Black Mamba
Messages : 2 Date d'inscription : 15/12/2013
| Sujet: EDGAR ALLAN POE : Histoires Terribles Jeu 19 Déc - 22:35 | |
| Histoires TerriblesEdgar Allan Poe 28 août 2013 Quatrième de couverture :Un chat disparu persécutant son ancien maître, une morte revenant à la vie et la Lune peuplée d'êtres étranges... Plongez dans le monde délicieusement glaçant de l'un des plus grands auteurs américains, génie du fantastique et précurseur de la science-fiction. Dix-sept des plus grands textes d'Edgar Allan Poe nous entraînent au coeur des ombres.
- Retrouvez tout l'univers de Poe en cinq grandes parties, retraçant les différentes facettes de l'auteur : précurseur du roman fantastique, policier, d'aventure, de science-fiction et enfin, auteur satirique, un aspect méconnu de son oeuvre.
- Des nouvelles terrifiantes célèbres commentées : Le chat noir, Bérénice, La chute de la maison Usher, Le corbeau, Double assassinat dans la rue Morgue... Mon avis :Cela faisait longtemps que je voulais découvrir les œuvres d’Edgar Allan Poe. Il va sans dire que je ne regrette pas mon choix. Si je devais traduire en un mot mon ressenti, c'est bien par de la fascination... On ne sort pas indemne d’une lecture aussi puissante, sinistre et provocante.
« - déplorable condition de l'ignorance ! » (Poe)
Histoires terribles est donc pour moi une lecture angoissante et dérangeante. Plusieurs fois j’avais des envies de reposer le livre et de sauter par la fenêtre. Ceci n’est qu’une métaphore bien entendu. Cependant, cela prouve que les mots de Poe nous touchent et nous hantent, même après avoir reposé le recueil. Nous ressortons de cette lecture perverti, voyeur et totalement psychopathe. Et pourtant, nous voilà fasciné par un monde et un univers digne d’un mélange Burton & Tarantino poussé à l’extrême.
Les nouvelles ont été choisies par Danielle Martinigol. Ne connaissant rien au monde de Poe, je me suis laissée porter par ma lecture et par les commentaires toujours très opportuns de Martinigol. Ils sont suffisamment pédagogues pour qu’on puisse suivre les pensées (pas toujours évidentes) de Poe.
Si je ne devais retenir qu’une seule nouvelle, ce serait Le chat noir.
« Mais demain je meurs, et aujourd'hui je voudrais décharger mon âme. » (Poe)
Cette nouvelle m’a bouleversée. J'ai pleuré, tremblé et j’ai bien eu de mal pour ce chat maltraité. il décède finalement et quand il revient hanter son maître, je me sentais bien et heureuse, comme si la rancune s’était emparée de moi, j’avais des idées noires vis-à-vis du maître alcoolo. L’histoire a pris un tournent inattendu, avec une scène de crime détaillée avec précision. Bonjour la nausée. Mais la scène finale est vraiment parfaite, très bien tournée. Je ne pourrais même pas retranscrire ce que j’ai ressenti à ce moment-là. Je n’ai jamais lu une œuvre aussi complexe et aussi maîtrisée par son auteur. Pour tout dire, je l’ai relu plusieurs fois. Et la magie a opéré.
Beaucoup de lecteurs connaissent en Poe le précurseur du fantastique. Mais saviez-vous qu’il était aussi le précurseur de la science-fiction ? Du roman policier tel que nous le connaissons aujourd’hui ? Et du roman d’aventure ? Très sincèrement je l’ignorais totalement. Poe a inspiré bon nombre d’auteurs, comme Baudelaire, qui fut le premier à le traduire dans la langue de Molière ou Sir Conan Doyle, le papa de Sherlock Holmes. Ce dernier s’endormait avec les aventures de l’inspecteur Dupin et de son fidèle acolyte, le narrateur (dont j'attends toujours le nom…). Poe a instauré un mythe.
Toutes ses histoires sont racontées à la première personne. Chaque nouvelle a son narrateur. Par bien des moments, j’avais l’impression de voir toutes les scènes à travers les yeux de Poe. C’était terrifiant, mais terriblement excitant.
Pour résumer, Poe est une sorte de psychopathe refoulé. Mais un psychopathe pervers de génie. Les maîtres mots de ses œuvres seraient sans nul doute mort, crime, femmes et regret. Je pense que cela le décrit à la perfection.
A travers les siècles, il est resté l’un des plus grands auteurs américains. Maintenant je comprends pourquoi. En fait, il fait ressortir toutes les pulsions malsaines que l'on a envie de cacher... et ça fait assez peur !
« ... je crois que la perversité est une des primitives impulsions du cœur humain, - une des indivisibles premières facultés, ou sentiments, qui donnent la direction au caractère de l'homme. » (Poe)
C’était un génie, voilà tout… | |
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