DABAT Sophie - MUTANTE - Tome 1 : Le sang des chimères

Le Sang des Chimères
Sophie Dabat
Editions du Riez

Quatrième de couverture:

Syrine, seize ans, a tout ce dont elle pourrait rêver : une famille unie, des super copines, une ville qu'elle adore. Mais tout bascule du jour au lendemain lorsque des excroissances douloureuses émergent dans son dos. Brusquement persuadée qu'elle sombre dans la folie, la jeune fille n'ose parler de ses problèmes et affronte souffrance et incertitude, subit l'incompréhension de ses parents et le rejet de ses amies. De fantasmes sanglants en pulsions violentes, de fugues en hallucinations, Syrine craint pour sa vie, pour celle de ses proches. Lorsque son père est muté à Rennes, elle espère que quitter Marseille lui permettra laisser ses doutes et terreurs derrière elle. Mais quand elle réalise que les étranges « Men in Black » qui ont offert ce nouveau départ à sa famille pourraient bien l'espionner ou vouloir faire d'elle un cobaye, le cauchemar devient intenable.
Syrine cherche de l'aide, mais ce n'est pas dans son lycée qu'elle va le trouver. Gauthier, peut-être, ce garçon qui semble être le seul à s'inquiéter pour elle ? Ou Agnès, la jeune fille handicapée qui a l'air de lire dans ses pensées...
Qui pourrait répondre à ses questions ? la djenneya, l'être qui hante son esprit, certainement. À moins que cette créature qui lui souffle ses fantasmes de sang et de sable ne soit autre que l'incarnation de sa propre folie...

Mon avis

Syrine a seize ans et tout ce qu’elle désire : une famille unie, une bande de potes avec laquelle faire les quatre cent coups à Marseille, des perspectives d’avenir… Une vie qui va se trouver brutalement ruinée par l’apparition de bosses dans le dos de la jeune fille, qui est soudain en proie à des rêves pour le moins troublants et une envie de sang difficile à réprimer… Alors qu’elle tente de comprendre l’origine de ces changements, Syrine et sa famille doivent déménager : perdue dans ce nouveau milieu, victime de rumeurs et de harcèlement au lycée, la jeune fille se replie sur elle-même. Et quand de mystérieux hommes en noir se mettent à surveiller ses mouvements, Syrine commence à se demander si elle sombre définitivement dans la folie ou si les légendes familiales, qui parlent d’une ancêtre démon, ne comporteraient pas une part de vérité…

Ce premier tome d’une trilogie, appelée Le sang des chimèreset publiée intégralement aux éditions du Riez, m’avait déjà fait de l’œil quand j’avais lu une nouvelle de l’auteur, qui détournait habilement les contes de fée pour les transposer à notre époque. Rien de tel pour attirer mon attention ! Je me suis donc plongée dans Mutante avec une grande curiosité. Au final, j’en ressors avec un intérêt grandissant pour cette saga et le monde que nous peint Sophie Dabat, ainsi que pour ses personnages assez complexes.

Pour autant, ce premier tome n’est pas exempt de certains défauts : je n’ai pas compris l’utilité d’un important flash-back au début, pas plus que les quelques entrées de blog écrites dans un langage SMS alors qu’il est clair dès le départ de l’intrigue que la jeune fille peut écrire en français correct (j’avoue, je suis vieux jeu sur ce point). Néanmoins, je me suis laissée prendre au jeu de cette intrigue, avec une Syrine qui n’est pas toujours attachante, mais qui s’est révélée captivante au fil de son évolution. J’ai surtout aimé que l’auteur nous peigne des personnages forts, qui tranchent quelque part dans le paysage YA actuel : Syrine vient d’une famille multiculturelle ; un autre personnage, qui va se révéler assez important, est en fauteuil roulant. Bref j’ai aimé cette diversité, la volonté de se différencier des héros que l’on peut retrouver le plus souvent en littérature jeunesse…

Un autre aspect de ce roman qui m’a tenu en haleine, c’est le rythme général de l'histoire. Même s’il s’essouffle et se ralentit lors de certains passages, les dénouements se succèdent de manière cohérente et les épreuves que doit traverser Syrine augmentent en intensité. Le style est parfois un peu cru – personnellement, cela ne m’a pas trop dérangée – mais il reste réaliste et se dote à plusieurs reprises de touches poétiques, qui amènent une part de fraîcheur et de lyrisme dans le récit. On sent que l’auteur ne fait qu’entrouvrir la porte de son univers avec ce premier tome, et personnellement, j’en redemande ! Last but not least, la superbe couverture signée Alexandra V. Bach illustre magnifiquement ce premier tome. Le deuxième tome s’appelle Errante et est déjà sorti, aussi bien en papier qu’en version numérique.