C'est une aventure policière rythmée, faite de personnages savoureux et hauts en couleur que nous offre Frédéric Lenormand.
Le père Pollet a été effrayé par d'étranges sons dans son église pendant son service ecclésiastique. On comprend alors que la jupière du quartier a été assassinée. Voltaire, alors en pleine rédaction et mise en scène de la tragédie
Adelaïde du Guesclin, après le succès de
Candide, est appelé sur les lieux. Une silhouette cornue, des empreintes en forme de pattes de chèvre, le meurtrier a tout l'air d'être le diable lui-même...
Notre dramaturge et philosophe part enquêter en compagnie de la marquise Emilie du Châtelet.
On ne s'ennuie pas une seconde dans ce petit roman à l'humour piquant, plein de drôlerie, où se mêlent une bonne dose d'aventure et un zeste de paranormal.
Nous avons rendez-vous ici avec les us et coutumes de la mode parisienne du siècle des Lumières, ainsi qu'avec un Voltaire survolté. Les scènes de répétition sont en cela bourrées de comique. Notre héros malgré lui est un perfectionniste, un boute-en-train et un fin savant.
Les autres protagonistes en les personnes du mystérieux Krakemberg et du percepteur Linant sont également très agréables à suivre.
Le suspense et habillement entretenu et nous naviguons entre les cimetière des Innocents, l'île de la Cité et les bas-fonds de Paris, ceci nous dévoilant les secrets de la capitale.
C'est agréablement bien écrit, fin, intelligent, et cela ne tombe jamais dans une morale surfaite ou mal convenue. Je lirai une nouvelle enquête de Voltaire avec grand plaisir !
- Citation :
- Ce Krakamberg – que voltaire prononçait sur la mode de « Camembert » – était un olibrius assisté d’un valet grotesque. […] Craquembert devenait irritant à force de fourrer son nez là où on avait à faire.
– Rien que le nom vous griffe la peau, dit le philosophe.
Tandis que « Voltaire », c’était une caresse comme un duvet qui vous laissait tout alangui.