MOYES Jojo - La dernière lettre de son amant

La dernière lettre de son amant
Jojo Moyes

Sortie le 21 mars 2014
Sortie poche le 20 mars 2015

Quatrième de couverture :

Deux époques, deux destins de femmes.
Jennifer vit dans une cage dorée sur la Riviera pendant les années 1960. Depuis son accident de voiture, elle a perdu la mémoire... jusqu'au jour où cette femme mariée redécouvre les lettres de son amant.
Quarante ans plus tard, Ellie retrouve cette correspondance amoureuse. Au fil de son enquête, la jeune femme va reconsidérer sa conception de l'amour et surtout son histoire avec un homme marié. La dernière lettre changera leur vie à jamais.


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Je suis inconditionnelle  de Jojo Moyes depuis des années. Pourquoi ? Parce qu’elle sait toujours nous surprendre, nous émouvoir et nous emmener vers des chemins jusque-là ignorés ou délaissés. Avant Toi avait remué plus d’une âme, permis à Kleenex et Ben & Jerry’s d’exploser leurs chiffres d’affaires de 2013 et surtout  laissé plus d’une lectrice les yeux humides et le cœur ravagé. La dernière lettre de son amant a la même puissance, la même intensité mais dans un registre moins lacrymal. C’est une histoire forte, romantique et merveilleusement contée… en mot, c’est parfait ! Jojo Moyes est une grande dame et elle nous le prouve encore une fois avec maestria !

Dans les années 60, sur la Côte d’Azur. Jennifer a tout pour être heureuse. Elle est belle (on la compare à Grace Kelly), mariée à un homme riche et puissant, elle partage son temps entre shopping, diners mondains et folles soirées où l’alcool coule à flots et les bons mots fusent. Elle est entourée d’un cercle d’amis fidèles, du même milieu qu’elle. Mais en secret,  Jennifer aspire à bien plus qu’une vie de femme que l’on exhibe et que l’on prive de la parole. Car oui, comme lui fait souvent remarquer son délicieux époux, elle ne connait rien à la politique, aux affaires, à l’économie et elle ferait mieux de se taire, de se contenter de sourire. Un soir, elle fait la connaissance de Anthony O’Hare, un journaliste anglais venu interviewer son mari. Ancien grand reporteur, désabusé, en lutte contre ses démons alcooliques, l’homme est acerbe, ironique et blessant. Il méprise tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle représente. Et pourtant, au fil de leurs rencontres, de leurs discussions, Anthony, surnommé Boot, se rend compte que derrière la façade lisse de la femme parfaite, il y a bien plus de profondeur et d’intelligence. Il tombe sous le charme et elle aussi. Commence alors une passion ravageuse, romanesque et déchirante… jusqu’à l’accident.
De nos jours. Trentenaire, Ellie est une journaliste pétillante, engluée dans une histoire d’amour avec un homme marié qui la néglige et la manipule. Dans le cadre de son travail, elle tombe sur une lettre d’amour passionnée d’un homme à une femme, signée d’un simple B.
« Mon cher et unique amour,
Je pensais tout ce que je t’ai dit. J’ai compris que la seule façon d’avancer, c’est que l’un de nous deux fasse un choix difficile.
Je n’ai pas autant de force que toi. Lors de notre première rencontre, je pensais que tu étais une petite chose fragile que je devais protéger. À présent, je me rends compte que je me trompais sur toute la ligne. Tu as plus de force que moi. C’est toi qui parviens à vivre avec la possibilité d’un amour comme celui-ci et le fait que jamais on ne nous le permettra.
Je te demande de ne pas me juger pour ma faiblesse. La seule façon pour moi de supporter la situation est d’être dans un endroit où je ne te verrai plus et où je n’aurai plus à redouter de t’apercevoir en sa compagnie. J’ai besoin de me trouver quelque part où les dures nécessités de la vie m’empêcheront de penser à toi, minute après minute, heure après heure. Ici, c’est impossible.
Je vais accepter ce travail. Je serai sur le quai numéro 4, à Paddington, à 19 h 15 vendredi soir, et rien au monde ne pourrait me combler plus de joie que si tu trouvais le courage de partir avec moi.
Si tu ne viens pas, je saurai que, quoi que nous ressentions l’un pour l’autre, ce n’était pas assez fort. Je ne t’en blâmerai pas, mon amour. Je sais que ces dernières semaines ont fait peser beaucoup de pression sur tes épaules – je la ressens moi-même. Je ne supporte pas l’idée d’avoir pu te causer de la peine.
J’attendrai sur le quai à partir de 18 h 45. Mon coeur et mes espoirs sont entre tes mains.
B. »
Laissant son instinct la guider, elle remonte le fil du temps, direction les années 60 pour tenter d’en savoir sur ce couple d’amoureux. Une mission, une quête qui va la changer à jamais… et pas uniquement elle !

Ah Jojo Moyes, que vous êtes douée pour nous faire vivre, ressentir les émotions de vos personnages ! Dans La dernière de son amant, on est tour à tour Jennifer ou Ellie et l’on se prend de plein fouet tout ce qu’elles vivent. Et le moins que le puisse, c’est que leurs vies ne sont pas simples, loin de là. L’histoire de Jennifer et Boot est de celle dont on fait les grandes romances. Elle est simple, vraisemblable, follement romantique et bien entendu tragique. Ils vont souffrir, être séparés par de maudits coups du sort et pourtant, on croit en eux, on a envie de les voir heureux, amoureux, apaisés mais nous sommes chez Jojo Moyes, ce que l’on espère, on ne la pas forcément, c’est aussi là son grand talent. Elle parvient à transcrire, à mettre en mots ce qu’est la passion amoureuse, sa folie, sa beauté aussi. Elle nous place directement dans les pas de Jennifer, on devient cette femme au foyer, riche mais négligée, délaissée, méprisée qui se réchauffe et revient à la vie au contact d’Anthony. Il a ce charme fou des anti-héros, des hommes de l’ombre qui osent dire tout haut ce qu’ils pensent, sans crainte de froisser ou de gêner. Dans son genre, il me fait penser à Rick Blaine dans Casablanca (joué par Bogart) ou encore à Denys Finch Hatton dans Out Of Africa (inoubliable Redford). C’est une homme au charme fou, désabusé, qui ne croit en rien et qui va pourtant se laisser porter par ses sentiments pour la belle Jennifer, sans jamais se renier, se trahir, les trahir… Quelle belle et grande histoire ! L’histoire d’Ellie, plus moderne, plus « banale » nous touche aussi. On la voit s’étioler, s’oublier dans une relation perdue d’avance et on a envie de la secouer, de lui dire de se bouger… heureusement, la lettre de Boot va arriver à point nommé et la pousser à réfléchir, à changer.
Le style de Jojo Moyes est comme toujours impeccable et efficace. Point de fioritures, de mots superflus, elle se concentre sur l’essentiel, sur l’âme, l’essence de son livre et c’est bien là tout ce que l’on demande !

Une belle histoire d’amour comme on les aime, comme on les rêve ! A dévorer dès sa sortie sans hésiter !