TERRELLON EVE - La colline de l'oubli

La colline de l'oubli
Eve Terrellon

sortie le 11 juillet 2013

John ne connaît rien d’autre que la ferme de ses parents, où il a toujours vécu. Elevé au sein d’une communauté rigoriste, il sait cependant qu’existe davantage que le christianisme étroit et conquérant de son oncle, depuis qu’il a découvert, adolescent, la présence d’Indiens Sioux sur ses terres. L’un d’eux, encore enfant, l’a particulièrement marqué, et il n’a jamais oublié son nom : Mahpee…

Des années plus tard, sa sœur est secourue par une Indienne qui se présente à lui sous le nom de Chumani. Sa ressemblance avec le petit garçon d’autrefois est troublante. Plus troublante encore est la haine que semblent lui porter l’oncle de John, ainsi qu’une partie de la communauté blanche. Partagé entre sa famille, son éducation et son sens moral, John finit par s’attacher à Chumani malgré les avertissements. Mais est-il prêt à entendre la vérité, toute la vérité ?

Mon avis:

Dans l’Ouest américain, les traditions ont la dent dure. Les préjugés aussi. Le petit John comprend très tôt que Blancs et Indiens ne se fréquentent guère, excepté lors de rares occasions. C’est durant l’une d’entre elles qu’il croise Mahpee, un jeune garçon indien, dont la joie de vivre et le regard bleu azur le marquent…

Des années plus tard, devenu un homme, John a enfoui ses souvenirs dans un coin de son esprit. Sa vie bien rangée, entre travaux de la terre, surveillance de son troupeau et les sermons religieux de son oncle, se trouve soudain bouleversée par la réapparition d’un regard qu’il n’a jamais pu oublier. Cependant, ce n’est plus un jeune garçon qu’il a devant lui, mais bien une Indienne nommée Chumani. Qu’est devenu Mahpee ? Et John peut-il réellement se fier aux apparences ?

Eve Terrellon nous invite à un voyage dans le temps, dont le lecteur ne peut pas sortir indemne. C’est un voyage qui parle de tolérance, de quête identitaire, mais c’est aussi et avant tout une histoire belle et romantique. John et Chumani se cherchent, s’apprivoisent, se déchirent aussi. Le choc des cultures et des idées n’épargne personne, surtout pas nos deux amoureux, dont le chemin commun sera semé d’embûches. J’ai beaucoup apprécié l’atmosphère qui baigne cette novella, la sensibilité et la justesse de l’auteur, en particulier dans les relations liant John aux divers membres de sa famille. On se laisse emporter par le style évocateur d’Eve Terrellon.

Si je n’ai qu’un seul regret, c’est de ne pas avoir lu de scène de rapprochement plus « physique » entre les amoureux. Une absence qui n’enlève rien au charme de cette novella. Je dis donc bravo à l’auteur et je guetterai avec impatience ses prochaines oeuvres!