleurs, depuis la mort de sa grand – mère, elle voit des filaments lumineux plus ou moins épais qui semblent lier les gens entre eux. Elle trouve un poste dans les ressources humaines chez Linker où elle rencontre différents personnages et notamment Raphaël, son supérieur, profondément troublant par sa séduction mais surtout par son absence de "liens".

Ce roman est une histoire de vie d’une jeune femme en quête d’épanouissement personnel. Loin, très loin de la romance attendue au vue du classement de celui-ci en "Grande Romance". Nous suivons donc la vie d’Alice, dans son passé qui nous apprend les blessures qui ont fait d’elle ce qu’elle est et ses manigances pour se venger des hommes infidèles sous le costume de "Laura", une facette du personnage plutôt bizarre, qui m’a parue malsaine et agaçante. Dans le présent, elle décide de se poser et de vivre autrement. Dans le futur, nous suivons ses envies de changement et sa rédemption. Les relations humaines et leur conséquence sont fortement développées dans cet ouvrage, et plus particulièrement celle d’Alice avec autrui. Ses peines et ses erreurs monumentales avec les hommes l’ont rendu méfiante voire névrosée avec eux, c’est vrai que la pauvre fille ne semble attirer que les infidèles ou les salauds.

Alice est détruite par des échecs amoureux et la mort de sa grand – mère aimante et à l’aube de ses 25 ans décide de se reconstruire et tente de retrouver à nouveau "la petite Alice" au travers de ses rencontres positives ou négatives. De longues réflexions sur elle – même et sur ce don qui l’habite seront donc les ingrédients pour y arriver. On croise divers personnages plus ou moins attachants, Seb le coureur de jupon plein de joie et de vie, on s’y attache malgré son attitude parfois détestable avec la gent féminine. Romain, le garçon sans cesse éconduit qui ne cherche qu’à se caser, Sonia l’assistante d’accueil qui se met sans cesse dans des situations minables avec les hommes, Shamin, la collègue droite et sérieuse d’Alice. Raphaël, son supérieur, est insensible à son don, c’est un charmeur et est fiancé à la fille du PDG. Certes, il est plutôt sincère et en quête de liberté, mais son côté séducteur, lâche et orgueilleux ne me l’a pas rendu sympathique. Au final, il manque de profondeur. Enfin, il y a Jonathan, le meilleur ami d’Alice sur qui elle peut compter, aveugle au sentiment de ce dernier, leur amitié sera mis à rude épreuve et ne facilitera pas le bien être de la jeune fille. Chacun aura son rôle dans sa recherche d’elle – même.

Concernant le style de l’auteure, elle se lit vraiment bien et écrit de manière fluide et efficace. On tourne les pages rapidement sans avoir jamais besoin de faire un retour en arrière, malgré trois temps chronologiques (passé, présent et futur) développés et mélangés, on ne s’y perd jamais ce qui rend cette lecture très agréable.

En bref, je suis passée un peu à côté de cette histoire qui ne m’a pas séduite ou émue plus que ça et je n’ai pas l’enthousiasme des avis (souvent positifs) que j’ai pu lire à son sujet. Malgré tout, ce roman reste une lecture agréable et plutôt originale.