Sortie en VO le 12 octobre 2013 Sortie le 22 janvier 2015
Quatrième de couverture :
Le roman phénomène de l'auto-édition Young Adult, best-seller aux États-Unis.
Ambrose Young est beau comme un dieu. Le genre de physique que l'on retrouve en couverture des romances. Et Fern Taylor en connaît un rayon, elle en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu'il est si beau, Ambrose demeure inaccessible pour une fille comme elle. Jusqu'à ce qu'il cesse de l'être... Nos faces cachées est l'histoire de cinq amis qui partent à la guerre. L'histoire d'amour d'une jeune fille pour un garçon brisé, d'un guerrier pour une fille ordinaire. L'histoire d'une amitié profonde, d'un héroïsme du quotidien bouleversant. Un conte moderne qui vous rappellera qu'il existe un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous...
Des semaines que les copines me serinent avec Making Faces qui serait, à les en croire, génial, et qui ne pourrait que me plaire. Et au final, c’est bien plus que ça, je suis complètement tombée sous le charme de cette sublime histoire et de ses personnages. Enorme coup de cœur donc pour ce roman qui se situe à cheval entre du Young Adult et du New Adult. C’est poignant, magnifique, magique. A la manière d’un Nos Etoiles Contraires de John Green, on ne cesse de pleurer, mais pour ne retenir à la fin que le bon côté des drames, les messages d’espoir et d’amour, la leçon de vie.
Fern, Bailey et Ambrose vivent tous trois à Hannah Lake, une petite ville des Etats Unis où tous se connaissent, où tout se sait. Fern est la fille unique du pasteur de la ville, celle que le couple a eu très tard et n’attendait plus. Depuis toujours, elle fréquente Bailey, son cousin, son voisin, son meilleur ami, qui a le même âge qu’elle, mais qui souffre d’une maladie qui lui fait perdre peu à peu l’usage de ses muscles. C’est ainsi qu’à 14 ans, il finit dans un fauteuil roulant sans pouvoir bouger ses membres et en restant totalement tributaire de ses proches pour les actes de la vie quotidienne, même les plus intimes. Mais Fern ne voit pas du tout cela comme un fardeau. C’est plutôt une évidence, parce que c’est son ami et qu’il est normal qu’elle se charge à sa place de ce qu’il ne peut plus accomplir. Ça en devient même machinal. L’histoire commence en 2001, alors qu’ils ont 18 ans et s’apprêtent à vivre leur dernière année de lycée. Et grâce à des retours en arrière constants et qui arrivent quand cela est nécessaire, on parvient à retracer leur histoire. C’est ainsi que l’on découvre que Fern est amoureuse d’Ambrose Young depuis qu’elle a 10 ans, un amour profond mais caché, car jamais un garçon comme lui ne remarquera une fille comme elle. Ambrose est une force de la nature, un champion de lutte, le héros de la ville, une vraie star. Mais Fern le connaît depuis de nombreuses années et sait qu’il est aussi un garçon intelligent, profond, qui attend beaucoup de la vie. Un vrai Hercule, un Héros en puissance, comme le lui dit souvent Bailey, passionné d’histoire et surtout de mythologie grecque. Fern est plutôt la fille transparente, celle que personne ne remarque. Petite, menue, elle est aussi affublée de cheveux roux et bouclés, d’un énorme appareil dentaire et de loupes en guise de lunettes. Elle qui lit depuis qu’elle a 13 ans des romances sait bien que le beau héros s’intéresse rarement à la fille moche du coin. Aussi, quand sa meilleure amie Rita, la plus belle fille du lycée, entreprend d’écrire une lettre à Ambrose pour le séduire et lui demander de sortir avec elle, Fern n’éprouve qu’un léger pincement de jalousie et lui propose même de l’aider à la rédiger. Mais ce qui a commencé comme un jeu va se poursuivre longtemps, car Ambrose, charmé par la lettre, entreprend lui aussi une correspondance drôle et sincère avec celle qu’il pense aimer. Fern y voit le moyen de lui révéler enfin tout ce qu’elle a sur le cœur, de lui parler sincèrement de tout ce qui l’intéresse, de le questionner. Cependant, quand Ambrose et Rita rompent – la jeune fille de la vie réelle était trop différente de celle des lettres - cette dernière lui avoue que Fern était à l’origine des lettres. Mortifiée, elle décide d’aller s’excuser et trouve un Ambrose furieux, et à juste titre, de ce qu’il a pris pour un jeu et une moquerie. Puis le drame survient. Les attentats du 11 septembre 2001, que tous suivent en direct. Pour Ambrose, qui a bien cru avoir perdu sa mère ce jour-là, c’est la révélation. Il veut devenir soldat et défendre son pays. Et dans son enthousiasme, il parvient à convaincre son équipe de lutteurs, ses meilleurs amis. Un choix qui changera sa vie à jamais…
