Là, avec Pollyanna, c'est un peu le moment où j'ai à nouveau 8-10 ans, que je découvre pour la première fois La Petite Maison dans la prairie, Les Quatre filles du Dr March, ou Anne et la Maison aux pignons verts. Pollyanna, c'est le livre rêvé pour un enfant. L'histoire est délicieusement surannée, drôle et touchante, diablement positive et elle nous embarque dans un monde merveilleux (« Clémentine, quand tu fermes les yeux, Tu devines le merveilleux. Clémentine, prend nous dans ta bulle bleue,... », j'ai eu cette chanson dans la tête tout au long de ma lecture).
Au décès de son père, un pasteur missionnaire sans le sou, Pollyanna Whittier se retrouve orpheline. Après un passage chez des dames patronnesses, elle est finalement recueillie par Polly, sa riche tante, une (jeune) vieille fille, acariâtre et sévère. Là, elle découvre une maison et une région superbes. Peu à peu, au contact de l'espiègle petite fille, c'est tout le petit village de Beldingsville qui se retrouve avec le sourire. Il faut dire que Pollyanna est adorable, gentille, lumineuse, elle rend la vie plus belle. Pour cela, elle a un secret, elle joue au Jeu, le Jeu du bonheur, qui aide à voir le côté positif de la vie !
Qu'il est bon et doux de voir le monde avec les yeux de Pollyanna. Elle cherche, encore et toujours à se réjouir de tout ce qu'il lui arrive. Pas de miroir dans sa chambre ? Ce n'est pas grave, elle se réjouit de ne pas voir ses tâches de rousseur ! Pas de tableau aux murs ? Pas de quoi se lamenter, au contraire, elle se réjouit de la vue par la fenêtre, qui vaut tous les tableaux du monde. Ce jeu du bonheur, il est né un peu par hasard. Un jour, dans un colis de missionnaire, alors qu'elle espérait une poupée, Pollyanna a découvert une paire de béquilles. Pour l'aider à surmonter sa déception, son père lui a expliqué qu'il y avait au contraire matière à se réjouir car elle n'avait pas besoin de ces béquilles ! Si ce jeu paraît gentiment naïf, il aide aussi la petite fille à accepter la mort de ses parents et le drame qui va la toucher. Et l'enthousiasme de Pollyanna est contagieux, peu à peu, tout le village succombe et joue le Jeu du bonheur. Le vieil homme solitaire et taciturne retrouve le sourire, Mme Snow, alitée au caractère plus que négatif, revient peu à peu dans le monde même la sévère Tante Polly s'adoucit au contact de sa nièce et devient bien plus chaleureuse.
Ce roman de 1913 est un grand classique de la littérature américaine (il y a même un parc d'attractions Pollyanna, un film et une série tirés des romans, …), il méritait vraiment d'être remis sur le devant de la scène littéraire jeunesse !