Quatrième de couverture :Stephen est invisible depuis toujours.
Une malédiction impossible.
Jusqu’au jour où Elizabeth le voit.
Elle seule peut briser le sort.
Au risque de les séparer à jamais.
Mon avis : Il s’agit de notre seconde lecture commune avec Michou dont vous pouvez d’ors et déjà trouver l’avis ici. J’espère en avoir rapidement d’autres à partager avec elle !
Un roman à la thématique originale mais qui manque de profondeur pour pleinement convaincre !
New York, de nos jours, depuis sa naissance Stephen est invisible pour les autres, pour lui-même et même pour ses parents. Vivant seul depuis la mort de sa mère un an plutôt et la fuite de son père des années auparavant, il erre dans sa solitude. Un jour, une nouvelle famille s’installe dans un appartement voisin, Elizabeth, son frère Laurie et leur mère. Lorsque Stephen voit Elizabeth pour la première fois, qu’elle n’est pas sa surprise quand elle lui parle, elle le voit or c’est impossible.
Le roman présente un sujet plutôt innovant et très original dans la littérature actuelle, l’invisibilité est en effet assez peu évoquée. Le synopsis était donc prometteur pourtant les auteurs n’ont pas poussé dans le détail leur sujet et c’est bien dommage car le roman souffre surtout d’un manque probant d’explications dans les diverses révélations expliquant l’invisibilité du personnage principal. Pour autant, c’est un livre qui se lit très bien, l’écriture étant relativement simple et donc se révélant très fluide.
Stephen est un adolescent de 16 ans, vivant seul dans un appartement depuis la mort de sa mère, son père lui envoie de l’argent tous les mois pour qu’il puisse vivre. Il est invisible et ne peut donc pas créer des liens avec d’autres personnes, il ne connaît seulement que l’amour de sa mère, son père les ayant abandonné rapidement, ne supportant pas la situation. Un personnage qui présente donc un passé assez lourd et une histoire terrible, il est plutôt touchant dans sa solitude. Son seul défaut, c’est que compte tenu de son problème d’invisibilité, il participe assez peu à l’action et présente un rôle plutôt passif. Elizabeth est une jeune fille passionnée de dessin et de BD dont elle aimerait en faire son métier, elle aussi est plutôt solitaire, s’étant peu à peu séparée de ses amis depuis ce qui est arrivé à son jeune frère Laurie. On sent fortement son amour pour ce dernier et son besoin de le protéger. Elle est plutôt sympathique au début mais devient assez vite forte tête, sûre d’elle et donc un peu trop téméraire, ce qui la rendent agaçante. Leur histoire démarre donc assez vite, Elizabeth voit Stephen, il ne lui dit pas la vérité de suite donnant lieu à des situations embarrassantes pour la jeune fille, tombent amoureux en quelques jours (coup de foudre probablement inévitable) et sont rapidement soudés face à l’adversité qu’entraînent les révélations au sujet de la malédiction.
Le personnage marquant de ce roman est surtout Laurie, le petit frère qui porte une histoire et un vécu déjà difficile pour son âge, pourtant il ne sombre jamais dans le désespoir, c’est un personnage séduisant, enjoué, taquin, très nature dans ses émotions et sentiments et surtout très réfléchi. Finalement, on en aurait presque voulu en savoir plus sur lui et plus particulièrement sur sa relation avec le mystérieux Sean, s’attachant davantage à ce personnage secondaire qu’à nos deux héros, un comble !
On a donc une intrigue portant sur l’invisibilité du héros : Quelle est donc cette malédiction ? Pourquoi les parents de Stephen refusent – ils de lui révéler la vérité ? Mais surtout pourquoi seule Elizabeth le voit ? De nombreuses questions qui annonçait une lecture palpitante. Il est vrai que le roman offre un concept moderne de la sorcellerie ; lanceur de sort, de malédiction, chercheur de sort, bouclier, un des aspects les plus intéressants de cette histoire et pourtant quel dommage que ce concept ne soit pas plus fouillé ! Il arrive par ailleurs assez tard dans l’intrigue, une première partie étant réservée à la présentation des personnages et de la vie solitaire de Stephen.
Le roman pâtit donc d’un certain manque de crédibilité sur certains points de l’avancé de l’intrigue et plus particulièrement sur la fameuse explication de la malédiction. C’est parfois précipité, on manque de détails, de liens entre les événements, de degrés de développements plus lents, au lieu de monter crescendo, c’est saccadé. Limite incongru dans certaines scènes, le surréalisme a bien souvent sa place ici, après sachant qu’on est dans une fiction fantastique young adult cela ne gène pas outre mesure.
Concernant la fin du roman, elle fait débat et pourtant elle sort des sentiers battus, n’allant pas où on s’attendrait qu’elle aille, une fin inattendue et tout à fait appropriée et réussie à mon sens.
Enfin, un petit mot sur la couverture qui fait merveilleusement bien son travail, elle est très attractive et donne très envie d’en savoir davantage.
En bref, une lecture estivale divertissante, c’est léger, pas bien compliqué et ça se lit vite !