Cheshire Cat
Messages : 590 Date d'inscription : 08/11/2012 Age : 41
| Sujet: DICK Philip K. - Le temps désarticulé Lun 24 Mar - 20:35 | |
| Le temps désarticulé Philip K. Dick Quatrième de couverture: En 1959, dans une petite ville des Etats-Unis, Ragle Gumm, passionné de phénomènes extra-terrestres est victime d'hallucinations et pense à une conspiration. Acheter sur Amazon
Dernière édition par Cheshire Cat le Lun 24 Mar - 20:39, édité 1 fois | |
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Cheshire Cat
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| Sujet: Re: DICK Philip K. - Le temps désarticulé Lun 24 Mar - 20:37 | |
| Mon avis:Le récit s’ouvre sur la vie d’une famille « comme les autres » dans les années 1950 : Victor Nelson, le père qui travaille en tant que responsable dans un magasin de primeurs, Margo, la mère au foyer, et le fils Sammy ainsi que Raggle Gumm, le frère de Margo, qui vit avec eux. Raggle ne travaille pas, mais arrive à gagner sa vie en participant à un concours quotidien : « Où sera le petit homme vert la prochaine fois ? » où le but est de répondre à des énigmes quotidiennes. Il en est d'ailleurs le champion national depuis deux années consécutives.
Dans l’entourage de cette petite famille, sont présents Junie et Bill Black, des voisins assez envahissants, qui s'invitent régulièrement de manière sans gêne... D’ailleurs, Bill semble presque obsédé par les faits et gestes de Raggle, ce qui ne manque pas de l’exaspérer ainsi que les Nelson.
Raggle, qui passe beaucoup de temps seul enfermé dans la maison de famille ou à déambuler dans la ville sans but précis, est obsédé par le concours et fait preuve de tendances à la limite de la paranoïa. Et son état n’est pas arrangé par le fait qu’il connait des sortes de moments de «flou» desquels il ressort à chaque fois avec un sentiment de malaise et pour seul souvenir un petit papier sur lequel figure un mot en lettres capitales.
Mais un ensemble d’évènements va perturber la petite vie tranquille de ces familles. L’élément déclencheur va être une radio que Sammy, le fils Nelson, a construite sur les instructions de son oncle, ou plutôt les communications qui sont captées à cette radio.
Raggle réalise à ce moment-là qu’il tourne en rond et n’a pas la ou les préoccupations que devrait avoir un adulte. Il va alors décider de partir de la ville, mais le chemin est parsemé d’embûches… et cela va l’amener à découvrir une vérité à laquelle il ne s’attendait pas (et nous non plus d’ailleurs, du moins pas en totalité)…
Concernant ce roman de Philip K. Dick, que les cinéphiles ne soient pas surpris d'avoir une certaine sensation de déjà-vu en le lisant : il a inspiré le film « The Truman Show »... Mais je ne vous en dirai pas plus.
Comme vous l'avez peut-être déjà lu si vous avez vu ma critique de « L'oeil dans le ciel » du même auteur, je suis une grande admiratrice des romans de Philip K. Dick. Il choisit souvent des thèmes en lien avec la psychologie «humaine», peu importe le monde ou le milieu dans lequel il place son histoire. Et cela nous pousse à presque disséquer les évènements décrits dans ses livres, à réfléchir sur nous-mêmes et à nous demander comment nous réagirions dans de pareilles circonstances…
Nous retrouvons ainsi dans « Le temps désarticulé » des thématiques quasi récurrentes dans les romans de Philip K. Dick : manipulations de la réalité et des êtres humains, personnages quasi paranoïaques, problèmes économiques… Ainsi le personnage de Raggle, qui à 46 ans vit avec sa sœur, son beau-frère et son neveu, est victime de ce que nous pensons être des crises de paranoïa : il soupçonne tout et tout le monde, se croît cinglé et se demande ce qu’il fait de sa vie. Mais s’il y a bien une morale à retenir dans les romans de cet auteur, c’est qu’il faut se méfier des apparences. Car la vérité n’est pas forcément dans ce que nous croyons.
Cependant, s’agissant de la qualité du livre et de son écriture, je dois avouer que j’ai trouvé que certains éléments étaient brouillons et que l'histoire était assez longue à démarrer avec des personnages «pantins» et quelque peu caricaturaux (et donc un début de lecture laborieux). Je me suis aperçue ensuite que cet aspect de lenteur était justifié pour la mise en place de l’intrigue, même si cela était fait de manière un peu maladroite pour garder éveillé l’intérêt du lecteur «profane»… Nous suivons ainsi la vie courante de personnes lambda jusqu’à ce que l’un d’entre eux réalise qu’il y a des choses qui ne sont pas naturelles et qu’il y a un mystère derrière qu’il va tenter de découvrir.
En conclusion, je vous dirais que, comme à chaque fois que je lis un roman de cet auteur, j’ai fini celui-ci avec l’impression d’être «déphasée»… En définitive, je sais ce qui est considéré comme « réel » et ce qui ne l’est pas, mais je me demande s’il y avait des indices, parsemés au long du récit, qui auraient pu laisser présager de la chute (ou du moins d’une partie).
Cependant, et en raison notamment des points (aspect brouillon, lenteur) que je vous ai évoqués plus haut, ce roman n’est pas à faire lire à quelqu’un qui découvre cet auteur : il a été écrit dans ce que je pourrais appeler la première partie de Philip K. Dick et n’est pas exempt de défauts qui ne sont pas présents dans des œuvres plus récentes, l’auteur ayant amélioré son style avec le temps. Il devrait néanmoins ravir les amateurs de l’auteur et du genre.
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