OAKLEY Colleen - La première fois qu'on m'a embrassée, je suis morte

La première fois qu'on m'a embrassée, je suis morte
Colleen Oakley

Editions: Milady
Sortie le 17 janvier 2018

« Si j'ai appris une chose, c'est que l'amour est chaotique. Il ne nous est pas livré dans un joli paquet cadeau. Il ressemble plutôt au cadeau d'un enfant, tout froissé et gribouillé au crayon. Imparfait. Mais toujours un cadeau. Seulement, tous les cadeaux ne sont pas faits pour durer éternellement. »

Fantasque et drôle, Jubilee Jenkins souffre d'un mal extrêmement rare : elle est allergique au contact humain (pour résumer aux gens). Après un épisode qui a failli lui coûter la vie, elle décide de ne plus sortir de chez elle. Mais à la mort de sa mère, Jubilee doit affronter le monde et les gens. Elle trouve refuge à la bibliothèque municipale, où elle décroche un travail, et y rencontre Eric Keegan, un homme divorcé qui vient de s'installer en ville avec son fils adoptif, un petit génie perturbé. Bien qu'il ne comprenne pas pourquoi Jubilee le tient à distance, il est sous le charme... Ces trois-là n'étaient pas destinés à se croiser et pourtant seule leur rencontre va leur permettre de s'ouvrir à la vie et à l'amour, formant ainsi un trio irrésistible.

J’avais pris le titre au départ pour une métaphore, morte de honte par exemple, ou morte de peur, une histoire de phobie. Mais non, Jubilée Jenkins est allergique aux êtres humains, tout contact est susceptible de la tuer. Elle va rencontrer Aja, un jeune homme surprenant, et Eric son père, et sans qu’elle s’en rende vraiment compte ces étrangers vont se faire une petite place dans sa vie, elle qui a toujours tenu les autres à distance.

Ce livre est comme une petite douceur, il est parfait pour nous accompagner quand nous sommes enroulées dans un plaid dans le canapé. L’histoire de Jubilée est touchante, elle est totalement inventée car cette allergie n’existe pas dans la vie réelle, et heureusement, mais l’auteur a fait un formidable travail d’écriture qui a réussi à me mettre le doute sur l’existence de cette pathologie. Et cette allergie rend la construction de la relation entre Jubilée et Eric très particulière. En général les romances sont très concentrées sur le charnel, même quand il n’est pas question de sexe, il y a les baisers, les caresses, le toucher. Et nos deux protagonistes n’ont pas le droit à tout ça, ils doivent se contenter de regards enflammés, de souffle court, de non dits. Et malgré tout, ils arrivent à construire une relation belle, même merveilleuse. Une petite déception dans l’histoire c’est la fin, je ne peux pas développer pour ne pas spoiler, mais l’auteur a fait en 2 pages ce qui aurait mérité tout un chapitre, c’était quelque chose que j’attendais tellement que je suis restée sur ma faim. Cependant, cette petite fausse note n’a en rien gâché ma lecture, c’est un livre que je recommande chaudement, une très belle histoire fondée sur des sentiments très profonds.