FUKUDA Andrew - Traqué : Tome 1

Traqué
Andrew Fukuda

Michel Lafon
Sortie le 4 avril 2013

« À dire vrai, je ne pense pas qu’il reste un seul d’entre nous. À part moi. Voilà ce qui arrive quand on est un mets délicat. Une drogue dure. L’espèce s’éteint. »

Gene est l’un des derniers humains sur Terre. Le seul moyen de survie pour cet adolescent : se faire passer pour l’un de ses prédateurs. Ne pas rire, ne pas transpirer, ne pas montrer qu’il est un humain, un « homiféré ».
Cela fait dix-sept ans qu’il vit secrètement parmi ceux qui n’hésiteraient pas à le tuer s’ils découvraient sa véritable identité. Malgré tout, Gene est parvenu à se fondre parmi ces « autres » et à créer un semblant de vie normale. Mais sa routine est bouleversée, et sa sécurité, menacée, le jour où il est sélectionné pour participer au grand jeu : la Traque. Toutes les décennies, le gouvernement organise une immense chasse où seule une poignée de privilégiés peuvent pister, abattre et dévorer les rares humains survivants gardés en captivité pour l’événement. Formé à l’Institut pour traquer ses semblables, Gene est sur le qui-vive. Car désormais, sa vie s’organise en meute avec les chasseurs, et le moindre faux pas pourrait trahir sa condition et lui être fatal. Parviendra-t-il à maintenir l’illusion, alors que les soupçons sur sa vraie nature s’alourdissent ?
Gene a la rage de vivre… mais vaut-elle le prix de son humanité ?

Résumé alléchant, couverture angoissante et attirante, il n’en fallait pas plus pour me donner envie de lire ce roman. Dès les premières pages, nous sommes scotchées par le monde qu’on découvre et il nous est impossible d’interrompre notre lecture avant la fin. J’ai vraiment beaucoup aimé, et vu la situation de fin et la découverte de la dernière ligne, dire que j’attends la fin avec impatience est un euphémisme !

Nous sommes dans le futur, sans que n’ayons plus de détails concrets. Nous savons juste que la terre a été colonisée par un peuple différent, sans doute des extraterrestres, et que ces derniers se nourrissent de viande crue. Et la viande humaine est la meilleure, la plus goûteuse et la plus recherchée. Quasiment toute l’humanité a ainsi péri et seuls quelques humains essayent encore de survivre en se fondant dans la masse.
Gene est l’un d’entre eux. C’est l’un des derniers « Homiférés » comme les appellent les autres. Ils sont arrivés bien avant sa naissance et c’est son père qui lui inculqué très jeune les règles de survie : ne jamais s’endormir devant eux (ils dorment debout la tête en bas accrochés à des étriers), ne jamais écarquiller les yeux, ne jamais montrer d’émotions, pleurer ou sourire (pour rire ils se grattent le poignet), ne jamais transpirer pour ne pas qu’ils repèrent son odeur, raser tous ses poils tous les jours, ne jamais tomber amoureux…. Et lorque son père a disparu, Gene a continué tout seul, parvenant à survivre en milieu hostile, risquant à tout moment de se faire repérer et dévorer. Et à ce qu’il en sait, il est le dernier.
Alors qu’il est en classe, le gouvernement fait une annonce fracassante : il va organisé une grande chasse aux Homiférés pour laquelle seront tirés au sort sept privilégiés. Les Homiférés ont été engraissés en laboratoire et élevés en vue de la chasse. Le but est de procurer un maximum de sensations par procuration à la population qui ne rêve que de goûter à nouveau à la viande humaine. Contre toute attente Gene est sélectionné en compagnie d’une de ses camarades de classe sur laquelle il craque depuis des années. Comment faire pour ne pas se trahir et se faire dévorer ? Comment va-t-il réagir en présence d’autres humains ?

Dès les premières phrases nous sommens entraînés dans l’univers de Gene, stressant avec lui au moindre faux pas, au moindre signe qui pourrait le trahir. Le jeune garçon est hyper attachant. On est bluffé par son intelligence et les stratégies de survie qu’il a pu élaborer au fil du temps. On souffre avec lui aussi de ne pas pouvoir donner suites aux « appels » d’Ashley June qui parait si séduisante aux yeux de Gene qu’il est difficile d’oublier qu’elle peut aussi le dévorer à tout moment.
La partie dans le centre d’entraînement est toute aussi passionnante et fait penser par de nombreux points à Hunger Games. On a le même suspense, la même pression, la même urgence, la même conscience de vie ou de mort.
Pourtant certains points m’ont chagrinées et m’ont empêché d’avoir un réel coup de cœur. Il y a beaucoup d’incohérences comme le fait que Gene meurt de soif au centre d’entraînement faute d’eau, qu’il parvient à trouver un point d’eau dans la bulle des humains et que de retour chez lui, il propose à Ashley June d’aller se débarbouiller avec de l’eau. Ou qu’il angoisse à l’idée de ne pas avoir de rasoir pour son visage, ses bras et ses jambes mais que le lendemain matin a priori sa barbe n’ait pas poussé. Le manque de précisions aussi sur la manière dont tout cela est arrivé est aussi dommage… Du coup, ça m’a fait réfléchir sur des points qui n’auraient pas du retenir mon attention.

C’est donc un excellent roman, passionnant, au rythme haletant, et original. Mais certains petits point négatifs l’empêche d’être absolument génial.