Delphine Admin
Messages : 2193 Date d'inscription : 27/06/2012 Localisation : Essonne
| Sujet: DEGHLET Frédérique - La nonne et le brigand Lun 2 Mar - 20:31 | |
| La nonne et le brigandFrédérique Deghelt sortie le 4 février 2015 Quatrième de couverture :En reposant le recueil, elle effleura une couverture de cuir, crut d’abord qu’il s’agissait d’un carnet de correspondance mais ne put s’empêcher de l’ouvrir. C’était l’emballage d’un cahier dont les pages étaient couvertes d’une petite écriture ronde presque enfantine. « Je ne savais pas ce que c’était l’amour, je ne savais rien de ce qui nourrit et dévaste, alors sans ce savoir je n’étais qu’une petite chose lancée sur les routes et sans arme pour affronter la vie. » Il n’y avait que cette phrase sur la première page, écrite à l’encre bleue, presque délavée. Lysange eut comme le sentiment que ces phrases s’adressaient directement à elle et cela lui ôta tout scrupule pour commencer à lire ce qui avait tout l’air d’être un journal de bord. F. D.
Dans une langue enfiévrée, libre, impudique et sensuelle, Frédérique Deghelt entraîne ces femmes au-delà d’elles-mêmes, et c’est par moments sublime. Emmanuelle de Boysson, Marie Claire. | |
|
Delphine Admin
Messages : 2193 Date d'inscription : 27/06/2012 Localisation : Essonne
| Sujet: Re: DEGHLET Frédérique - La nonne et le brigand Lun 2 Mar - 20:33 | |
| Mon avis :Il y a de belles rencontres que l'on fait pour pas grand chose. Celle-ci en fait partie, un mélange de curiosité face au titre et suscitée par l'avis d'Emmanuelle De Boysson. La nonne et le brigand est un imbroglio de sentiments déversés par les mots de Lysange, notre première narratrice, qui démarre une relation adultère avec un voyageur rencontré lors d'une escale à Londres. Une histoire charnelle, passionnée, rêvée, complexe. Elle nous parle d'un désir cru, de deux êtres qui se repoussent et s'enlacent la fois d'après. Pierre est reporter de guerre, elle est démographe. Lysange retracent les chemins des anciens migrants de la Grande Guerre, étudie les fuites Allemandes au Québec, les populations exilées en Amérique du sud. Ses pensées font écho à celles d'une jeune nonne de Gramat, sœur Madeleine. Invitée à venir occuper la maison d'un fervent lecteur retraité, Tomas, qui part retrouver des amis chers au Brésil, elle découvre lors de leur rencontre le journal de sœur Madeleine. Les extraits du journal alternent alors avec les pérégrinations de Lysange. Sœur Madeleine est en mission dans les années 50 pour apporter médicaments et soins aux plus démunis jusqu'à Guajará-Mirim, un village au cœur de la forêt Amazonienne, dans la région Mato Grosso du Brésil. A son arrivée à Belém, elle est prise en charge par des porteurs Indiens chevronnés, ainsi qu'un guide expérimenté et parlant français, Angel. Se tisse alors entre eux un jeu tout à la fois comique, tendre et ambigu. La plume de Frédérique Deghlelt se fait sensuelle, solaire, elle vibre d'émotions qui semblent évoluer sur le fil. Lysange et sœur Madeleine ont des personnalités très opposées, vingt ans les séparent au moins et pourtant, elles se rejoignent par leurs doutes et leurs dons d'elles-mêmes... C'est un récit profondément humain qui touche par ces cinq personnages aux destins si particuliers. On ressent leur rage de vivre, leurs désillusions et leurs malheurs, sans pathos, mais avec beaucoup de sincérité et un attachement évident pour le Brésil et sa culture. Les lieux sont présents avec une grande force d'évocation : la brise et les dunes de Cap-Ferret chez Tomas, la terre sauvage et hostile de la forêt vierge. On chemine aux côtés de sœur Madeleine, dans un voyage éprouvant où son serment se heurte aux cultures Indiennes et à l'éveil de sentiments qu'elle se croyait interdits. Ce sont finalement deux femmes transcendées par l'amour, leurs troubles et leurs différences face aux autres. J'ai beaucoup aimé la relation fraternelle entre Tomas et Lysange, et cette suite des événements qui a un goût de "cela devait se passer ainsi". Je lirai donc avec grand plaisir d'autres romans de cette auteure ! - Lysange a écrit:
- Muette, je suis chair et ne sais plus rien dire au cœur de l'étreinte. Je hume, j'écoute, je flaire, je touche, palpe et perçoit tout ce qui n'a plus de verbe. Je t'ai dans la peau, mélange d'enbrums, de souvenirs et de délires futurs, tu rends mon présent lunaire.
- soeur Madeleine a écrit:
- Mon premier coucher de soleil sur le fleuve fut d'un jaune orangé que je n'avais jamais vu nulle part ailleurs. C'est tous les jours comme ça ? ai-je demandé à Angel, éperdue d'admiration. Non, a-t-il répondu avec son sourire moqueur tout en aiguisant son couteau, c'est juste pour votre arrivée.
| |
|