LOVEGROVE James - Les Dossiers Cthulhu tome 1 : Sherlock Holmes et les ombres de Shadwell

Sherlock Holmes et les ombres de Shadwell
James Lovegrove

Quatrième de couverture :

Automne 1880. Le Dr John Watson rentre d’Afghanistan. Blessé et prêt à tout pour oublier son passé, Watson voit sa vie changer lorsqu’il rencontre Sherlock Holmes. Le détective enquête sur une série de décès survenus dans le quartier londonien de Shadwell. Des victimes qui semblent mortes d’avoir été affamées pendant des semaines ont été retrouvées, alors qu’elles ont été vues en bonne santé à peine quelques jours plus tôt…

Holmes établit un lien entre les morts et un sinistre baron de la drogue qui cherche à étendre son empire criminel. Cependant, Watson et lui sont bientôt obligés d’admettre que des forces sont à l’œuvre dont la puissance dépasse l’imagination. Des forces que l’on peut invoquer, à condition d’être assez audacieux ou assez fou…

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Mon avis:

Hiver 1880, Londres. John Watson de retour d'Afghanistan tombe sur un de ses anciens camarades de classe, le Docteur Stamford... et suite à une « «échauffourée », il fait la rencontre de celui qui deviendrait célèbre en tant que Détective : Sherlock Holmes. Ce dernier va l'entraîner à sa suite dans une enquête sur de mystérieux décès qui ont pour point commun son ancien camarade ainsi qu'un quartier, celui de Shadwell. Mais il semblerait bien que les deux comparses aient mis le doigt dans un engrenage qui pourrait s'avérer mortel... et pas seulement pour eux !

Je dois vous prévenir d'une chose avant que vous ne commenciez la lecture de cette chronique : étant une grande amatrice aussi bien des romans sur Sherlock Holmes que de ceux de Lovecraft (bien que d'univers radicalement différents), mon point de vue ne sera probablement pas très objectif.

Bref... ;) L'édition est déjà super jolie, toute en verts et ors (en ce compris le liseré or des pages), ce qui fait du livre un bel objet à avoir dans sa bibliothèque. Mais passons à ce qui vous intéressera le plus : le contenu du livre !

Il se compose de deux préfaces, la première par l'auteur à la lecture de laquelle je me suis demandé ce qu'elle était supposée apporter à part quelques pages en plus et une supposé parenté avec un certain Henry Prothero Lovecraft, lui-même descendant du célèbre auteur Howard Philipps Lovecraft... La seconde préface et d'une certaine manière la plus importante puisqu'elle permet une réelle introduction au récit qui va suivre est la préface sensée être rédigée par Watson, ce fidèle compagnon des aventures de Sherlock Holmes qui a besoin de se confier sur des événements passés qu'il a jusque là gardé pour lui et qui précise que son but n'était pas que ses écrits « inédits » soient publiés (c'est lui le narrateur du roman)… Ensuite, le lecteur pourra enfin accéder au récit (enfin me direz-vous peut être ;) Et là, bien que cela ne soit pas au niveau des œuvres de Conan Doyle ou Lovecraft, vous découvrirez un récit agréable à lire même s'il n'est pas aussi sombre et profond que ses « aînés » mais probablement de ce fait plus facile et accessible.

Ce premier roman (d'une série de trois avec Sherlock Holmes and the Miskatonic Monstrosities et Sherlock Holmes and the Sussex Sea-Devils à paraître en fin d'année) est plus teinté « ambiance Sherlock Holmes » que Lovecraft ne serait-ce que par le temps qu'il faut à l'auteur pour introduire les éléments fantastiques dont nous nous doutons pourtant dès les préfaces.

Au fur et à mesure du roman, le lecteur verra donc apparaître les plus célèbres éléments des romans liés à Sherlock Holmes (outre les références aux romans directement) : tant au niveau des personnages (l'inspecteur Lestrade, Mycroft Holmes, Madame Hudson...), que des habitudes (opium, esprit « différent » du commun des mortels...) ou des lieux (le 221B Baker Street, le club Diogène...) avec une aventure qui va lever le voile sur une partie surnaturelle d'une enquête qui autrement aurait pu être ordinaire et sur ce qui serait la « véritable » première rencontre entre le Grand Détective et celui qui s'avérerait être son ennemi le plus célèbre : le Professeur Moriarty !

Alors, quand bien même le livre n'a pas la densité et la profondeur de ses « inspirations », il reste très agréable à lire et aisément accessible même pour ceux ne connaissant pas les ouvrages auxquels il fait référence (je pense en effet, sincèrement, qu'un lecteur n'aura pas besoin de connaître lesdites œuvres pour pouvoir comprendre l'ensemble du récit des Ombres de Shadwell même si certaines allusions devraient alors lui passer « au dessus de la tête »).

Et au fur et à mesure du récit, certains éléments liés au mythe lovecraftien apparaissent... Pas assez sombres selon mon goût mais assez surprenants pour me demander ce que cela va donner dans les deux suites... Et où l'histoire s'arrêtera-t-elle ? Car nous savons de par la préface que Watson à survécu... Mais quid des autres personnages ?

Pour conclure, méfiez-vous des ombres... Car qui sait ce qu'elles cachent? qui sait ce qu'elles sont?

Où l'on s'aperçoit que les goûts changent avec le temps...

Alors oui, c'est très bien écrit. On y retrouve l'univers de Sherlock Holmes (certes, sa propension à se sortir de n'importe quelle situation fait sourire tant c'est exagéré, mais bon, c'est Sherlock Holmes) et celui de Lovecraft, dans une histoire bien ficelée, seulement voilà, je n'ai pas accroché. Pourquoi ? Tout simplement parce que mes goûts ont changé... J'ai aimé Lovecraft, c'est vrai, mais en lisant ce livre, je me suis aperçue que son univers ne m'attirait plus du tout. Quant à Sherlock, je pense que la série TV "Elementary" m'a vraiment détournée du personnage, tant il s'y montre pédant et insupportable.
En conclusion, je dirais que c'est un livre parfait pour ceux qui aiment Sherlock et Lovecraft, mais qu'elle n'est pas pour moi. Par contre, je tiens à souligner le magnificence de l'édition papier, qui est un régal pour les yeux.