KENYON Sherrilyn - LE CERCLE DES IMMORTELS (DARK HUNTERS) - Tome 23 : Styxx

Styxx
Sherrilyn Kenyon

Sortie le 3 septembre 2013

Juste au moment où l’on pensait que la menace de fin du monde était finie pour de bon…

Il y a des siècles, Acheron a sauvé la race humaine en emprisonnant un ancien mal visant à une destruction totale du monde. Aujourd’hui, celui-ci est délivré et prêt à se venger.

En tant que jumeau d’Acheron, Styxx n’a pas toujours été aux côtés de son frère. Ils ont passé plus de siècles en conflit qu’à se protéger mutuellement. Styxx a maintenant l’opportunité de prouver sa loyauté à son frère, à condition qu’il échange sa vie et son avenir contre ceux d’Acheron.

Bethany, la déesse Atlante de la Colère et de la Misère, est née pour établir le chaos. Mais elle n’a jamais pris goût à cette tâche.
Jusqu’à aujourd’hui.

Un tome juste extraordinaire, fabuleux, meilleur encore que celui sur Acheron !
On se demandait tous comment Sherrilyn Kenyon pourrait transformer un personnage aussi détestable que Styxx en héros, mais elle a fait mieux que ça. Et si Styxx était en fait depuis toujours le véritable héros ? Et si la vision que l’on avait de lui n’était que celle, faussée, de son entourage ? On en reste juste bluffé du début à la fin, et on en ressort la boule au ventre, les yeux humides et la gorge nouée par l’émotion devant cet homme si bon et si honorable et pourtant qui a tant souffert… Et non pas parce qu’il a plus souffert qu’Acheron (il n’est nullement question de concours et de surenchère dans la souffrance) mais parce que, contrairement à son frère, Styxx n’avait personne pour le plaindre, le consoler, embellir sa vie. C’est au contraire une avalanche de coups bas, de critiques et d’idées reçues, comme les nôtres d’ailleurs…

Le roman est construit comme celui d’Acheron. 600 pages nous relatent la vie humaine de Styxx, entre 9548 et 9527 av JC. Puis on se retrouve en 2004, la première fois que Styxx apparaît dans la série, dans le tome de Talon, pour finir de nos jours avec l’Happy End qu’il mérite. Mais contrairement au tome d’Acheron, cette dernière partie contemporaine ne se concentre pas sur sa romance (elle débute bien plus tôt) mais sur la relation entre les deux frères et l’éclatement de la vérité. Enfin.

Impossible de raconter ne serait-ce qu’un peu de sa vie. Il suffit juste de savoir qu’il a toujours aimé Acheron (Brothers… Forever and always, comme il avait l’habitude de répéter…), qu’il a eu le cœur brisé quand leur oncle Estes l’a amené avec lui à Atlantis, que l’amour et la compassion que Ryssa ressentait pour Acheron n’avait pour pendant que de la haine, de la jalousie et de la médisance pour Styxx, que son père le punissait constamment pour les circonstances de sa naissance, que sa mère a essayé de le tuer, que le fait d’avoir partagé un même ventre avec Acheron lui a valut d’entendre constamment les pensées des gens ce qui lui causaient d’affreux maux de têtes et des saignements de nez, que les dieux le convoitaient et le haïssaient à la fois, que toutes les bonnes actions qu’il a essayé de mener, notamment envers Acheron, se sont constamment retournées contre lui et lui ont valu d’effroyables souffrances… Ses seuls moments de bonheur furent ceux passés en compagnie de son maître d’arme, Galen, et avec la jeune fille aveugle qu’il a rencontré alors qu’il n’avait que 16 ans, Bethany.
Il fut aussi un incroyable stratège, un chef de guerre devenu une légende, le seul à avoir réussi à combattre les armées atlantes. Un homme proche de ses hommes et qui refusaient les exactions contre les populations civiles. Un héros, un vrai.
Mais personne n’a pris le temps de le connaître, de s’intéresser à son sort, et durant 11 000 ans, il fut oublié, complètement seul, à Vanishing Isle, avant d’être projeté dans le monde moderne, sans aucun repère. A travers Styxx, on suit à nouveau les évènements qui se sont déroulés avec Talon, Urian, et surtout Acheron (lorsqu’il est venu à la rescousse de son frère pour sauver Tory d’Apollymi). Et tandis qu’Acheron vit un bonheur parfait entouré de sa petite famille et de ses fidèles Dark Hunters, Styxx vit plus isolé que jamais. Jusqu’à ce qu’Urian, Savitar et Tory obligent enfin Acheron à ouvrir les yeux sur qui est vraiment son frère…
On en vient presque à en vouloir à mort à Acheron, mais ça ne dure qu’un moment, car comme Styxx, il a été trompé, abusé, et ses idées reçues ne sont que le fruit de la cruauté et la cupidité des dieux.
Certains moments sont tellement gorgés d’émotion que ça en devient trop. On est obligé de fermer le roman, de faire une pause dans notre lecture, histoire de souffler et de se préparer à ce qui va suivre. Et que dire des passages contemporains quand Urian, Savitar, puis Acheron, découvrent la vérité sur Styxx, prennent la mesure de ses véritables souffrances… Là, les larmes coulent sans discontinuer et les sanglots éclatent…

Comme pour Acheron, on ne peut s'empêcher parfois de penser que c'est trop, que ça n'en finit jamais dans la souffrance, qu'elle a peut-être exagéré... Mais on adhère malgré tout au final à 100 % !

Vous l’aurez compris, un roman incroyablement dur, parfois insoutenable, qui nous prend aux tripes et nous fait ressentir d’innombrables émotions d’une intensité inouïe. Un roman qui ne se lit pas seulement mais qui se vit. Magnifique mais ô combien éprouvant.