COMMERE Hervé - Ce qu'il nous faut c'est un mort

Ce qu'il nous faut c'est un mort

COMMERE Hervé

Sortie le 10 mars 2016 aux éditions Fleuve Noir

Quatrième de couverture:
Trois garçons pleins d'avenir roulent à flanc de falaise

C'est la nuit du 12 juillet 1998, celle d'I Will survive. Ce que la chanson ne dit pas, c'est à quel prix.

Les Ateliers Cybelle emploient la quasi-totalité des femmes de Vrainville, Normandie. Ils sont le poumon économique de la région depuis presque cent ans, l'excellence en matière de sous-vêtements féminins, une légende - et surtout, une famille. Mais le temps du rachat par un fonds d'investissement est venu, effaçant les idéaux de Gaston Lecourt, un bâtisseur aux idées larges et au cœur pur dont la deuxième génération d'héritiers s'apprête à faire un lointain souvenir. la vente de l'usine aura lieu dans l'indifférence générale.

Tout le monde s'en fout. Alors ce qu'il faudrait, c'est un mort.

De la corniche aux heures funestes de Vrainville, vingts ans se sont écoulés. Le temps d'un pacte, d'un amour, des illusions, ou le temps de fixer les destinées auxquelles personne n'échappe.

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Mon avis

Trois garçons pleins d'avenir roulent à flanc de falaise.
C'est la nuit du 12 juillet 1998, celle d'I Will Survive. Ce que la chanson ne dit c'est à quel prix...
De la corniche aux heures funestes de Vrainville, vingt ans se sont écoulés. Le temps d'un pacte, d'un amour, des illusions, ou le temps de fixer les destinées auxquelles personne n'échappe.

Voici en résumé la quatrième de couverture. Nous avons ici un livre sombre et bien écrit. L'auteur met dedans toute une histoire sur plusieurs générations.
L'histoire de la famille Lecourt, de Gaston à Vincent, des débuts des ateliers de lingerie Cybelle, des années de gloire qui a suivit au petit village de Vrainville et à la nuit du 12 juillet 1998.

Pendant cette nuit-là, des événements vont se jouer à des endroits différents, sur des personnes qui ne se connaissent pas mais qui à un moment ou à un autre vont croiser le destin des autres protagonistes à Vrainville.
Malgré quelques écueils, le livre est plutôt bien construit, on se retrouve dans cette histoire d'usine, avec ce patron paternaliste comme il y en avait à l'époque des 30 Glorieuses. Avec ses ouvrières qui avec le temps sont devenues l'âme de la petite ville normande.

On découvre à notre époque, les amis d'enfance Vincent héritier de la famille fondatrice des ateliers Cybelle, Patrick héritier de la mairie de Vrainville si l'on peut dire, et Maxime l'orphelin qui a de l'or dans les mains et un charme fou. Fanni qui ne se trouve finalement juste pas là au bon endroit au bon moment.
Marie, la jeune idéaliste qui veut devenir aide soignante, mais qui finalement n'ira jamais au bout de son rêve.
William et Françoise, les parisiens, ainsi que la petite Mélie qui pousse son premier cri le jour de cette finale de la coupe du Monde.
Ici vont se jouer des évènements qui feront de ces protagonistes des piliers de l'histoire, on en parlera au fil des pages, on voudra en savoir plus.
On apprend très vite certaines choses, les vies brisées par des choses que personne n'aurait pu anticiper, la route de la corniche le soir de la finale, une virée en boite, la 205 GTI qui percute un corps qui reste immobile et la fuite.
Le vol de l'innocence et la brutalité de ce garçon qui travaille au supermarché au rayon jouet.
Le premier baiser de William et Françoise au mambo à Paris qui les liera dans la vie et dans les épreuves et cette petite Mélie qui ne sait pas encore que sa destinée c'est Vrainville et qui ouvre les yeux sur ce monde qui va l'engloutir.

Ce soir de la finale et de la victoire de la France sur le Brésil, des vies se brisent à jamais, des histoires se nouent et se dénouent pour mieux aborder l'existence qui sera brutale, dure et pénible jusqu'à la "lumière".

Ce qu'il nous faut c'est un corps est un livre qui rend perplexe, très agréable à lire mais on se demande où l'auteur veut nous emmener. On ne sort pas beaucoup de Vrainville en fait, mais on a l'impression, comme les personnages, d'y être enfermé.

J'avoue que de ne pas voir arriver de rebondissements, je m'en suis inventée, je me suis dit, il va se passer çà ou çà, ce n'est pas possible de faire mariner le lecteur aussi durement, c'est une torture de ne pas savoir ce qui va nous arriver, à quelle sauce on va être mangé. Et le dénouement est passif, mou et regrettable.
Je ne m'attendais pas du tout à çà, le titre prometteur, la mise en place digne d'un vrai thriller, le retour de Fanni après toutes ces années, la vie brisée de Marie, le pacte entre les amis d'enfance. Le flic et la petite Mélie, çà aurait pu, non çà aurait du être un grand final et en fait c'est juste une fuite...

Il n'y a pas dans ce livre à mon gout suffisamment de peps, de rebondissements et de, je ne sais pas comment dire, mais j'aurai voulut avec autant de finesse dans la mise en place, une fin qui m'aurait fait dire, "whoua je m'y attendais pas", non là c'est juste l'arrivée d'un marathon au ralenti en regardant incrédule les spectateurs qui ne comprennent pas que çà va être fini, sans que rien finalement ne se soit réellement passé. En fait l'histoire est vraiment au début du roman, ensuite c'est la vie qui se déroule simplement. Voilà en quoi je suis déçue par ce livre.

Et voilà ce qui me gène le plus, j'ai beaucoup aimé lire ce livre, il est intéressant, bien construit, on s'attache aux personnages, on aime les suivre, mais on s'attend à un petit quelque chose sur la fin qui n'arrivera jamais. Le style est impeccable, syntaxe quasi parfaite, pas de lourdeur dans la trame mais aucune fantaisie, ni rebondissement.