Femmes obscures
Angélique FERREIRA
Editions Artalys
Sorti en juillet 2013
Quatrième de couverture : Lorsque les rayons du soleil n’illuminent plus la vie de leur réalité claire et évidente, certaines femmes se révèlent dans l’ombre. Sortant de leurs recoins sombres à l’abri des regards, elles peuvent prendre vie à partir de vos rêves les plus fous. Ou de vos pires cauchemars…
Femmes Obscures est un recueil de nouvelles fantastiques à plusieurs facettes. Chacune d’elles est un bijou obscur qui vous emportera là où la réalité s’arrête, où les barrières s’estompent.
Mon avis : Un recueil de 7 nouvelles fantastiques à la fois obscures et féminines, des nouvelles parfois dérangeantes mais franchement fascinantes et plutôt originales, un vrai régal !
Je ne vais pas m’aventurer à parler indépendamment de chacune des nouvelles mais plutôt à faire l’état de l’ensemble du recueil car ces nouvelles sont harmonieuses et ont un lien directeur entre elles ; la mise en scène de femmes obscures…
L’auteure nous conte à travers ces récits indépendante, des histoires et aventures de femmes, tour à tour prostituée, fantôme, sorcière, fille de déesse ou encore vampire. Leurs récits sont assez sombres avec des thèmes osés à la limite du dérangeants pour certaines nouvelles ; la nécrophilie ou encore le meurtre sans scrupule apporte une aura ténébreuse et très noir à ces récits tous sortis d’un autre temps. On peut cependant saluer les prises de risque de l’auteure sur le choix de certaines thématiques qui font de ses nouvelles, une grande originalité.
Ici les héroïnes sont malmenées, violées, battues, profondément blessées physiquement comme psychologiquement mais rarement faibles, leur force est souvent puisée dans une attitude surnaturelle, ce qui fait que globalement chacune d’elle s’en sort d’une certaine manière. On s’attache donc à chacune de ses femmes qui suscitent par ailleurs moult sentiment à la gente masculine, ces derniers tantôt héroïques, tantôt victimes. Certaines nouvelles sont ainsi légèrement teintée d’un érotisme bien dosé et d’une sensualité juste mais aussi parfois mélancolique et triste à l’image de la nouvelle « le murmure de la mer », seul nouvelle ayant une fin ambiguë pour l’héroïne. De plus, ces femmes sont parfois sans scrupules et prêtent à la vengeance, chacune sa manière de procéder ; du poison au démembrement. Enfin, on a un dépaysement complet à l’image de la nouvelle « Mastabas » probablement la nouvelle la plus aboutie, qui se passe au temps des pharaons et des guerres de croyances égyptiennes. Le seul reproche que l’on peut faire à ce recueil, c’est l’aspect répétitif de certains dénouements (notamment pour ces 3 nouvelles : « Le songe d’une nuit d’automne », « Baiser mortel », « Le Rosier grimpant »).
Quant à la plume d’Angélique Ferreira, c’est frais, fluide et simple, pas de fioritures ou d’excès de style. Le récit se lit très vite, les mots sont posées mais le vocabulaire utilisé est suffisamment simple pour être compris rapidement. On est donc vite happé dans chacune de ces histoires. Par ailleurs, les belles illustrations et citations de chaque début de nouvelle apporte beaucoup de charme à ce recueil.
En bref, une lecture étonnante et très addictive, le format de nouvelle apporte un dynamisme et une fluidité de lecture très agréable. A réserver aux amateurs de fantastique et de femmes fortes et vindicatives.
Je remercie Angélique Ferreira d’avoir toqué à ma porte pour mon plus grand plaisir !