KLEYPAS Lisa - LES STOCKEHURST - Tome 2 - Prince de l'Eternité

Prince de l'Eternité
Lisa Kleypas

Réédition le 5 février 2014

Angleterre 1877. Par dépit, Emma accepte d'épouser le prince Nicolas Angelovski après qu'elle a été abandonnée par l'homme qu'elle aimait. Elle ignore que c'est Nicolas qui a manigancé cette rupture. L'annonce de ce mariage fait verdir de jalousie toutes les jeunes filles de la bonne société londonienne. Car le prince est richissime et fort séduisant. Mais un mystère plane sur son passé. On sait qu'il s'est enfui de Russie, victime des tortures infligées par les services secrets du tsar. Quel crime a-t-il commis ? Et pourquoi se montre-t-il si distant à l'égard de sa jeune épouse ? Par moments, Nicolas est envahi par l'étrange sentiment que cette femme lui appartient depuis toujours. Comme si, dans une vie antérieure, tous deux avaient vécu une passion violente à l'issue tragique... Comme si une malédiction poursuivait les deux amants à travers les siècles... Une question le hante : comment éviter que le drame ne se répète ? Car aucune femme ne sait, comme Emma, attiser son désir.

Bon, j’avoue, avec ce roman je suis incapable d’être objective : je craque complètement – et ce depuis toujours (première édition en 1997) – pour son sublime héros : le seul et unique Nicolas Angelovski. A l’époque nous n’avions pas énormément de héros de cette trempe. Si depuis ils sont légions et pour beaucoup bien plus intéressants, je ne peux m’empêcher de garder une affection toute particulière pour lui. C’est le héros sombre et torturé qu’on aime, combiné à l’exotisme slave et la passion qui va avec. Comment ne pas succomber ?

Dès qu’il a rencontré Emma Stokehurst alors qu’elle n’avait que 13 ans, Nicolas a su qu’elle serait un jour à lui. Désormais, Emma a vingt ans, fait tapisserie lors des événements mondains car elle jure trop avec les pâles Anglaises avec sa haute taille, sa constitution robuste et sa chevelure rousse flamboyante. Mais c’est ce qui plait à Nicolas, elle lui rappelle sa chère Russie dont il a été exilé. Il se débrouille donc pour écarter tous ses prétendants et lui propose le mariage comme un contrat : avec lui elle restera libre de ses actes et de ses excentricités, pourra s’occuper à loisir de ses animaux. Emma accepte et finit par le regretter un peu. Nicolas reste sombre, incapable de montrer ses sentiments. Elle voit bien qu’il souffre et a peur mais au moindre geste de tendresse il recule, s’enfuit et peut même devenir méchant. Jusqu’à ce jour étrange où il s’évanouit et se réveille en 1707, en pleine Russie de Pierre le Grand, s’apprêtant à épouser Emilia, une paysanne russe qui ressemble en tous points à Emma…

Lors de sa précédente édition, le roman avait été catalogué « Time-Travel », avec son titre en lettres argentés, à cause du voyage dans le temps qu’il entreprend en rêves et, on le découvre très vite aussi, dans la réalité. Une touche d’originalité qui apporte un incontestable plus au roman.
On se régale de suivre les joutes explosives entre ces deux très fortes personnalités. Aucun des deux n’entend reculer et le fait clairement savoir. Puis tout change au réveil de Nicolas, il a découvert l’amour tout simplement parce qu’il était alors un autre homme, un homme neuf qui n’avait pas encore été brisé par une enfance difficile aux côtés d’un père violent et d’un petit frère abusé qu’il a été incapable de défendre. Et la mort de Misha ainsi que les tortures qu’il a subi lors de son interrogatoire ont définitivement fini de le briser. En 1707, il n’était rien de tout ça et pu apprendre à exprimer des sentiments qui existaient mais qui peinaient tellement à sortir. Aussi à son réveil c’est un autre homme qui apparaît. Un homme qui n’hésite pas à dévoiler ses sentiments, à montrer sa vulnérabilité. Et comme Emma, on est limite gêné de tant d’étalages de sentiments. Ce n’est pas Nicolas. Le changement est trop radical entre l’avant et l’après. C’est le seul petit bémol à une histoire autrement géniale !