GRIFFIN Paul - Ne t'en va pas

Ne t'en va pas
Paul Griffin

Sortie le 21 mars 2013

Mack peine à contenir la colère qui gronde en lui et accumule les problèmes. Céce elle, est une lycéenne positive et pleine d'avenir. La force de leur amour peut-elle sauver Mack de ses démons ?
Rien ne préparait Céce, lycéenne réservée mais pleine d'avenir, à tomber amoureuse de Mack. Le jeune homme est tout son contraire : il a abandonné l'école, attire les problèmes comme un aimant et se passionne pour le dressage des chiens maltraités.
Quand ils sont ensemble, pourtant, la vie semble tellement plus facile. Céce prend confiance en elle et Mack parvient à gérer son agressivité. La grisaille qui les entoure disparaît sous les projets d'avenir. Mais Céce réussira-t-elle à apaiser pour de bon la colère tapie dans le coeur de Mack ? Jusqu'où, par amour, sera-t-elle capable d'aller ?

Une romance réaliste, sincère et bouleversante.
Une romance élue Meilleur Roman Young Adult 2011 aux États-Unis.

C’est la première fois que je suis aussi partagée à propos d’un roman et que je ne sais pas comment me prononcer après coup. J’ai adoré l’histoire et les personnages, ils sont géniaux, poignants et tellement différents de ce qu’on peut lire habituellement. Pourtant je n’ai pas vraiment accroché avec le style narratif de Paul Griffin. Son écriture est si particulière que du coup tout le potentiel émotionnel de l’histoire a été pour moi quelque peu gommé. Du coup je suis assez mitigée et j’en ressort à la fois avec un sentiment de déception et d’émerveillement. C’est tellement dommage ! Tous les ingrédients étaient là pour créer un roman unique, original et profondément marquant.
Mais cela n’est que ma perception des choses et j’espère vraiment que le style ne vous bloquera pas autant qu’à moi car ce roman mérite incontestablement qu’on le découvre ! Pour preuve, je l’ai malgré tout lu d’une traite, incapable de m’interrompre, voulant à tout prix savoir comme ça se finit…

Avec une narration alternée, on découvre deux adolescents de 15 ans à qui la vie a rarement souri.
Mack est sans doute légèrement autiste. Il a arrêté l’école très tôt, las de suivre des cours sans intérêt, de ne pas parvenir à déchiffrer de simples mots et surtout fatigué des insultes constantes de ses camarades qui le traitent de demeuré. Depuis le départ de sa mère, il vit seul avec un père négligent, et se prend en charge tout seul grâce à un petit boulot de plonge dans un restaurant. Il est solitaire, ne parvient pas à regarder les gens dans les yeux et ne s’entend réellement qu’avec les chiens pour qui il voue une véritable passion. Il a comme un don qui lui permet de les comprendre et de les dresser. Avec eux au moins il est sûr de recevoir un amour inconditionnel et de ne pas être déçu ! Mais Mack est aussi instable et il est incapable de réfréner sa colère lorsque celle-ci l’étreint. Ce qui lui a d’ailleurs valu un court séjour en centre de redressement.
Au restaurant, il s’est pourtant fait un ami de Tony qui, avant de s’engager à l’armée, demande à Mack de prendre soin de sa petite sœur, Céce. Etrangement, il est persuadé que ces deux là s’entendront à merveille et ne pourrons que se faire du bien.
Céce a aussi 15 ans. Elle est une lycéenne brillante et ne rêve que de changer de vie. Sa mère qu’elle adore se conduit comme une copine plutôt qu’une mère et a un sérieux problème avec l’alcool et les hommes. Du coup, Céce a l’impression d’être l’adulte de la famille à qui il incombe de prendre en charge toutes les responsabilités, et ce n’est pas l’absence de son grand frère qui va arranger les choses.
Quand elle rencontre Mack, elle se sent tout de suite attirée par ce beau garçon qui n’ose pas la regarder dans les yeux et qui se montre si étrange mais en même temps si gentil. Et il en est de même pour Mack qui ne peut croire qu’une fille aussi belle et intelligente s’intéresse à lui et qui est persuadé que quand elle connaîtra ses noirs secrets elle le laissera tomber. Et pourtant, il se dévoile comme jamais, il lui raconte tout, et au lieu de se détourner, elle ne l’en aime que plus profondément. Pour Mack aussi c’est l’amour fou. Un amour qu’ils vivent à trois, avec Boo, le jeune pitbull qu’il a recueilli et qu’il dresse en vu de l’offrir à Céce. Ils vivent une relation incroyablement belle et intense jusqu’au drame. En l’absence de Céce, Mack ne parvient pas à juguler sa colère – légitime – et commet l’irréparable…
Ne t’en va pas est bien plus qu’une histoire d’amour, c’est une histoire de rédemption et de secondes chances, d’espoir et de désillusions. C’est bourré de sentiments et d’émotions fortes, et on ne peut que saigner pour Mack et Céce.

C’est tellement dommage que l’auteur ait privilégié ce style narratif et ait parfois trop précipité les choses. La relation de Mack et Céce démarre par exemple beaucoup trop vite. Ils viennent à peine de se rencontrer que déjà tout le monde les imagine ensemble et couchant ensemble, et ce malgré tout ce qui les oppose.

Ce qui aurait donc pu être un coup de cœur n’est au final qu’un roman plaisant qui me laisse un goût amer de déception pour ce qu'il aurait pu être…