En janvier 2014,
Beautiful Disaster de Jamie McGuire paraîtra aux éditions J'ai Lu. Toutefois, présente en France avec sa famille en juin, il aurait été dommage de ne pas pouvoir la voir à cette occasion. Les éditions J'ai Lu ont donc organisé dans leur locaux une rencontre très sympathique et informelle avec quelques bloggeurs.
Jamie s'est montré très souriante et chaleureuse, elle a su tout de suite nous mettre à l'aise et a répondu volontiers durant une heure trente aux nombreuses questions que nous avions à lui poser.
Qui est-elle ?Né à Tulsa, en Oklahoma, Jamie McGuire a été élevée par sa mère et est diplômée en radiographie. Elle vit maintenant à Enid avec ses trois enfants et son mari, Jeff. Ils vivent entourés d’animaux : quatre chevaux, quatre chiens, un coq et un chat.
Quand elle était au collège, un ami lui a offert un journal intime. Elle a commencé à y écrire de façon quotidienne. Elle s’est rendue compte qu’elle adorait vraiment écrire et s’est mis du coup aussi à inventer des histoires. Elle a aussi commencé à tenir un blog. Et il y a quelques années, sa meilleure amie qui lisait ses productions, lui a dit qu’elle devait absolument se faire publier.
Mais elle n’est pas une grosse lectrice. L’année dernière, elle n’a lu que quatre livres. Elle n’est donc absolument pas comme ces auteurs qui disent dévorer les romans les uns après les autres. Elle a grandi entourée de deux frères et ils étaient tout le temps à s’amuser dehors. Aujourd’hui encore elle sort beaucoup et déteste rester enfermée, même pour lire.
Elle a lu
Twilight et s’est dit “Oh je peux écrire ça” et elle s'est posée derrière un ordinateur. C’est ainsi que
Providence, le premier tome de sa trilogie Young Adult est née. Elle a trouvé assez rapidement un éditeur et s’est donc attelée à l’écriture de
Requiem, le second tome, sorti en décembre 2011.
Eden, le dernier tome de la trilogie, est paru en mai 2012. Sa carrière d’écrivain était lancée…
Elle a trois enfants et il est assez difficile de concilier vie de famille et travail d’écrivain mais elle y parvient. Quand elle écrivait
Walking Disaster par exemple elle était enceinte. Elle travaille très tôt le matin, avant de réveiller ses enfants pour aller à l’école, ou encore la nuit jusqu’à 4h ou 5h du matin. Son mari l’aide également beaucoup et garde sans problème les enfants lorsqu’elle doit absolument avancer dans l’écriture d’un roman. Et elle a accouché le jour meme où elle a envoyé à son éditeur le manuscrit de
Walking Disaster.
Le talent est aussi familial puisque sa fille de 13 ans a déjà écrit neuf romans et que son agent est intéressé par son travail. D’ailleurs cet été, elles ont decidé d’écrire un roman à quatre mains. Elle est persuadé que sa fille la surpassera un jour
C’est une auteure qui touche un peu à tout vu qu’elle a écrit des romances contemporaines, des romans YA, un roman de zombie (
Red Hill) ainsi que de la science fiction (
Apolonia – une romance futuriste avec pour héros Rory et Cy)
Comment est né Beautiful Disaster ?Intense, dangereux, addictif.
Cette année, à la fac, c'est une nouvelle partie pour Abby. Une nouvelle donne.
Objectif : reprendre sa vie en main après un passé difficile.
Travis Maddox est sexy, bâti comme un dieu, couvert de tatouages. Il participe à des combats clandestins la nuit et drague tout ce qui bouge le reste du temps. Exactement le type de mec qu'Abby doit et veut éviter. Mais Travis insiste et lui propose un pari. Si elle perd, elle s'installe chez lui pendant un mois. Ce qu'il ignore c'est qu'il a affaire à bien plus joueur que lui...
Une fois toutes les cartes abattues, la catastrophe annoncée se muera-t-elle en amour passionné ?
