JAMES Rebecca - La vérité sur Anna

La vérité sur Anna  
Rebecca James

Juin 2014
X. O. Editions

« Dans mes rêves, la maison semble avoir des intentions macabres, comme si ses fondations mêmes renfermaient une force maléfique qui rampait sous les planchers et dans les murs, contaminait son atmosphère et marquait la destinée de tous ceux qui y pénétraient.
En réalité, Fairview n’est pas responsable de ce qui s’est passé. Ce sont des gens qui ont fait tout ce mal. »

Lorsque Tim emménage dans une somptueuse demeure victorienne d’un quartier huppé de Sydney, il pense avoir trouvé une solution à ses problèmes. Notamment à sa relation toxique avec son ex-petite amie.
Mais bientôt, d’étranges et terrifiants phénomènes se produisent. Des hurlements retentissent. Des ombres pénètrent dans la chambre de Tim en pleine nuit. Et le comportement de la propriétaire, la fragile et glaciale Anna, est tout aussi inquiétant.
Personne ne semble vouloir répondre à ses questions. Quel terrible secret cache Fairview ? Tim n’a que peu de temps pour le découvrir, car les événements sont en route…

Rebecca James est née en 1970 à Sydney. Elle a exercé de nombreux métiers dont professeur d’anglais en Indonésie et au Japon. Elle vit actuellement en Australie avec son conjoint et leurs quatre fils. Son premier roman, La Beauté du mal (Oh ! Éditions, 2010), a été traduit dans plus de 30 langues à travers le monde.

J'avais vu passer de beaux avis sur La beauté du mal, le précédent roman de Rebecca James, je me suis donc lancée dans celui-ci. Si la présentation laisse penser à un huit-clos angoissant, il est plus proche du roman d'atmosphère psychologique.

Tim, le narrateur et personnage principal, vit entre voyages d'agrément et un emploi de chef cuisinier dans le restaurant de son père. Il commence cependant à devenir trop envahissant pour son hôte et amie Lilla, surtout depuis qu'elle s'est installée en couple. Quand elle voit une annonce pour la mystérieuse et gigantesque maison de Fairview sur la côte Est Australienne, elle le propose aussitôt à Tim. Il rencontre alors la singulière et solitaire Anna London, la propriétaire de la demeure. Si s'installer avec pour seule compagnie une jeune femme distante ne le réjouissait pas plus que ça, il loue finalement une chambre dans cet impressionnant domaine qui semble avoir tout vécu.

Le lecture se fait de manière fluide et est rythmée entre la narration de Tim qui nous fait découvrir Anna à travers leurs échanges très restreints au début. De courts passages sont consacrés à Anna et son passé de manière omnisciente, une façon de nous faire progresser à tâtons sur ce qu'elle est vraiment et ce qu'elle cache. A l'évidence, elle est rongée par un mal qui pèse lourd sur ses épaules, car sa personnalité changeante et les événements inquiétants qui surviennent autour de Tim semblent tous reliés vers elle. On a envie d'en savoir vite plus et on commence à décortiquer les indices que Tim arrive à glaner, parfois via Marcus et Fiona, les deux seuls amis d'Anna.

On passe un très bon moment avec ce roman qui ne cesse de nous surprendre au gré des révélations. Tout parait très simple à la fin, mais Rebecca James a très bien su jouer sur deux personnalités féminines qui nous intrigue pour l'une et nous énerve pour l'autre. Elle installe lentement une ambiance pesante, faite de culpabilité et de jalousie qu'elle aurait même pu mieux exploiter à mon sens. Tim est attendrissant dans ses réactions, bien que ce ne soit pas le personnage le plus intéressant. Il est vraiment paumé et assez influençable, mais il gagne heureusement en force de caractère.

Amateurs de grands frissons, il va falloir vous retrancher ailleurs, mais pour ceux qui ont envie d'une incursion dans le roman noir psychologique, on n'en demande pas plus. Point agréable, on a une vraie conclusion et pas en demi-teinte comme dans la plupart dans ce genre.