Cheshire Cat
Messages : 590 Date d'inscription : 08/11/2012 Age : 41
| Sujet: DIDEROT Denis - Les bijoux indiscrets Ven 18 Nov - 8:38 | |
| Les bijoux indiscretsDenis Diderot Quatrième de couverture:Découvrez le quatrième tome dans la collection Trésors retrouvés de la littérature ― le seul roman de Denis Diderot publié de son vivant. Les bijoux indiscrets est une fantaisie érotique, née d'un pari entre le célèbre philosophe et sa maîtresse. Diderot s'était targué de prouver à la dame de son cœur qu'il était capable d'écrire un roman libertin, bien à la mode des écrivains mondains de son époque. Acheter sur Amazon | |
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Cheshire Cat
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| Sujet: Re: DIDEROT Denis - Les bijoux indiscrets Ven 18 Nov - 8:44 | |
| Mon avis:
Le sultan Erguebzeb se réjouit, il vient d'avoir un fils, Mangogul et il décide de commander au chef du collège des Aruspices de Banza l'horoscope de son fils... Codindo, car tel est son nom, lui déclare alors que « le règne du jeune prince serait heureux s'il était long ». Mais comme à tout homme à qui tout est donné, Mangogul, une fois arrivé au pouvoir, s'ennuie. Et, pour pallier à cet ennui, il invoque Cucufa, un génie à qui il confie vouloir se procurer quelques plaisirs aux dépens des femmes de sa cour... et le génie pour satisfaire le sultan lui offre une bague qui forcera les femmes à raconter à voix haute leurs intrigues ! Pas de leur bouche, mais par la voix des bijoux qu'elles portent !
Je dois vous avouer que j'ai été particulièrement déconcertée par ce livre semblable à aucun que je n'ai lu d'auteurs de cette époque. J'ai trouvé avec les bijoux indiscrets un ouvrage étrange et complètement à l'opposé des encyclopédies et livres par lesquels j'ai connu l'auteur. Il n'est en aucune façon question ici de définitions, ou autres leçons scientifiques mais d'une étude des relations hommes-femmes sous le regard d'un sultan qu'un génie un tant soi peu facétieux a doté d'une bague lui permettant de faire parler les bijoux des femmes.
Idée assez farfelue mais assez originale qui va permettre à l'auteur de dévoiler ce que les propriétaires desdits bijoux n'auraient jamais avoué autrement. Le sultan (appelé « prince » par les autres dont notamment sa favorite Mirzoza) va ainsi se distraire aux dépens des femmes de sa cour mais il risque également de se brûler les doigts... car toute vérité n'est pas forcément bonne à dire et à force de douter des gens qui l'entourent, il risque de faire le vide autour de lui.
L'auteur se livre, sous couvert d'une histoire amusante, à une véritable critique des faux-semblants de la Cour et des gens de la noblesse de son époque. Car les bijoux que Diderot fait parler en lieu et place de leurs propriétaires font preuve tantôt de cynisme, tantôt de matérialisme (le premier bijou testé révèle ainsi la conduite intéressée d'Alcine, sa propriétaire) et de plein d'autres choses encore (fidélité, amour...)
Le seul regret que je peux avoir concernant ma lecture est que le style assez vieillot et parfois un peu décousu du récit m'a fait « décrocher » à plusieurs reprises. Cependant, malgré cela, Les bijoux indiscrets reste un ouvrage intéressant à lire ne serait-ce que parce qu'il fait découvrir un aspect totalement inconnu de l'auteur (du moins dont je n'avais pas eu connaissance lors de mes cours de français) qui se révèle assez facétieux mais toujours critique. Bref, même si j'ai mis plus longtemps que prévu à lire le livre qui pourtant ne fait même pas 200 pages, je suis reconnaissante à la maison d'édition Macha Publishing de nous ouvrir les portes des « trésors retrouvés de la littérature », collection de livres à nulle autre pareille.
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