C’est durant l’écriture de
Requiem que l’idée de
Beautiful Disaster lui est venue. Elle l’a donc écrit en parallèle et au depart c’était vraiment pour elle et ses amies, sans réelle volonté de le publier.
Beautiful Disaster est l’un des premiers romans New Adult sorti. A l’époque, elle n’avait jamais entendu ce terme et ne s’est pas vraiment posée de questions. Les personnages qui lui sont apparus avaient juste la vingtaine et étaient à la fac. Ce sont des personnages auxquels elle pouvait tout simplement s’identifier. En fait
Beautiful Disaster est vraiment directement inspiré de sa propre expérience. Travis est exactement comme son “crush”, béguin, de fac, le type sur lequel elle avait complètement craquée (mais il l’ignore et il ne l’appendra sans doute jamais) ; l’anniversaire d’Abby ressemble à son propre anniversaire de ses 19 ans ; elle et ses amies buvaient beaucoup et s’amusaient vraiment tout en travaillant (mais qu’on se rassure, elle buvait moins de tequila que les personnages du roman !). Par contre, l’univers des combats clandestins est complètement inventé.
Elle a d’ailleurs placé dans ses romans ses amis les plus proches. Shepley par exemple s’appelle vraiment Shepley dans la vraie vie. Elle leur demande toujours la permission par contre, sauf pour celui qui lui a inspiré Travis qui ne le sait pas et ignore sans doute qu’elle écrit. De même, dans
Red Hill, les deux filles de l’héroïne sont directement inspirées de ses deux filles.
Le roman a été auto-publié lors de sa première édition. Elle l’avait proposé à quinze éditeurs et avait reçu très vite quatorze lettres de refus toutes identiques. Et le quinzième agent, Jennifer Jackson, lui a dit qu’elle appréciait l’histoire mais qu’il fallait couper des passages, en modifier d’autres, parfois importants… Il n’en était pas question. Elle a donc décidé de ne pas s’embêter davantage et de l’auto-publier. Elle n’est pas patiente et déteste qu’on la régente trop. C’était donc la solution idéale.
La première couverture du roman représentait une femme qui tirait une langue tatouée d’asticots. Les reactions ont été terribles avec de très nombreuses personnes qui la haissait mais Jamie adorait cette couverture (elle caractérisait bien le côté un peu choquant du roman) et est dégoutée de ne pas avoir pu acquérir les droits pour la seconde édition.
Depuis sa sortie, on a pu voir que de très nombreux romans New Adult ont un héros qui ressemble étrangement à Travis et parlent de combats clandestins. Et effectivement Jamie s’en est aussi rendue compte. C’est avant tout pour elle un compliment de voir que de très nombreux auteurs se sont inspirés de son univers et elle en est fière. Par contre, certains de ces romans sont parfois très ressemblants et là ça l’énerve énormément ! C’est un peu comme
Fifty Shades et le nombre incalculable de romans érotiques pseudo BDSM qui ont suivi…
Beautiful Disaster a été traduit en plus de trente langues. Elle a donc des lecteurs du monde entier, elle ne s’y attendait pas du tout, et en est très heureuse. D’autant que ça lui donne une bonne excuse pour faire pleins de voyages. Elle prévoit ainsi l’Australie pour l’année prochaine.
Beautiful Disaster : une romance ?Jamie ne lit pas beaucoup de romances (voire pas du tout, si ce n’est
Twilight) tout simplement parce qu’elle se souvient trop de sa mere lisant des romances Harlequin kitchissimes et un peu niaises qui ne lui correspondent pas du tout. Pour qu’elle lise une romance il faut vraiment que ce soit genial et que ça l’accroche dès le début.
Du coup, avec tous ces clichés qu’elle a en tête, elle n’aime pas trop qu’on qualifie
Beautiful Disaster de romance. Oui il y a une histoire d’amour, oui celle-ci est l’intrigue principale, oui il y a un happy end, mais dès qu’on emploie le terme de “romance” elle voit les livres de sa mère avec Fabio en couverture (imaginez la grimace quand elle a prononcé son nom…).
