DI CEN Juliette - Tome 2 : L'homme enragé

Juliette Di Cen

La Bourdonnaye

Sortie le 18 juin 2013

Markus faranti, adjudant-chef traumatisé par une série d'expériences professionnelles et personnelles douloureuses, ne parvient pas à se départir d'une violence incontrôlable.

Le jour où dépassant les limites, il insulte une de ses jeunes collègues, il ignore que son dérapage va lui permettre de remonter la pente.

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C'est une vraie bonne romance que nous offre ici Juliette Di Cen avec sa première publication, l'homme enragé. Je l'ai dévoré d'une seule traite et j'ai vraiment adoré les personnages et les situations. Dommage qu'avec un format nouvelle de 60 pages ce soit parfois trop précipité... 

L'auteure nous introduit dans le monde de l'armée et de la caserne, un univers qu'elle semble maîtriser à la perfection. Ce n'est pas notre cas mais heureusement un lexique est présent à la fin pour nous guider dans les termes trop techniques et la complexité de la hiérarchie militaire.

Au cours d'un défilé militaire en plein mois de juillet et sous un soleil de plomb, le sergent-chef Claire Moretti est étonnamment joyeuse. C'est que dans la rangée de devant se tient un brun au corps particulièrement attirant, un brun qui lui sourit tendrement et avec qui elle entretient une relation torride depuis cinq mois déjà. Qui aurait pu prédire une telle relation. Claire se souvient alors...

Le roman revient donc aux premiers temps de leur relation, et plus précisément au moment où celle-ci prend un tournant décisif. Des mois que Markus Faranti, adjudant-chef, se montre plus qu'agressif avec elle, détestable même. Ce qu'elle ignore c'est que Markus a besoin de ces altercations pour se sentir vivant. Il a vécu l'enfer en Afghanistan pour découvrir à son retour que sa femme l'a quitté pour un autre en vidant leur appartement. Il est constamment rongé par la colère et trouve en ces affrontements verbaux un exutoire indispensable. Et il ne peut s'empêcher de désirer comme jamais la jeune femme. Persuadé que c'est sans espoir, il se refuse à lui faire des avances et se contente de se masturber comme un fou dès qu'il rentre chez lui. C'est qu'il a aussi peur de la toucher en sachant toute la violence qu'il est capable d'exprimer et les fantasmes déments qu'il a à son propos. 

Mais Claire apprend à le connaître, à reconnaître cette violence contenue, à détecter les lueurs de désir, et se prend elle-même à le regarder d'un autre oeil et à espérer une vraie relation.

Le roman s'interrompt juste après qu'ils succombent et c'est bien dommage. On finit un peu frustré de ne pas en savoir davantage, de ne pas vivre avec eux leurs épreuves et la manière dont ils vont les surmonter.

Certains styles de langage m'ont aussi un peu gênés. Ainsi Markus la tutoie et se montre extrêmement familier et vulgaire avec elle, et ce dès le début, tandis que Claire continue à le vouvoyer quasiment jusqu'à leur première nuit. C'est assez déstabilisant.

Mais ce n'est qu'un détail et l'impression finale qui demeure est largement positive et très prometteur pour les prochains ouvrages de Juliette Di Cen. Une auteure que je vais continuer à suivre sans aucun doute. D'autant que c'est aussi une amoureuse des romances en tous genres...

 

Markus, adjudant-chef, ancien parachutiste de 38 ans cumule depuis plusieurs mois la colère, la rancœur, et la souffrance, un cocktail explosif. Il a perdu des hommes aux combats, sa femme en rentrant de mission, et depuis il ne se contrôle plus. Surtout quand il se retrouve devant le sergent-chef Claire Moretti. Dès leur première rencontre, les joutes verbales ont commencé, lui, s'adressant avec hargne, et elle répondant tout autant, au vu et au su de tous. Mais du jour au lendemain Claire va changer de comportement, devenant moins acerbe, et plus douce, ce qui va déstabiliser cet homme enragé.

Markus ne veut plus avoir à faire aux femmes, peut être pour une partie de jambes en l'air de temps à autre, et encore. C'est un homme blessé dans tous les sens du terme, et il ne veut pas imposer son caractère à qui que se soit, mais par dessus tout Markus ne veut plus souffrir ni être abandonné. Pourtant face à Claire, il ne sait plus quoi ni comment faire. Il la désire, et fantasme sur elle à longueurs de temps, mais n'ose pas, et surtout n'arrive pas à l'aborder avec douceur. Il préfère se cacher derrière son agressivité si familière, et donc se voiler la face.

Claire comprend l'homme blessé qu'il est, sans pour autant accepter son comportement excessif. À croire qu'il n'éprouve que du mépris pour elle. Elle essaye tant bien que mal d'être conciliante, sympa et compréhensive. Mais par moment c'en est trop, elle aussi a son caractère surtout quand on est dans l'armée. Et il a beau être sexy, ténébreux, attirant, et même s'il ne la laisse pas insensible, Claire n'est pas non plus du genre à se laisser faire.

Les personnages sont vraiment bien approfondis, et il en va de même pour le milieu dans lequel ils évoluent, ce qui n'est pas toujours évident dans une nouvelle érotique, et j'ai donc beaucoup aimé cet aspect là. C'est une histoire érotique et sensuelle, mais pas trop. On est surtout intéressé par l'évolution de leur relation tumultueuse, plus que par le sexe en lui même. On se demande qui va faire le premier pas, et comment ils vont s'y prendre, c'est très prenant. Les fantasmes de Markus sont beaucoup plus violents, tandis que la réalité, elle, est beaucoup plus douce, ce qui est très plaisant, et plus réaliste. En fait, la scène de sexe au final reste tout simplement la cerise sur gâteau. L'immersion dans l'univers militaire est captivant, on y voit les femmes évoluer, ce qui est donc agréable. L'auteure a mis un petit lexique à la fin du livre pour nous expliquer les abréviations militaires ainsi que les grades, et c'est bien pratique. La plume est légère, douce, on ne tombe pas dans la vulgarité à outrance, ce n'est pas cru, et c'est donc très plaisant à lire.