Quand H. Roy se dévoile à nous... Voilà plus d'un mois que le premier roman de H. Roy, Les Els, est sorti et il n'en finit plus de faire parler de lui. La jeune et talentueuse auteure a accepté de se prêter pour nous au jeu des Questions/Réponses...
1. Quelques mots pour vous présenter ?Je m'appelle H. Roy, j'ai 35 ans, je suis mariée et maman, et j'habite à Paris, où je suis née. Les Els, mon premier roman, est paru le 11 janvier aux Editions J'ai Lu. Après mes filles, c'est ma plus grande fierté !
2. Comment en êtes-vous venue à l'écriture ?Je ne sais pas... Cela m'est venu naturellement. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu plus de facilité à m'exprimer à l'écrit qu'à l'oral. J'ai un tempérament impétueux, je m'emballe vite. L'écriture m'oblige à ralentir, je m'éparpille moins.
L'élément déclencheur est peut-être ce livre : Emilie et le Crayon Magique, de Henriette Bichonnier. Les aventures d'une petite fille qui découvre les "pouvoirs" d'un crayon capable de rendre réel tout ce qu'elle dessine. J'étais très jeune, en classe élémentaire. Cette histoire m'a sans doute beaucoup influencée !
Plus tard, le film Scream a conforté mon envie d'écrire. C'est d'ailleurs d'abord vers le cinéma que je me suis tournée. Je rêvais d'être scénariste ! Si je n'en ai pas fait mon métier, ce que j'ai appris a été très enrichissant ! la dramaturgie et l'étude de la construction narrative m'ont aidée dans la rédaction du roman, que mes lecteurs qualifient souvent de "graphique", pour la richesse des détails et "l'impression d'y être".
3. Et comment en êtes vous venue à être publiée ?Grâce à une volonté de fer et un travail acharné. Mais aussi le soutien indéfectible de mes proches... et un bon alignement d'étoiles !
Il faut savoir qu'au début, le manuscrit n'était pas destiné à la publication éditoriale classique. Je l'ai écrit avec une idée bien précise, le vœux de bâtir quelque chose par moi-même. Puis une personne dont je tairai le nom (Coucou, VOUS ! ^^) a bousculé tous mes plans, arguant que cette histoire avait sa place dans une grande maison. Je me suis dit qu'elle avait peut-être raison, et l'aventure a commencé. Une aventure merveilleuse faite de rencontres extraordinaires.
On ne reçoit pas tous les jours les conseils d'un professionnel de l'édition. J'ai eu cette chance.
Après avoir essuyé un refus (utile), j'ai retravaillé le manuscrit en appliquant donc les fameux conseils dispensés dans cette lettre, afin de l'améliorer. Entre temps, Sophie Jomain est entrée dans ma vie de manière totalement inattendue et loin de l'univers littéraire, que nous partagions sans encore le savoir. Elle a tout chamboulé dans ma vie, elle aussi ! Son coup de cœur pour Les Els, sa générosité... C'est une femme extraordinaire ! Ma marraine la fée !
4. Quel genre de lectrice êtes-vous ?Enfant, ma mère m'emmenait souvent à son bureau, le mercredi après-midi. Pour passer le temps, je restais des heures à la Librairie Fontaine, située en face, à flâner dans les rayons. A force de me voir aller et venir pour demander l'autorisation d'acheter tel ou tel bouquin, elle a craqué et fini par m'ouvrir un compte chez eux. J'ai donc eu très jeune l'autonomie du choix de mes lectures, ce qui m'a permis de me forger ma propre opinion à travers coups de cœur et déceptions.
Je n'ai pas de préférences particulières, mais certaines exigences. Thriller, romance, dystopie... qu'importe, du moment que l'histoire soit rythmée. Et surtout pas vulgaire ! Je n'ai rien contre quelques jurons, il m'arrive aussi d'en employer, mais j'aime autant qu'ils soient justifiés.
Mon dernier coup de cœur :
Prince Captif, de C.S. Pacat. Non, un coup de foudre ! J'ai d'ailleurs foncé à Londres, engrainée par une autre fan hystérique (encore VOUS !), juste pour rencontrer l'auteur. Ok, nous avons aussi "brunché" ensemble - si, si, et même que j'ai des photos à l'appui ^^ C.S. est adorable, drôle et humble. C'était une journée folle, un moment magique. Zéro regret !