Beautiful Disaster est une romance très contemporaine, complètement ancrée dans l’air du temps, avec des thèmes et des personnages actuels.
N’oublions pas aussi que
Beautiful Disaster n’avait été écrit au départ que pour son plaisir personnel et elle le voyait comme un conte de fée des temps modernes avec une fin très très heureuse. Elle ne pensait pas du tout à l’époque à de quelconques réactions de lecteurs qui pourraient trouver cela too much. D’ailleurs elle adore les fins heureuses et n’envisagent pas d’écrire un jour un roman qui se finisse mal. C’est trop contraire à ses goûts personnels et ses attentes. Il y assez de malheurs dans le monde pour en rajouter dans les fictions !
Beaucoup de surnoms dans le roman !Travis ne cesse durant tout le roman de surnommer Abbie
“Pigeon”, “Pidge” qui est une référence directe à la manière dont le Clochard appelle la Belle dans le film de Walt Disney. Tout simplement parce qu’à l’époque elle ne cessait de revoir le dessin animé avec sa fille, et qu'elle trouvait ça trop mignon.
Et elle adore les surnoms. Elle en a un, de même que ses enfants, son mari et ses amis. En fait tout le monde autour d’elle porte des surnoms. Du coup, elle a aussi donné à tous ses personnages de romans des surnoms.
Pour info, “pidge” sera traduit “Poulette” dans l’édition française, ce qui fait définitivement moins glamour… Pourvu que ça change…
Walking Disaster :Le second – et dernier – roman de la série,
Walking Disaster est en fait une refonte du premier tome mais du point de vue de Travis. Il n’était absolument pas prévu à la base, mais tellement de lecteurs lui demandaient une suite qu’elle s’est résolue à l’écrire. Et comme il n’était pas question d’écrire une suite, elle s’est dit qu’elle allait tout simplement changer de point de vue.
Beautiful Disaster a une vraie fin, et heureuse en plus, elle ne voyait donc pas l’intérêt d’écrire ce qui pourrait leur arriver par la suite dans leur quotidien. Ce sont d’ailleurs des lecteurs qui lui ont aussi donné l’idée du changement de point de vue.
Mais soyons rassurés : on retrouvera souvent Travis et Abby dans les romans consacrés aux frères de Travis. Elle commencera par Trent (dès 2014 – et elle le qualifie de dix fois plus puissant que Travis) et ensuite Thomas (dont l’histoire va bouleverser les lecteurs…)… Et ce n’est pas un hasard si tous les prénoms des frères commencent par un “T”. Elle s’appelle Jamie et son frère Justin. Ses cousins s’appellent Brandon et Brandie, et ses autres cousins Jeff et Jonathan. Elle a donc longtemps pensé que c’était la norme et que tout le monde faisait pareil même si elle n’a pas refait la même chose pour ses enfants. Elle a malgré tout décidé de garder ça pour son roman, ça permettait de leur donner plus de cohésion, de les souder davantage.
Quel point de vue a-t-elle préféré écrire ?Incontestablement celui d’Abby. Il était plus proche d’elle et elle a vraiment pu faire passer toutes les émotions qui l’habitaient. C’était difficile mais ô combien gratifiant. Elle n’en a pas moins aimé aussi écrire du point de vue de Travis puisque ça lui a permis de faire ressortir le garçon manqué qu’il y en elle.
Travis Maddox, un héros qui a déchaîné les passions…Travis est aux antipodes des héros classiques : c’est un personnage très sombre, agressif, avec des crises de jalousie violentes. En fait son côté brutal peut être assez déstabilisant… Et en même temps il peut tomber à genoux et pleurer, tellement il est en demande d’amour… Sa violence a même fait couler beaucoup d’encre et certaines personnes s’en sont même insurgées sur les réseaux sociaux (le fait par exemple qu’il ait tabassé un autre garçon en boite de nuit pour avoir touché le bras d’Abby et qu’il use souvent de violence).
