INTERVIEW DE C.S. QUILL Prude à frange est le dernier bébé de la talentueuse C.S. Quill, sorti aux éditions Hugo La Condamine. Le 1er tome - que j'ai dévoré et adoré - est sorti ce mois-ci, et le second sortira dans quelques jours, le 1er mars. Inutile de préciser à quel point je trépigne d'impatience et d'excitation en attendant cette sortie !
Résumé du tome 1 :Aux frontières de la dark romance. Entre sa virginité et son âme, Cadence pourrait tout perdre.
Pour retrouver sa meilleure amie disparue dans d'étranges circonstances, Cadence est prête à tout. Y compris à infiltrer le mystérieux Round, l'organisation dans laquelle Ingrid a été aperçue pour la dernière fois. Si elle veut en apprendre plus, Cadence va devoir gravir les échelons à son tour. Mais jusqu'où est-elle prête à aller pour ça ?
Toute la vie de Mas est dévouée au Round. Sa dernière mission ? Former Cadence aux exigences de ce réseau. Ce qu'il ignore, c'est qu'elle poursuit ses propres objectifs et ne l'écoutera pas à la lettre. Elle pourrait bien mettre en péril sa réputation, et bien plus encore.Pour mieux patienter voici une petite interview de Camille, et elle nous révèle l'origine de son sadisme sans bornes... Tous ceux qui ont fini le tome 1 me comprendront...
Depuis quand écris-tu ?A l’école primaire, j’écrivais de petits poèmes, de courtes histoires illustrées. Au lycée, je réécrivais des scènes de mes livres préférés, des fins alternatives. Je me suis mise à inventer des univers fantastiques, des personnages à l’image de ce que je voulais être. Et puis un soir de février 2016, j’ai découvert Fyctia et sa communauté et j’ai compris que depuis le début, j’avais besoin d’écrire pour partager ce que je ne savais pas dire de vive voix.
Pourquoi écrire, et surtout pourquoi de la Romance ?L’écriture, ça ne se décide pas. Certains peignent, d’autres composent. C’est une manière de s’ouvrir au monde, un réflexe dans lequel chacun y met une signification. J’ai toujours parlé vite, les mots se bousculaient dans ma bouche et je ne savais pas forcément comment les confronter à la réalité. Pour moi, écrire c’est créer l’instant dans lequel on peut tout dire.
Quand j’ai débarqué sur Fyctia, je venais à peine de me mettre à la lecture de Romance. J’étais encore toute chamboulée par cette littérature nouvelle, par ces émotions exacerbées et ce sexe assumé. Il y avait un concours de New Romance et je me suis dit « Comment font ces auteurs pour écrire de telles histoires ? Et si j’essayais ? » Au départ, c’était vraiment pour m’amuser, un défi un peu osé pour voir jusqu’où je pouvais aller. Burning Dance est né ainsi et moi, je me suis découverte. C’est pour ça que j’ai tant de reconnaissance envers Fyctia et sa communauté. Cette plateforme m’a donné le ciment qui me manquait.
Es-tu toi même une lectrice de Romance assidue ?Assidue et insatiable. La Romance, ce n’est pas seulement une jolie histoire d’amour. C’est une lueur d’espoir et de vie, un message d’amour et de partage. La Romance fait réfléchir, ressentir. C’est une remise en question perpétuelle.
Quels sont tes genres de prédilection, tes auteurs de prédilection ?Mon premier amour est le fantastique. Pendant très longtemps, j’avais besoin d’un univers irréel pour m’évader. Et puis un jour, j’ai découvert un blog génial, qui m’a initiée à la romance. Oui, c’est Le Boudoir Écarlate qui m’a fait découvrir la romance ! Je me souviens avoir envoyé un MP sur la page du blog, pour les remercier de leur passion généreuse et communicative. Je suis devenue une accro à la Romance Fantastique, New Romance, et Young Adult principalement.
Aujourd’hui, mes auteurs de prédilection sont : Jennifer L Armentrout, Darynda Jones, Colleen Hoover, Belinda Bornsmith, Tillie Cole, Abbi Glines, Christina Lee, Elle Kennedy… en fait je les aime toutes !
Quelle est l'histoire que tu aurais aimé écrire ?Charley Davidson, de Darynda Jones. Oui, je sais j’en parle tout le temps mais …Charley quoi ! Je crois que c’est le personnage qui me suit à chaque instant. Elle a tout ce qui m’importe en elle : l’humour, le courage, l’amour, la fidélité, le sens du devoir… Elle est parfaite ! Je suis admirative, l’auteure à su créer un personnage exceptionnel, sans compter l’histoire autour qui est parfaite. Et Reyes… Bref, Charley Davidson est mon gourou.
Te décrirais-tu comme une auteure particulièrement sadique ? Aussi bien dans Burning Dance que Prude à Frange (qui sont tous deux parus d'abord en 2 parties) tu ne dévoiles quasiment rien dans la première partie laissant le lecteur faire mille et une suppositions sur les deux héros, leur passé et leurs motivations, sans parler des cliffhangher de malade... Bref pourquoi ?Je pense que la source de mon sadisme provient de la plateforme Fyctia. Le principe des courts chapitres et de l’attente des lecteurs m’a forcément poussée à insuffler un tempo rapide et entraînant dans mes récits. Si j’ai écrit Burning Dance et Prude à Frange en deux parties, c’est seulement parce qu’ils étaient bien trop longs pour un one shot. Donc ce sadisme là n’était pas prémédité ! Mais c’est vrai que j’adore malmener le cerveau de mes lecteurs, parce que moi-même, j’adore avoir les ongles enfoncés dans la couverture d’un roman (sans l’abîmer hein !!!), avoir les yeux qui filent à toute vitesse sur les pages, reprendre mon souffle juste une seconde pour ne pas perdre de temps de lecture…
Et éprouves-tu un certain plaisir à faire souffrir tes lecteurs ?J’aime voir la manière dont ils plongent dans mes histoires. Je m’attèle à ficeler mes chapitres pour qu’ils se referment sur le lecteur comme un doux piège. Je ne crois pas que ce soit pour les faire souffrir, mais juste pour leur donner un petit morceau de vie à l’état brut. Je veux les faire soupirer, grogner, râler, rire et pleurer.
