OLIVER Jana - DEVIL CITY - tome 2 : Le Voleur d'âmes

Le Voleur d'âmes
Jana Oliver
Sortie le 19 octobre 2012

Riley Blackthorne a vu sa Guilde de piégeurs dévorée par les flammes et mourir bon nombre de ses collègues. Comme elle le redoutait tant, son père a été réanimé par un puissant nécromant. Mais ce n est pas le pire : un démon de Classe cinq est sur ses traces, et elle ne pourra pas l esquiver éternellement. Impossible de se confier à Beck qui se comporte comme un imbécile, ni à Ori, dont les intentions sont ambiguës... Encore une fois, Riley ne pourra compter que sur elle-même pour se sortir des griffes du danger.

Mon avis :

J’avais peur en ouvrant ce livre… vraiment peur. J’avais adoré le tome 1, souffrant, riant, pleurant pour et avec Riley et je me disais « pitié, faites que Le Voleur d’Âmes soit aussi bon ». Et rassurez-vous (et moi avec), il est génial. Du début à la fin, on s’immerge un peu plus dans le monde fascinant de Devil City, encore plus sensible, plus sombre, plus surprenant, en un mot, passionnant !

Jana Oliver ne nous laisse pas souffler un instant et l’intrigue reprend là où elle s’était arrêtée dans le premier tome. Après la bataille meurtrière qui a vu s’opposer la Guilde des Piégeurs, aidée des Divins et les Démons, Riley Blackthorne est certes sous le choc mais bien décidée aussi à trouver qui est à l’origine du trafic d’eau bénite et qui a lancé un démon de classe cinq à ses trousses. Son petit ami ne doit son salut qu’au marché que Riley a passé avec le Paradis; de nombreux Piégeurs sont morts, d’autres gravement blessés et son père, du moins son cadavre réanimé, a disparu. Une Armageddon se prépare et Riley ne sait pas comment l’empêcher … Sale journée pour notre héroïne ! Et en plus de tout cela, on ajoute un Simon qui vire mystico-crétino (qu’est-ce que j’ai eu envie de le baffer ce petit merdeux) et qui pense que Riley et son père ont vendu leurs âmes à Lucifer. Heureusement, pour la soutenir, elle peut compter sur le séduisant et mystérieux Ori qui veille sur elle, la suivant discrètement et apparaissant toujours au bon moment mais aussi sur Beck qui, fidèle à la promesse faite à son père, la protège, l’aide, dissimulant des sentiments plutôt ambigus derrière une attitude bourrue et des paroles vexantes. Le cœur et la confiance de notre piégeuse vont être écartelés, piétinés par les hommes de sa vie et elle aura du mal à s’en remettre …
Sur un plan plus politique, la donne a aussi changé : le maire et la population ne font plus vraiment confiance à la Guilde et les redoutables (et redoutés) Chasseurs du Vatican débarquent en ville, bien décidés à assainir les rues, quitte à mettre Atlanta à feu et à sang. Résolus à trouver un coupable à tout prix, leurs regards se tournent rapidement vers les Blackthorne et ils entendent bien rendre Riley responsable de tous les maux qui touchent la ville… Mais Riley est une battante, une fille courageuse et pleine de ressources, rusée et intelligente, il ne nous reste plus qu’à croiser les doigts et espérer qu’elle s’en sorte …