Jamie a été vraiment surprise de ces discussions. Elle a été ravie de voir que Travis déchaîne tant de débats passionnés entre ceux qui l’ont adoré et ceux qui l’ont détesté, mais elle ne s’attendait vraiment pas à ça. Elle ne voit pas du tout Travis comme quelqu’un d’abusif et de violent gratuitement. Ce n’est pas le personnage qu’elle a créé, juste la manière dont certains le perçoivent.
Et la musique dans tout ça…Jamie a créé pour chaque livre une playlist. Elle est incapable d’écrire sans musique et celle-ci l’inspire vraiment. D’ailleurs, elle a été elle-même étonnée de voir une évolution dans ses goûts musicaux, qui caractérisent peut-être une évolution dans sa manière d’écrire et ses personnages. Au départ elle écoutait beaucoup de musique pop-rock alors qu’aujourd’hui c’est davantage de musique instrumentale.
Elle a surtout besoin de ce genre de musique pour écrire les scènes d’émotions intenses, celles où on pleure. D’ailleurs, toutes les scènes où les lecteurs ont pleuré, elle a aussi pleuré en les écrivant. Surtout le premier chapitre de
Walking Disaster qui relate le passé de Travis et la perte de sa mère qui est juste incroyablement triste et éprouvant. Autant pour elle que pour les lecteurs. Les maladies et spécialement le cancer l’obsèdent et l’effraient. En tant que mère elle est sans cesse à se demander ce qu’il adviendrait d’eux si elle venait à mourir brutalement.
En ce moment, elle écrit un roman sur les zombies et écoute donc surtout des musiques de film d’horreur bien gores.
Une adaptation ciné…Warner Bros a acheté les droits du film avec Donald De Line en tant que producteur (
Green Lantern avec Ryan Reynolds – Jamie a pris un air extasié en prononçant son nom et a fait semblant de s’éventer…). Julia Hart, oscarisée, en sera la scénariste. D’ailleurs la première version du script est déjà finie et elle espère pouvoir la lire bientôt. Elle n’aura pas vraiment de prise sur le film mais peut tout à fait donner son avis lorsque certaines choses ne lui plaisent pas. Elle a de toute façon tendance à leur faire confiance et sait qu’il n’est pas dans leur intérêt de trop modifier l’histoire vu le nombre de fans qui l’attendent.
Elle adore
High School Musical qu’elle revoit souvent avec ses filles. D’ailleurs dès qu’elles ont su que
Beautiful Disaster allait être adapté au cinéma elles lui ont demandé que Zac Efron interprète Travis. Elle leur a répondu qu’il n’en était pas question et elles lui en veulent encore d’avoir sans doute compromis leur seule chance de rencontrer le bel acteur.
Elle-même avait dit voir Chris Hemsworth dans le rôle mais juste parce qu’elle a très envie de le rencontrer. Il est trop vieux pour le rôle.
Ce sera sans doute un acteur inconnu mais elle espère vraiment qu’il sera assez doué pour jouer toutes les facettes de la personnalité de Travis, son côté sombre et violent, tout comme son côté vulnérable.
Red Hill, une histoire de zombies…Red Hill, son roman sur les zombies sortira en octobre 2013. Plus qu’un roman de zombies, il s’agit davantage du roman d’une mère qui fera tout pour retrouver ses enfants dans un monde envahi par les zombies. Ce sont les relations mères-enfants qui sont avant tout mis à l’honneur. Il y aura aussi bien évidemment une histoire d’amour, mais elle sera moins présente que dans Beautiful Disaster.
On y retrouvera trois points de vue : Scarlet, la mère ; Nate, un père célibataire, qui essaye aussi de sauver sa fille ; Miranda, une jeune étudiante. Ils finiront bien évidemment par se retrouver.
Encore une rencontre extraordinaire avec une auteure adorable et passionnée ! Un énorme merci à toute l'équipe des éditions J'ai Lu pour avoir organisé cette rencontre.