Mon avis : Quelle claque encore ! Un second tome meilleur que le premier qui pourtant avait été un énorme coup de coeur !
"Donne moi le temps de mettre des mots sur mes maux."
On commence exactement là où nus nous étions interrompus. La mission de Tristan en Afghanistan a tourné au cauchemar et il en revient diminué et traumatisé, d'autant que très peu d'hommes de sa section ont pu s'en sortir. Ezra ne sait plus comment se comporte avec lui alors qu'il refuse de s'ouvrir à elle et de parler. Elle sent qu'elle ne peut pas comprendre, qu'elle ne lui suffit pas et accepte donc, au grand dam de Tristan, de partir en tant que reporter de guerre en Afghanistan. Elle sent qu'ils ont besoin de cet éloignement, mais surtout peut-être parviendra-t-elle là-bas à trouver les codes pour le comprendre et le pousser à raconter...
"En vérité, tes silences le brisent petit à petit. Je vois le mec dont je suis tombée amoureuse changer, pas en bien, et je ne sais pas comment faire pour le ramener. J'ai l'impression d'avoir perdu ton mode d'emploi."
Vous l'aurez compris on pleure beaucoup dans ce dernier volet, face à la détresse de Tristan, face aux scènes insoutenables en Afghanistan qu'il nous dévoile au compte gouttes, face à l'amour inconditionnel d'Ezra qui s'accroche malgré tout pour sauver celui qu'elle aime... Et mon Dieu, certains passages sont tellement beaux, tellement intenses, qu'ils nous coupent le souffle. On ne peut que rester scotchés face à tant d'amour, qui peine parfois à s'exprimer, mais que l'on ressent à chaque page, à chaque mot.
"- Parce que tu es ma maison, tu es mon salut, tu es la preuve tangible que tout n'est pas horrible dans ce monde. Tu es la personne qui me permet de garder les pieds sur terre, tu es la paix et la simplicité dans mon existence. En un regard, tu me montres que la vie peut être encore belle malgré l’atrocité humaine. Tu es ma force, mon pilier et ma faiblesse. Mais tu es aussi la femme que j’aime et je ne peux pas te faire ça. Te plonger dans mon monde, dans cette cruauté. Ça me ronge petit à petit, je ne peux pas t’imposer ça en retour. Je suis prêt à partager beaucoup de choses, mais ce fardeau, c’est hors de question."
Amheliie réussit aussi une parfaite incursion dans le monde de la Légion. Tous les éléments qui nous permettent de mieux comprendre le fonctionnement de le Légion sont parfaitement imbriqués au récit, de façon totalement naturelle, sans rajouter aucune lourdeur. Elle nous montre également à merveille ce que c'est que d'être femme ou proche d'un légionnaire, l'angoisse, l'absence, les questions qui nous taraudent de façon incessante, mais aussi l'acceptation de l'autre, de la grandeur de sa mission, de sa vocation, quoi que celui puisse coûter.
Bref, ce roman est une pure merveille, une petite petite, qui aurait atteint la perfection sans une habitude d'Amhellie qui peine à passer : remplacer les prénoms et les pronoms par une expression qui désigne la personne, "la photographe", "le légionnaire"... On en trouve beaucoup moins que dans les premiers romans mais je tique toujours dessus. Sans cela, et vraiment ce n'est qu'un détail, le roman aurait été PARFAIT ! Clairement, je reviendrais bientôt m'imprégner à nouveau de l'histoire de Tristan et Ezra. Ils vont trop me manquer sans cela...