SCHREIBER Joe - Bye Bye Crazy Girl

Au revoir Crazy
Joe Schreiber
Sortie : 09/02/12
La Martinière — 13, 21€

Quatrième de couverture :
La famille de Perry Stormaire a accueilli une étudiante lituanienne. Mais la déception est grande pour le garçon, qui se voyait déjà passer sa dernière année de lycée en compagnie d'un top modèle d'Europe de l'Est. En effet, Gobija Zaksauskas est très réservée, un peu bizarre, pas très jolie et, en plus, Perry doit l'emmener au bal de fin d'année ! Mais lors de cette soirée, la jeune fille au pair se révèle sous un autre jour : elle s'amuse et danse de manière sexy. Et voici même qu'en pleine boîte de nuit... elle tue un homme de sang froid ! Car Gobi est en réalité Suzane, une tueuse à gages en mission à New York. Cinq ans plus tôt, sa sœur s'est fait enlever puis tuer par un réseau de traite des blanches. Elle est ici pour la venger. Malgré lui, Perry se voit embarqué dans une course-poursuite déjantée à travers New York, qui ne cessera pas avant que Gobi n'ait retrouvé tous les responsables de la mort de sa sœur.

Je suis plutôt déçue en ce qui concerne ce roman, le bilan ne sera donc pas très positif. En effet, tout d’abord la quatrième de couverture en dévoile beaucoup trop, donc pas de réelle surprise en ce qui concerne le nœud de l’intrigue. Pas besoin de vous en raconter plus, tout est dit et c’est bien dommage.

Une fois n’est pas coutume, passons sur ce qui m’a le plus gênée. La violence du récit est ce qui me choque le plus. Je n'arrive pas à comprendre comment on peut recommander un tel livre à un public aussi jeune. Qui plus est, il n'y a pas de surnaturel dans ce roman qui permettrait de rendre l’histoire fictive pour atténuer le réalisme de cette violence. Non, tout se résume à du sang, à des meurtres de sang-froid, à une vengeance atroce. Je me dis que peut-être mon âge (26 ans) est à l'origine de cette remise en question du but de l’auteur, du message qu’il souhaite faire passer. Ne vit-on pas dans un monde où la violence gratuite est monnaie courante et s’immisce dans tous les médias ? Pourquoi l’imposer à de jeunes lecteurs de cette façon-là ? La maman que je suis ne peut que se poser la question.

Mais si maintenant je me mets dans la peau d’une adolescente, je dois reconnaître que l’histoire d’amour est par contre très bien développée par l’auteur. Cette histoire à la Bonnie and Clide est surprenante et peut certainement captiver le public. C’est d’ailleurs cette relation qui fait que j’ai tenu jusqu’au bout (malgré le fait que le roman soit court), elle donne une certaine fraîcheur à cette vengeance macabre et permet de ne pas réduire l’héroïne à une tueuse psychopathe. Mais voilà, cette vengeance a beau être justifiée, on ne peut s'empêcher de se demander quel message elle véhicule ? Se faire justice soi-même est-ce la solution ?

Vous l’aurez compris, voici un livre qui se lit facilement mais dont les scènes particulièrement violentes et sanglantes pourront choquer un public non averti. Il est clair que je ne le conseillerais pas au lectorat visé par l’éditeur...