Tes romances n'ont rien de "traditionnelles" ni de "politiquement correctes". Elles sont intenses, brutes, violentes - aussi bien dans le verbe que dans l'action -, ça couche à tout va... Pourquoi ? Qu'est-ce que tu attends de tes romances ? Que doivent-elles véhiculer et faire naître dans ton lectorat.Mes romances, je les veux authentiques, débordantes de vie et de sentiments. Il me faut de l’émotion brute, des personnages entiers et profonds. Je ne peux pas rester en surface, j’ai ce besoin de creuser toujours plus loin. Elles doivent être surprenantes, haletantes, imprévisibles. On me dit souvent que j’ai un style cash, sans fioritures et je n’y peux rien. Je me suis découverte ainsi avec
Burning Dance, j’ai été tenté d’être moins borderline ensuite, mais je n’y arrive pas. Je suis comme ça, c’est quitte ou double certes, mais c’est moi.
Je ne sais pas s’il y a un message précis dans mes romances. Tout ce que je sais, c’est que j’y mets beaucoup de cœur, d’espoir, d’amour et de partage. Ce sont les valeurs les plus importantes et quand une lectrice les ressent en me lisant, c’est gagné pour moi. Quant au sexe, je l’utilise en fonction de mes histoires. Par exemple, dans Burning Dance c’est très chaud, parce que Sin et Jolan sont des héros explosifs et sans filtres. Les scènes s’imbriquent naturellement dans les chapitres. A contrario, le nouveau projet sur lequel je travaille sera assez pauvre en scène hot, car ça ne colle pas avec la progression des personnages. Ce sont eux qui décident.
En bref, j’écris au rythme de la vie, qui peut être intense, brutale, sensuelle ou simplement belle.
Un fétichisme des franges ?J’ai toujours rêvé d’avoir une grande frange, bien lisse et bombée qui tombe parfaitement sur le front. Sauf que les deux fois où j’ai tenté l’aventure, je me suis retrouvée avec un côté plus court que l’autre, un épi insupportable et le front gras. Bref, une héroïne avec une jolie frange, c’est un pied de nez à la vie quoi !
Peux-tu nous décrire tes deux héros, Cadence et Mas, qui sont à nouveau assez atypiques ? Et d'ailleurs qu'est-ce que c'est que ces prénoms ? Est-ce important pour toi de pouvoir jouer sur les mots ?J’aime les personnages surprenants, aux multiples facettes. Cadence est une jeune femme vierge et parfois naïve, mais la seconde suivante elle se révèle forte et explosive. Imprévisible. Quant à Mas, derrière son masque de tuteur son cœur, il y a un homme sensible, qui se bat pour ses propres causes et les gens qu’il aime. L’être humain est plein de surprises et c’est ce que j’aime retranscrire dans mes livres.
Pour les prénoms, je cherche toujours à sortir des sentiers battus. Pour m’éloigner des noms qui reviennent souvent bien sûr, mais aussi parce qu’un prénom doit refléter l’âme de mon héros. Ce n’est pas un choix anodin. C’est vrai, j’aime quand il y a un message derrière, un jeu de mot sur lequel je peux m’appuyer pour dérouler mon histoire.
Pourquoi le milieu de la prostitution ?Je ne me suis pas levée un matin en me disant « hey, si j’écrivais sur le tapin ! ». Je ne l’ai pas décidé, je voulais une relation entre deux héros que tout semble opposer, dans une atmosphère sombre et tendue. Mon cerveau s’est lancé tout seul, j’aurais pu tout aussi bien choisir le décor angoissant d’un fast-food abandonné ! Comme toujours, dès lors que de nouveaux personnages s’immiscent dans mon esprit, ce sont eux qui déterminent la suite des événements. Mas et Cadence se sont imposés et ils ont amené Le Round avec eux.
Et maintenant quelques réponses rapides...
Si tu étais :- un roman : Fahrenheit 451, de Ray Bradbury
- un fruit : la fraise (tagada ?)
- un légume :La pomme de terre (avec le fromage à raclette évidemment !)
- un des 7 péchés capitaux : La Gourmandise
- une qualité : l’écoute
- une destination : Jericoacoara, au Brésil
- un film : Forest Gump
- Parmi tous les personnages (filles ou garçons) de romans que tu as lu, lequel aurais-tu aimé :
baiser : Daemon Black,
épouser : Reyes Farrow,
frapper : Hardin Scott,
avoir en meilleur ami : Magnus Bane.
Prête à rencontrer Jennifer Armentrout ? Je dirais plutôt, est-elle prête à rencontrer la pire fanatique qu’elle ait jamais créée ?
Camille aura le plaisir de se rendre à l'Apollycon - la convention littéraire organisée par Jennifer Armentrout - à Washington fin mars...Un énorme merci Camille pour cette interview !