Mon avis : Un énorme coup de coeur pour ce roman à nul autre pareil ! Heidi Cullinan a encore réussi à me surprendre et m'éblouir !
Skylar Stone fait partie de la direction de Delta Eta Sigma, la plus prestigieuse fraternité de son université et, pour elle, il a de grandes ambitions. En réunissant l'élite de la nation, ils se doivent de montrer l'exemple et de rester irréprochables en toute occasion. Et voilà que des nouvelles recrues ont vandalisé une fresque murale. Skylar est très ennuyé et veut absolument réparer l'erreur des membres de sa fraternité. Il va donc retrouver l'artiste de la fresque, Xander Fairchild pour lui proposer de l'argent. Mais ce dernier se montre assez abrupte et refuse toute compensation. Mais Skylar est fasciné par l'une de ses peintures et quand il découvre que ce dernier compte la détruire il cherche à tout prix à l'obtenir.
Les jours suivants, dans sa chambre, il ne peut s'empêcher d'admirer la peinture qui le subjugue. Le fait également que Xander ait tout refusé le travaille et il décide de se rendre au département d'art pour proposer ses services. Et voici que le recteur lui offre le moyen rêvé à la fois de se racheter et de fréquenter Xander. Ce dernier est décrit par tous comme "antisocial". Or, pour son projet de fin d'étude il a besoin d'être présent sur les réseaux sociaux et se créer un cercle. La spécialité de Skylar ! Il a donc les deux mois d'été pour rendre le jeune antisocial populaire, tout en poursuivant ses propres révisions pour rentrer à Yale en droit à la rentrée...
De prime abord, le roman parait donc assez classique : le riche beau gosse de la fraternité à qui tout réussit qui décide de prendre sous son aile un camarade timide et impopulaire. Sauf que rien n'évolue comme on s'y attendrait. Oui Xander est timide et n'a aucun ami. Mais il se plait comme ça et n'a aucune intention de changer. Par contre, Skylar lui plait énormément, et plus il le fréquente et plus il l'apprécie. Le jeune homme est très loin des stéréotypes des étudiants de fraternité. Il découvre un garçon sensible, fan de mangas, généreux et altruiste. Mais surtout un garçon qui souffre de l'indifférence de ses parents et qui s'est résigné à faire ce que tout le monde attend de lui même si c'est aux antipodes de ses désirs profonds. Nous allons donc avoir une dynamique de couple complètement inversée : un Xander qui va aider Skylar à se dévoiler et s'épanouir.
Deuxième étonnement : leur relation amoureuse. Xander se meurt de désir et d'amour pour Skylar. Martyrisé durant toute son adolescence, trop timide durant ses années fac, il n'a jamais eu de petit ami et rêve que Xander remplisse ce rôle, qu'il soit le premier, tout en sachant pertinemment qu'ils ne sont pas du même rang et que cela n'arrivera sans doute jamais. La narration se partage entre les deux héros, le lecteur sait dont que Skylar s'attache très vite à Xander. Mais il n'y a rien de plus. On ne sait pas s'il est hétéro ou gay. Jamais il ne se fait de réflexion sur son physique ou ses désirs. Et nous sommes assez perplexes face à cela, frustrés même. Est-ce vraiment une romance ? Puis viens la révélation, l'explication de son comportement, qui reste assez floue parce que lui-même n'a pas encore tous les éléments en main. Le roman prend à nouveau une tournure différente et nous sommes soufflés par le talent de Heidi Cullinan. Tout paraît juste, vrai, intense. C'est sublime à suivre même si cela sort complètement de notre zone de confort et qu'on se pose mille questions sur l'évolution de leur relation. Cette auteure est tellement douée pour dépeindre des personnages et nous faire ressentir leurs sentiments. J'ai fini en larmes plus d'une fois...
L'autre point important du roman est l'omniprésence de la culture japonaise. Xander a appris l'art japonais et a de très larges notions de langues. Depuis quelques années, il est aussi devenu mangaka dans le journal de la fac, manga dont Skylar suit chaque parution très religieusement. Et quand il découvre que Xander en est l'auteur, le fanboy en lui défaille complètement. La culture japonaise est surtout présente dans la seconde partie du roman, à très grande échelle, et même si beaucoup d'allusions me sont restées obscures parce que je n'y connais rien, j'ai adoré la manière dont c'est présenté.
"I want to date you, Xander. I want to help you with you project, and sit for your paintings, and write a manga with you, and I want to date you."
Bref, une totale réussite pour ce roman et à tous les niveaux !