Ysaline Fearfaol
Messages : 1295 Date d'inscription : 22/01/2016 Age : 57 Localisation : Lorraine
| Sujet: LABBE Denis - Echos Obscurs Sam 7 Mai - 16:46 | |
| LABBE Denis
Echos obscurs Quatrième de couverture :Chevaliers désabusés, destinées obscures, mélodies surgies des profondeurs ou murmures du diable qui s’insinuent dans notre monde... Denis Labbé, d’une plume ciselée, nous envoute par ses textes nimbés d’ombres et de fantastique, nous transportant d’un écho à l’autre pour mieux nous surprendre. Entre personnages historiques et décors gothiques, veillez à ne pas perdre votre âme au détour d’une page... Lien Amazon | |
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Ysaline Fearfaol
Messages : 1295 Date d'inscription : 22/01/2016 Age : 57 Localisation : Lorraine
| Sujet: Re: LABBE Denis - Echos Obscurs Sam 7 Mai - 16:52 | |
| Une lecture plaisante, qui m’a rappelé de lointains souvenirs littéraires Mon avis :Dans ce recueil, Denis Labbé nous propose toute une série de nouvelles fantastiques, qui ont pour particularité de se dérouler à des époques différentes, allant du Moyen-Age au XIXe siècle et de se situer pour la plupart en France (sauf une qui se déroule en Italie, mais le héros est néanmoins français). De plus, elles font presque toutes référence à de grands noms de la littérature, et on y croise Honoré de Balzac, Georges Sand, Émile Zola, Victor Hugo… (une majorité de ces nouvelles se déroule au XIXe siècle). J’ai apprécié la capacité de l’auteur à changer son style en fonction des époques évoquées, ça n’en rend que les récits plus « crédibles », dans le sens où ça les ancre dans l’époque où ils sont censés avoir été écrits. J’ai également apprécié les nombreuses références historiques témoignant de la part de l’auteur d’un vrai travail de recherche en plus d’une culture fort diversifiée. Intéressant aussi les notes finales, expliquant la genèse de chacune de ces nouvelles. Ce n’est pas si fréquent dans ce genre de recueil, et ça ravit les lecteurs curieux dont je fais partie.
Le contenu des nouvelles est lui-même assez classique, mais on prend plaisir à en suivre le cheminement, surtout que dans certains cas, il est clair que le but de l’auteur est de nous amener à nous demander à quel moment le héros – ou l’héroïne – va comprendre ce que nous savons depuis le début (je pense notamment à la première nouvelle, « Armata de Strigoï », dont le titre donne déjà la réponse à la nature de Milena).
D’autres sont plus axées sur le folklore, comme « l’ombre de la montagne blanche » ou « ils surgissent avec les vents du nord ». La première m’a laissé un sentiment mitigé ; j’avoue ne pas en avoir apprécié le dénouement, trop abrupt, et aussi, car de mon point de vue, le père du héros n’avait pas volé ce qui lui est arrivé, mais bon, chacun se fera sa propre opinion. La seconde est plus à mon goût, elle montre ce qui peut se passer lorsque l’intolérance conduit à bafouer une autre religion. D’ailleurs, rien que le titre donne envie de la lire.
Nous trouvons aussi le thème du pacte maudit, avec « impair et passe », classique, mais efficace et avec une fin glaçante, une ambiance à la Lovecraft pour une histoire commencée dans un salon littéraire avec « l’œil était là » (j’ai particulièrement aimé la fin, où l’on se demande si ledit œil est bien réel ou si, comme le suppose Georges Sand, il n’est qu’une manifestation des remords du héros), le voyage dans le temps avec « le doigt coupé » (où le héros part en rêve dans la Rome Antique), le bijou maléfique avec « l’œil de jade » (trop en dire serait spoiler la fin, qui est cependant prévisible si on est un habitué de ce genre de récits fantastiques) et la vie éternelle avec « tu n’es que poussière » (dont la fin, un peu trop rapide à mon goût, n’est pas classique du tout, bien que le thème soit connu en fantastique, mais présenté de cette manière, on ne s’attend pas à cette explication).
J’ai gardé pour la fin mes trois préférées, avec tout d’abord « mon sang est de sève », où j’ai beaucoup apprécié la manière qu’a l’auteur de décrire ce qui se passe quand l’âme et le corps déclinent, avec des mots et des phrases tout en pudeur et délicatesse. Puis enfin les deux plus belles (à mon sens), « les papillons rouges », où de petits papillons rendent justice à une femme engluée dans un mariage qui l’étouffe (au XIXe siècle, point de divorce, point de liberté pour les femmes, soumises aux caprices de leur mari) et « le reflet sur le mur », qui commence comme une histoire d’horreur pour finir en conte de fées. | |
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