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 RYCHTER Bartolomiej - Le dernier jour de juillet

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Luxx




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MessageSujet: RYCHTER Bartolomiej - Le dernier jour de juillet   RYCHTER Bartolomiej - Le dernier jour de juillet Icon_minitime1Mer 20 Aoû - 10:10

RYCHTER Bartolomiej - Le dernier jour de juillet 51mj-y10

Le dernier jour de juillet
Bartolomiej RYCHTER

Sortie le 5 juin 2014
Aux éditions PRISMA

Quatrième de couverture :

Varsovie, le 31 juillet 1944. À la veille de l'éclatement de l'Insurrection, alors que la ville ploie sous l'occupation allemande et que l'Armée Rouge n'est plus qu'à quelques kilomètres, une jeune résistante polonaise responsable d'une radio clandestine est poussée d'un toit. Son ami Antoni Chlebowski, avocat et lui-même résistant, se lance dans l'enquête. À l'autre bout de la ville, un soldat vétéran du front de l'Est est retrouvé pendu dans une garnison allemande. Son ami Klaus Enkel ne croit pas à la thèse du suicide et va tenter de découvrir la vérité. Deux hommes que tout sépare, animés par une soif de justice obsessionnelle. Deux meurtres en apparence sans lien, dans une ville à feu et à sang. Une seule affaire ? Sur un fond historique réaliste – l'Insurrection de Varsovie – ce polar historique combine une intrigue palpitante, et des personnages aux caractères réalistes pour un suspense haletant.

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Luxx




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MessageSujet: Re: RYCHTER Bartolomiej - Le dernier jour de juillet   RYCHTER Bartolomiej - Le dernier jour de juillet Icon_minitime1Mer 20 Aoû - 10:13

Mon avis :

Certes, il vaut sans aucun doute mieux entamer ce roman un dernier jour de juillet ensoleillé qu’un premier jour de novembre brumeux, au risque de traîner sa dépression et sa misanthropie tout l’hiver. Pourtant, quelle que soit la période, il serait criminel de passer à côté de ce premier roman de Bartlomiej Rychter traduit en France.

Les romans dont l’intrigue se situe durant la seconde guerre mondiale sont légion, preuve du succès de cette recette, et on peut légitimement s’interroger sur les raisons d’un tel engouement. J’imagine qu’elles sont multiples, mais je pense qu’au-delà d’une certaine fascination un peu morbide pour les horreurs propres à cette période, notamment pour les populations civiles, c’est aussi le théâtre idéal pour y faire s'affronter le Bien et le Mal.

En effet, s’il est bien un « méchant » absolu, sans nuance, indéfendable parmi tous, c’est bien le régime nazi. Face à une telle monstruosité, tous ceux qui le combattent sont des héros, et le lecteur n’a pas à s’embarrasser de questionnements sur le bien fondé de la quête engagée.
On a ainsi vu fleurir des galeries entières d’officiers nazis froids et cyniques, à l’impeccable uniforme, psychopathes totalement insensibles à la souffrance d’autrui quand ils n’y prennent pas de plaisir, à la tête d’une armée déshumanisée de soldats aveuglément obéissants, quelque soit l'ignominie qu’on leur demande de commettre. Image certes tirée de notre douloureuse histoire nationale, mais également nourrie des clichés germanophobes dont notre pays raffole, et qu’il est même prêt à ressortir à la moindre occasion, y compris lors de certaines victoires sportives récentes… mais je m’éloigne du sujet.

Comme les Occupations ont aussi vu naître de véritables héros issus de la masse des anonymes dans les différents pays soumis au joug du nazisme, on a également pu créer de nombreux personnages de fictions de l’autre camp, braves Messieurs Batignoles (cf le film) d’autant plus méritants qu’ils sont seuls, sans moyens, et qu’ils doivent vaincre leur lâcheté initiale pour se jeter finalement dans l’arène.

Bref, un manichéisme parfait, d’abominables salopards combattus par le courage extraordinaire de Monsieur/Madame Tout-le-Monde : une bonne façon pour le lectorat français d’exorciser la douleur et l’humiliation d’une période trouble de son Histoire.

Je ne sais pas si le peuple Polonais entretient une toute autre relation avec cette époque ou si c’est simplement l’auteur qui se montre particulièrement subtil, mais force est de constater qu’il n’utilise pas ce schéma ici. Au contraire, l’un des deux protagonistes est même un membre de la Wehrmacht. L’auteur ne lui cherche pas d’excuses : il n’a pas été enrôlé de force, ni traumatisé par je ne sais quel événement atroce à l’origine de son adhésion au régime… On rencontre simplement un soldat épuisé par les combats sur la fin d’une guerre particulièrement pénible. Certes, il aimerait déserter, mais moins par dégoût d’une idéologie que par envie de s’extraire de sa condition de soldat, des privations physiques et de l’omniprésence de la mort. Un soldat comme il y en a dans tous les camps de toutes les guerres, en fait.

A travers son enquête sur l’étrange suicide de son seul ami, retrouvé pendu dans un hangar, on découvre les coulisses d’une armée qui ressemble moins à l’impeccable machine qu’on a l’habitude de se figurer.

En parallèle, un ancien procureur, amoindri physiquement suite à une explosion, tente de faire la lumière sur les conditions de la mort d’une jeune télégraphiste de la Résistance qui semble s’être défenestrée. Là encore, pas de héros flamboyant, mais simplement un homme sur le retour, qui participe à sa façon au combat, en rédigeant des messages et des articles pour la gazette. Cloîtré dans son appartement, rendu presque fou par le décès de son épouse, il inspire davantage la pitié que l’admiration.

Dans une Varsovie éventrée par les derniers soubresauts des combats, où les Polonais tentent de reprendre la ville des mains des forces allemandes sous l’œil des Russes attentistes, les deux hommes vont poursuivre la vérité de façon obsessionnelle, dans leur propre bulle. Cet entêtement monomaniaque nous protège et rend plus supportables les descriptions des atrocités commises. L’auteur fait régner une ambiance cauchemardesque, non seulement du fait de l’horreur de la guerre mais surtout par son absurdité totale : les allemands ont déjà perdu et ils le savent, l’Armée Rouge sera bientôt là pour reprendre Varsovie, mais les deux camps jettent quand même toutes leurs forces dans cet ultime assaut, qui ne fera pourtant aucune différence.

Dans cette ambiance apocalyptique, ce n’est pas l’espoir de la victoire ou d’une vie meilleure qui guide nos enquêteurs, mais la simple quête de la vérité. Comme si résoudre l’énigme, garder le contact avec un raisonnement logique, leur permettait de supporter le chaos ambiant. Comme si comprendre la mort d’un être humain particulier pouvait effacer l’hécatombe inutile qui se joue autour d’eux.

Bouleversant, sans complaisance dans la violence, d’une grande justesse, un très beau roman que je recommande, mais aux plus endurcis !

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