Avec C.S. Pacat Pour mon coup de foudre ultime :
La Forêt des Damnés, de Carrie Ryan. Ce roman m'a fait sourire, vibrer, pleurer. Il est à la fois intriguant et bouleversant. Une merveille ! Kleenex de rigueur...
5. Et si on parlait de votre roman ?Dotés de facultés extraordinaires comme la télékinésie ou l'invisibilité, les Els représentent l'évolution de l'Homme, qu'ils côtoient à son insu depuis des millénaires. Si leurs pouvoirs font rêver, ils sont aussi synonymes de restrictions, par souci de discrétion, mais aussi de danger, car convoités par la caste malfaisante de leur espèce : les Prédateurs.
Nous découvrons leur univers à travers les yeux de Connor, mon héroïne. Une Els dont la tête est mise à prix...
6. Quelques mots sur vos personnages ?Les personnages secondaires sont souvent délaissés, alors qu'ils font l'étoffe d'un roman, donnent de la profondeur au récit.
Juliette, avec son passé, en fait partie. Cette fille, c'est l'amie que nous avons toutes. Fidèle, déjantée, la première à nous redonner le sourire ou à nous épauler. Son personnage était nécessaire ; j'ai beaucoup aimé le développer. Connor étant tenue au secret avec ses amis du lycée, l'en priver aurait d'ailleurs été cruel ! En plus d'assurer la fonction de Guide et de transmettre son expérience à notre héroïne, Juliette endosse donc également le rôle de confidente, indispensable à son épanouissement.
A la fois complexe et déroutant, réservé et cynique, mais aussi protecteur quand il faut, Evann est, sans conteste, le personnage qui m'a donné (et me donne encore) le plus de fil à retordre. À l'instar de son physique, son caractère s'est imposé à mesure que j'écrivais. Il prenait vie ! Or, si les informations se bousculaient dans mon esprit, je me confrontais à la difficulté de les retranscrire à travers ma narratrice. L'impératif était que ce soit cohérent, sans tomber dans les descriptions clichées. Qu'on puisse le cerner, lui, mais aussi son vécu, ce qui a forgé l'homme qu'il est devenu.
7. Et le triangle dans le tome 1 on en parle ? Vous déjeunez à la maison, je vous sers un café gourmand au dessert, est-ce censé vous alarmer ?
Plus sérieusement, il ne s'agit pas d'un énième triangle pour voir une héroïne tiraillée entre deux mâles, ou de lever les yeux toutes les trois lignes - même si je suis certaine que ça arrive ! Evann et M représentent, chacun, un pan de l'histoire personnelle de Connor. Sa relation avec les deux garçons, c'est une façon d'extrapoler son évolution. Son passage de l'adolescence à la maturité, de l'insouciance à des préoccupations moins frivoles.
8. Quel passage avez-vous préféré écrire ?J'ai pris plaisir à écrire chaque mot de ce roman. C'est un hommage aux mythes qui me fascinent depuis toujours ; j'ai adoré les fusionner !
Mon chapitre préféré, c'est le final, très éprouvant. Connor y révèle sa force, sa détermination. Une fois bouclé, j'ai versé quelques larmes en le relisant. Autrement, je me suis beaucoup amusée en rédigeant "Miroir". Imaginer la réaction des lecteurs, lors de sa découverte, agissait sur moi comme un stimulant ! Je voulais qu'ils s'insurgent, les bousculer. Il paraît que c'est réussi...
9. Comment vous-est venu le mot "Els" ?Le mot "Els" puise ses origines du mot "El" dont l'étymologie évoque la force, le pouvoir et la puissance. Cela signifie "Dieu" en hébreu. Par exemple : le prénom Gabriel veut dire "Force de Dieu".
Le "S" est un choix personnel, car je trouvais la consonance plus harmonieuse, en plus d'y voir un jeu de mots anglais. "Else", qui se traduit par "autrement", marque aussi la différence, une autre option. "What else ?"
Les Els, pour des êtres exceptionnels et divins. N'est-ce pas ce qu'ils sont ?
10. A quoi devons-nous nous attendre dans le tome 2 ?Passion, trahisons, vengeance.
Un dernier mot pour vos lecteurs ?Vous êtes mon plus beau cadeau. Mon succès sera le vôtre. À notre réussite !
Merci H. Roy !