Nous avons eu la chance avec d’autres blogueuses d’être conviées à une présentation des publications Robert Laffont/ Julliard pour la très attendue rentrée littéraire 2014. Pourquoi tant attendue ? Car la Rentrée Littéraire est souvent synonyme de belles pépites, de grandes découvertes… bref de belles émotions de lecture ! Et croyez-moi, ce sera encore le cas cette année, allez hop, en route pour un tour d’horizon de nos futures lectures.
C’est Maggie Doyle, directrice des collections
Pavillons et Pavillons poche, qui a commencé avec trois titres plus que tentants :
Nous faisions semblant d’être quelqu’un d’autre de Shani Boianjiu.
C’est le premier roman de Shani Boianjiu, jeune israélienne de 27 ans. Après deux ans de service militaire en Israël (c’est obligatoire), elle est partie étudier la littérature anglaise à Harvard. Et c’est là, qu’elle a eu l’idée, l’envie d’écrire
Nous faisions semblant d’être quelqu’un d’autre. On suit trois amies, aux caractères bien différents, avant, pendant et après leur service militaire. L’une va devenir un tireur d’élite, l’autre sera officier et la dernière trompera son ennui à un check-point avec la frontière syrienne. C’est un roman inattendu, surprenant, au style bien affirmé, le vrai portrait d’une génération partagée entre la guerre, la violence et en même temps, l’insouciance de la jeunesse, le besoin de s’évader du quotidien.
Nous avons ensuite parlé du prochain ouvrage du grand John Banville,
La lumière des étoiles mortes.
Entre le magnifique titre et la sublime couverture, on n’a qu’une seule envie : vite le dévorer ! Et quand on sait qu’en plus Banville sera présent en France mi-septembre… On ne présente plus ce grand auteur irlandais, au style très formel, qui intellectualise énormément les faits mais qui semble s’adoucir en vieillissant, se « lâcher » vraiment.
La lumière des étoiles mortes met en scène Alex, la soixantaine, acteur à la retraite forcée faute de travail, à qui l’on propose de tourner un film avec une jeune et célèbre actrice. Au fil des pages, Alex va replonger dans ses souvenirs, surtout ceux de l’été de ses quinze ans où il a vécu une folle et charnelle passion avec la mère de son meilleur ami, Mrs Gray et ceux, bien plus tragiques, qui le ramènent au suicide de sa fille, Cass, dix ans auparavant. On retrouve dans ce roman ce que l’on adore chez Banville, une atmosphère, sensuelle, érotique, une ambiance mélancolique et envoutante.
Et enfin, et non des moindres, le dernier Margaret Atwood,
MaddAddam. Cette grande dame de la littérature canadienne sera d’ailleurs l’invitée d’honneur du Festival America en septembre à Vincennes. C’est le troisième et dernier volet d’une trilogie qui n’en est pas une dans le sens où les livres peuvent se lire indépendamment les uns des autres. C’est une dystopie pour adulte, une fiction spéculative (d’un point de vue scientifique, tout ce qui se passe dans le livre est possible, peut se produire), un roman à la fois drôle et émouvant autour de deux personnages, Toby et Zeb qui s’aiment et se battent dans un monde difficile. Très très prometteur !
Nous avons ensuite continué avec les livres attendus chez
Julliard, collection axée autour de la littérature française contemporaine et c’est Vanessa Springora qui a joué les maitres de cérémonie.
Tout d’abord, nous avons parlé de
La mer à courir de Jean-Luc Marty. C’est un roman d’atmosphère, à l’écriture dense et poétique, dur au départ mais qui devient de plus en plus optimiste au fil des pages. Il met en scène deux personnages, issus de milieux, pays différents, qui ne devaient pas se rencontrer, encore moins s’aimer… et pourtant !
Nous sommes ensuite passées au
Cercle des femmes de Sophie Brocas qui tourne autour d’un secret de famille qui a des conséquences sur plusieurs générations de femmes d’une même famille. C’est un roman initiatique, qui parle de la transmission et de la transmission inconsciente qui a un impact sur toutes les générations et qui fausse le rapport aux hommes de ces femmes.
Enfin, l’un des plus alléchants, le dernier Fouad Laroui,
Les Tribulations du dernier Sijilmassi. Ce roman se présente comme philosophique mais sous le ton de la comédie. Un ingénieur marocain a une prise de conscience dans un avion et décide alors de changer complétement de vie, de ralentir et de profiter de sa vie. Il repart dans la maison de son enfance, cherche à renouer avec sa culture arabe et c’est ainsi qu’il part à la rencontre des grands philosophes arabes, sages et tolérants, à l’opposé du fanatisme islamique.
Enfin, c’est Antoine Caro, directeur général adjoint de la maison d’édition, qui est venu nous présenter les sorties
Robert Laffont de la rentrée (enfin, une partie ;) )
Avis à mon exécuteur de Romain Slocombe est un roman noir qui nous parle de la vie d’un agent secret soviétique dans les années trente. Tout commence quand un homme trouve dans une poubelle un manuscrit en russe et le fait traduire. On découvre alors la vie de Victor Krebnitsky, communiste idéaliste qui sera broyé par le régime stalinien. C’est un livre d’espionnage qui s’inspire d’un personnage réel et pour lequel Slocombe a fait un beau travail de recherches.
Le bal des hommes de Gonzague Tosseri est un livre écrit à deux mains par deux jeunes journalistes et qui se passe dans le milieu homosexuel parisien des années trente. L’histoire débute par un fait divers plutôt glauque et surprenant : des fauves du zoo de Vincennes ont été émasculés. On soupçonne un trafic de stimulants sexuels à destination des homosexuels. Et c’est l’inspecteur Blèche, en charge des enquêtes sur les « invertis » à la police mondaine, qui s’occupe de l’affaire.
Et pour finir, un roman intime, profond,
Il bouge encore, premier roman de Jennifer Murzeau. C’est un livre qui traite de la crise actuelle et des conséquences qu’elle a sur la vie des trentenaires, cadres dynamiques, en mode réussite sociale et investissement maximal au travail. Un jeune homme est licencié du jour au lendemain. Loin de le soutenir, de l’encourager, sa femme est encore plus effondré et se détourne peu à peu de lui tout en voulant poursuivre sa quête de la vie idéale : acheter une maison, avoir un enfant. C’est un roman sur un couple à la dérive, sur la lente dégradation d’un mariage. C’est sombre mais aussi très drôle, un belle satyre notamment du milieu professionnel.
Une rentrée littéraire qui s’annonce donc plus que prometteuse et ce qui est assez génial, c’est que tout le monde trouvera son compte, le livre fait pour lui !
Un grand merci à toute les l’équipe des éditions Robert Laffont pour ce très bon moment et son merveilleux accueil !