De révélations en trahisons, Le Voleur d’Âmes est surprenant à plus d’un point. Tout comme Riley, on a du mal à savoir qui croire, à qui faire confiance et l’on se trompe joyeusement. J’ai été bluffée par certains retournements, on ne les voit pas toujours venir et ils sont plutôt déroutants. Moins dans l’action que le précédent opus, Le Voleur d’Âmes se concentre sur les sentiments, les liens qui unissent les différents personnages. Notre Piégeuse a mûri depuis les derniers événements mais elle n’en reste pas moins une jeune fille seule au monde qui se retrouve avec des problèmes d’adultes sur le dos, au cœur d’enjeux qui la dépassent parfois. Elle souffre du rejet de Simon, de l’attitude de Beck, de la perte de son père et de l’attirance qu’elle éprouve pour Ori; elle se sent perdue, bouleversée et nous avec. On va suivre Riley dans sa quête d’une vérité, d’une réalité qu’elle ferait peut-être mieux d’ignorer mais cela, tout comme elle, on ne le comprend qu’à la fin… Les hommes de la vie de Riley sont au cœur de l’histoire et gagnent en profondeur, Jana Oliver prend vraiment le temps de bien nous les présenter, dans toute leur ambiguïté. J’étais déjà sous le charme de Beck mais là je suis conquise. Bien plus complexe qu’il n’y parait, il cache tant bien que mal ses failles, ses faiblesses, la première d’entre elle étant Riley et ses sentiments pour elle. Mais que peut bien nous réserver l’avenir pour ces deux-là ?????? J’ai hâte de le découvrir … Ori est probablement le personnage le plus intriguant et fascinant de ce tome 2. Les révélations sur son compte vont continuer à pleuvoir et accrochez-vous bien, c’est du lourd, du très lourd, un brin choquant d’ailleurs !

Comme pour le premier, j’ai adoré Le Voleur d’Âmes de la première à la dernière page. Plus intime et sombre que Devil City, il nous touche d’autant plus et nous donne juste envie de protéger Riley, de l’aider et la soutenir. En tout cas, Jana Oliver a posé les jalons pour nous offrir un troisième tome fabuleux même si l’on ne sait pas vraiment où elle va bien pouvoir nous entrainer …

Voilà une dystopie que j’avais particulièrement appréciée lors du tome 1. L’action était menée tambour battant et les personnages nous promettaient de nombreuses surprises. Eh bien, je n’ai pas été déçue par cette suite. Malgré un rythme beaucoup plus lent, l’auteure a su faire évoluer ses protagonistes et les approfondir.

Riley cherche toujours qui a réanimé son père et qui substitue de l’eau bénite frelatée à celle des bouteilles saines. Sa relation avec Simon s’est compliquée au plus haut point. Pourtant, Riley a conclu un marché avec le Paradis pour lui sauver la vie, mais lui n’en ayant pas conscience est persuadé qu’elle s’est alliée avec les démons et qu’elle a trahi la guilde. Riley est plus seule que jamais, mais un mystérieux ange fait son apparition et est toujours là au bon moment pour la tirer d’un mauvais pas. Ori la déstabilise, et son cœur ne sait plus que penser sans compter que dans toute cette histoire, il y a Beck et qu’elle se persuade de détester, c’est plus simple comme cela…

Quête, trahison, passion, chagrin, ce second tome est un savant mélange qui happe le lecteur et ne le lâche plus. Riley se sent quelque peu perdue, mais les derniers évènements qui l’ont touchée l’on fait grandir et mûrir, et de ce fait elle se rapproche d’autant plus de son lectorat. On arrive mieux à s’identifier à elle et l’on va ainsi passer par un flot d’émotions au fil du roman qui va nous déstabiliser, nous toucher, nous faire frissonner de plaisir ou non d’ailleurs.
Les personnages masculins, quant à eux, gagnent en intensité. Ori incarne le danger auquel il ne vaudrait mieux pas se frotter et pourtant, il émane de lui une confiance qui nous fait l’apprécier. Tout comme Riley, on tombe dans ses filets. Beck, lui, est de loin mon personnages préféré, on sent chez lui une certaine souffrance qu’il camouffle par de l’indifférence et un côté dur à cuir. Mais on commence à le connaître petit à petit et pour ma part, mon cœur a totalement fondu. Il est tout en retenue, en contrôle de lui-même 24/24h, et cela le rend d’autant plus touchant.

Le style de l’auteure est toujours aussi fluide, même si, ici, je peux reprocher une certaine lenteur au roman. En effet, le gros de l’action n’est que dans le dernier quart du livre et quelqu’un qui n’est pas aussi attaché que moi aux personnages pourrait bien trouver cela ennuyeux. Mais rassurez-vous, la dernière partie est un feu d’artifice qui nous en met plein les yeux et comble notre besoin d’action. J’ai l’impression que ce tome est un tome intermédiaire qui met en place l’intrigue de fond et lie les personnages aux lecteurs pour un tome trois qui, je l’espère, sera explosif.