coraline Modérateurs
Messages : 5539 Date d'inscription : 20/03/2012 Age : 42
| Sujet: LEYSON Leon - L'enfant de Schindler Lun 3 Mar - 11:50 | |
| L'enfant de Schindler Leon Leyson Sortie le 7 mai 2014 Quatrième de couverture :Léon Leyson vit une enfance heureuse au sein d'une famille modeste à Cracovie, jusqu'au début des persécutions envers les Juifs. Lorsque des soldats nazis frappent son père sous ses yeux, il comprend que plus rien ne sera comme avant. Alors que la famille s'installe dans le ghetto juif de la ville, Oskar Schindler, patron allemand d'une usine de céramique, décide d'engager des hommes juifs, parmi lesquels le père de Léon et son frère. À l'âge de treize ans, le petit garçon parvient à convaincre un officier allemand de le laisser les rejoindre, bien qu'il doive monter sur une caisse en bois pour pouvoir atteindre les machines. Schindler, qui le surnomme "le petit Leyson", s'attache à lui et lui octroie des rations de nourriture supplémentaires, avant de le sauver d'Auschwitz avec toute sa famille. En 1949, Leon Leyson part pour les Etats-Unis, déterminé à débuter une nouvelle vie. Il meurt en janvier 2013, à 83 ans, juste après avoir remis son manuscrit à son éditeur. Acheter sur Amazon | |
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Karen Admin
Messages : 12159 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 45 Localisation : Paris
| Sujet: Re: LEYSON Leon - L'enfant de Schindler Mar 29 Juil - 10:59 | |
| Mon avis :Le récit sublime et incroyablement émouvant de Léon Leyson qui doit la vie à Oskar Schindler. Mais attention, il ne s’agit pas d’un simple témoignage sur la Shoah, loin de là, il s’agit d’une chronique de vie, du récit mémoriel d’un survivant sur sa famille et sur un style de vie aujourd’hui détruit. Léon Layson, de son vrai nom Leib Lejzon, nous raconte en effet toute son enfance dans le petit village de Narewka, au Nord-Est de la Pologne, en compagnie de sa famille, sa mère Chanah, son père Moshé, et ses trois frères et sa sœur plus âgés que lui, Tsalig, David, Hershel et Pesza. Un style de vie rudimentaire, traditionnel, mais heureux, qui changea du tout au tout quand la petite famille déménagea à Cracovie où le père obtint un nouvel emploi. Seul Hershel resta à Narewka où il se maria sans savoir à quelle tragédie cette décision allait le conduire. A travers ses yeux d’enfants nous découvrons la Cracovie d’avant-guerre, mais aussi l’antisémitisme et la ségrégation déjà mise avant place avant même l’arrivée des nazis. 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne. C’est le début de la Seconde Guerre Mondiale et du calvaire des Juifs. En un mois, la Pologne est conquise et un gouvernement nazi est mis en place. Les brimades commencèrent, un ghetto fut construit et la petite famille lutte pour survivre alors même que le père est embauché par Oskar Schindler. Ils ont pu rester ainsi le plus longtemps possible, jusqu’à ce que la déportation soit inévitable…
On ne ressort clairement pas indemne de ce récit. Il nous parle de terreur, d’un monde à l’envers où la haine et le meurtre sont devenus la norme. On sent à travers chaque mot la volonté de Léon de faire en sorte que sa famille ne tombe pas dans l’oubli. Une manière, des décennies plus tard, de résister encore et de vaincre contre la barbarie nazie. Leur obsession n’était-elle pas de faire disparaître les preuves de leur génocide, les traces et les cadavres ? Léon nous invite donc à ne pas oublier ces événements, à ne pas nier l’existence de sa famille et de son peuple. Il nous parle aussi de sa victoire, celle d’avoir survécu, de s’être marié, et d’avoir fondé une famille à son tour. La plus belle des revanches. Mais son récit c’est aussi un remerciement farouche à celui à qui il doit la vie, celui qui se souciait de sa vie et qui l’a même reconnu des décennies plus tard, alors même que le monde ignorait encore le nom d’Oskar Schindler.
« Je suis un miraculé de la Shoah. Tout se liguait contre moi : je ne connaissais personne, et je n’étais qu’un enfant, sans aucune compétence. Mon seul atout : ma vie importait aux yeux d’Oskar Schindler. Il pensait que je valais la peine d’être sauvé. Il était prêt à mettre sa propre vie en péril pour me donner une chance de vivre. Aujourd’hui, c’est à mon tour de lui rendre hommage. Je vais vous parler d’Oskar Schindler tel que je l’ai connu. J’espère graver son nom dans votre mémoire, comme mon nom l’a été dans la sienne. Puisque l’histoire d’Oskar Schindler a croisé la mienne, j’évoquerai les membres de ma famille, qui ont également risqué leur vie pour me sauver. Jusque dans les moments les plus atroces, ils m’ont montré qu’ils m’aimaient et que je comptais pour eux. Pour moi, eux aussi sont des héros. »
A notre tour de leur rendre hommage…
Un témoignage magnifique, qui prend aux tripes, qui se contente de décrire les faits sans jamais tomber dans le misérabilisme. Le témoignage d'un monde tombé dans la folie meurtrière mais où pourtant l'espoir a subsisté jusqu'au bout. A lire ! | |
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