Un troisième tome incroyablement génial, meilleur peut-être que les précédents, que j’avais déjà adoré ! Nous sommes encore une fois dans un tout autre registre, totalement dans l’émotion. On est ému aux larmes par la détresse d’Hastings qui ne parvient pas à se faire comprendre, on est en colère jusqu’à fermer violemment notre livre lorsque les quiproquos s’enchaînent et qu’ils laissent les mots dépasser leurs pensées. C’est juste sublime du début à la fin !
Helena Fitzhugh et David, comte d’Hastings ne nous sont pas des inconnus puisqu’on suit leurs rencontres mouvementées depuis le premier tome. C’est ainsi à cause d’Helena que Venetia, Millie et elle avaient dû migrer quelque temps à New York. Eprise en effet d’un homme marié sans aucune personnalité, sa famille a dû l’exiler pour leur épargner un scandale. Et on avait appris dans le second volet que c’était David qui les avait dénoncés, David qui s’est aussi révélé écrivain en donnant à Helena un récit érotique pour qu’elle le publie dans sa maison d’édition.
Dans ce tome, on revient sur tous ces évènements avec tous les détails qui nous manquaient. On découvre que David est amoureux depuis qu’il a 14 ans d’Helena mais que, mal dans sa peau, il a préféré l’insulter et l’agacer à tout bout de champs plutôt que lui révéler son inclinaison et risquer du même coup l’humiliation. Et ça n’a jamais cessé. Il a tellement peur de souffrir qu’il refuse à se dévoiler mais en même temps il craint par-dessus tout son indifférence et continue à tout faire pour l’énerver. Et c’est réussi. Helena le déteste par-dessus-tout même si elle se régale de leurs joutes verbales. Et surtout elle est plus que jamais amoureuse de son M. Martin même si ce dernier est marié. Jusqu’à ce que le scandale risque d’éclater et qu’Helena n’a d’autre choix que d’accepter la demande en mariage de David pour éviter le déshonneur à sa famille. Et pour David, c’est l’angoisse. Parviendra-t-il à changer d’attitude et à se faire aimer de sa femme ? Jusqu’à ce qu'un accident survienne, qui laisse Helena amnésique et donne enfin à David une chance de lui montrer qui il est vraiment… Tout en sachant qu’elle risque de retrouver la mémoire à n’importe quel moment et ne jamais lui pardonner…
Dans les tomes précédents, on avait découvert une Helena frivole et odieuse et on avait du mal à s’attacher à la jeune fille. Là, on comprend enfin qui elle est vraiment et pourquoi elle s’obstine à se croire amoureuse de son insipide M. Martin. Mais c’est surtout David qui se dévoile à nous. Un homme profondément amoureux, qui souffre mille tortures mais qui ne peut se résoudre à avouer son amour de peur de souffrir encore plus. Il craint par-dessus tout l’humiliation, lui qui manque si cruellement de confiance en lui. Il a donc pris l’habitude depuis toujours d’asticoter sans cesse Helena de la pire des manières, allant jusqu’à l’insulte, et ne sait comment faire marche arrière. Et surtout cette attitude lui permet de se faire remarquer par la jeune femme. Et mieux vaut cette haine qu’une froide indifférence. Il nous émeut comme jamais et on est touché dès le départ par sa métaphore de la pluie en plein désert qui revient sans cesse. Il considère en effet qu’espérer l’amour d’Helena c’est comme espérer la pluie au milieu du désert. Jusqu’à cette sublime déclaration :
"Elle tira doucement sur une boucle blonde.
-Je suis réveillé murmura-t-il.
-Vous étiez tellement silencieux, remarqua-t-elle en jouant avec le lobe de son oreille.
Le visage niché contre son cou il sourit.
- J'étais en train d'imaginer le lac Sahara.
Elle recula légèrement pour le dévisager avec surprise.
-Le lac Sahara ?
-Oui, répondit-il en prenant sa joue en coupe. Avant je pensais qu'être amoureux de vous, c'était comme prier dans le désert pour la venue de la pluie. Et bien la pluie est venue, si forte que bientôt tout le nord de l'Afrique ressemblera à un lac. Des prairies et des forêts pousseront tout autour, et toute une faune apparaîtra. Et au lever du soleil, des nuées d'oiseaux aux ailes blanches survoleront ses eaux poissonneuses."Et on ne peut que se régaler de leurs joutes verbales, ça va très loin, mais qu’est-ce que c’est drôle. Chacun répond du tac au tac avec un excellent sens de la répartie, et on comprend très vite que même si quelques piques font mal, ils prennent tous deux plaisir à ces échanges.
Et que dire des passages du récit érotique de David dans lequel il met en scène Helena et lui. Certains passages, comme la lettre qu’il lui fait lire à la fin, sont sublimes ! Comme tout le roman d’ailleurs…
Ne passez pas à côté de cette merveille !!!Et cerise sur le gâteau : Sherry Thomas a écrit la nouvelle érotique,
The Bride of Larkspear, dans son entier et on peut la retrouver ici :
http://www.sherrythomas.com/bride-of-larkspear.phpReste plus qu’à espérer que nous l’ayons bientôt en français…