Ce roman, derrière une magnifique histoire d’amitié et d’amour, c’est avant tout une suite de réflexions sur la vie, l’importance de l’apparence, le handicap, la perte d'êtres chers, le sacrifice et l’abnégation de soi pour le bonheur de l’être aimé. Et Amy Harmon possède l’incroyable talent de sonner parfaitement juste, de trouver les bonnes interrogations, celles que l’on se pose aussi parce que la vie est ainsi faite qu’on ne peut pas toujours se voiler la face. A-t-il fallu qu’Ambrose soit blessé pour qu’il puisse enfin s’intéresser à Fern ? Et elle, est-ce parce qu’il n’est plus le garçon parfait de ses rêves qu’elle ose enfin l’approcher ? Est-ce vraiment de l’amour ou juste son incroyable gentillesse et son sens des responsabilités, comme si elle voyait en Ambrose un autre Bailey ? Un Bailey justement constamment présent, comme pour tout replacer en perspective. Un jeune homme de 21 ans avec des rêves pleins la tête et des sentiments pleins le cœur – pour Rita entre autres – mais coincé dans un fauteuil roulant et qui se sait condamné à moyen terme. C’est sans doute lui qui nous livrera les plus belles réflexions. J’ai particulièrement adoré celle sur l’UGS, le Ugly Girl Syndrome – le Syndrome de la Fille Moche, qui en gardera des séquelles toute sa vie même si son apparence s’améliore. Bailey, c'est le personnage phare du roman, la mascotte, qui nous brise le coeur et nous éblouit par ses pensées si justes et profondes. Fern aussi, qui écrit des romances, et qui sait manier les mots comme personnes. C’est d’ailleurs encore avec des mots qu’elle va essayer de communiquer avec Ambrose à son retour d’Irak alors qu’il s’est calfeutré chez lui et qu'il ne veut voir personne. Chaque mot, chaque phrase sonne juste et trouve une résonance en nous. D’autant qu’on ne tombe jamais dans le misérabilisme, loin de là, et que l’humour est omniprésent. On pleure et on rit en même temps, mais on pleure beaucoup… Et j'ai adoré toutes ses références, Gilbert Blythe de La maison aux pignons verts, Nora Roberts et ses réflexions sur les romances, Cyrano de Bergerac, Shakespeare... Tout nous parle et nous plait !
Le titre (VO) prend tout son sens dans la dernière partie du roman, fort et symbolique. Un titre parfait pour une histoire parfaite.
Un sublime roman, incroyablement beau et émouvant, poignant, parsemé de réflexions vraies et profondes sur la vie, l'amitié, l'amour et la mort. Un roman que j’ai déjà envie de relire…
« If God makes all our faces, did he laugh when he made me? Does he make the legs that cannot walk and eyes that cannot see? Does he curl the hair upon my head 'til it rebels in wild defiance? Does he close the ears of the deaf man to make him more reliant?
Is the way I look coincidence or just a twist of fate? If he made me this way, is it okay, to blame him for the things I hate? For the flaws that seem to worsen every time I see a mirror, For the ugliness I see in me, for the loathing and the fear.
Does he sculpt us for his pleasure, for a reason I can't see? If God makes all our faces, did he laugh when he made me »
***
"Si Dieu façonne nos visages, a-t‑il ri quand il a créé le mien ? Façonne-t‑il des jambes qui ne marchent pas et des yeux qui ne voient pas ? A-t‑il bouclé les cheveux sur ma tête jusqu’à ce qu’ils se rebellent sauvagement ? Clôt-il les oreilles du sourd pour le rendre dépendant ?
Mon apparence est-elle un hasard ou un mauvais tour du destin ? S’il m’a façonnée, ai-je le droit de le détester pour tout ce que je n’aime pas chez moi ? Pour les défauts qui s’aggravent chaque fois que je me contemple dans un miroir, Pour ma laideur, pour le mépris et pour la peur ?
Nous sculpte-t‑il pour son plaisir ou pour accomplir un dessein qui m’échappe ? Si Dieu façonne nos visages, a-t‑il ri quand il a créé le mien ?
Edit lecture en VF :
Je viens de tourner la dernière page du roman en français et je peux que remercier la Collection R et leur traductrice, Fabienne Vidallet, pour leur incroyable travail sur le roman. La traduction est parfaite. On ressent à 100% les émotions, l'intensité qui se dégage de l'histoire des personnages. Les phrases qui nous ont fait vibrer en anglais nous font autant d'effet en français. Il faut toutefois signaler que l'éditeur a choisi d'écrire tous les moments présents (il y a beaucoup de digressions dans le roman) au présent. Au départ cela fait très étrange, c'est même un choc, parce que je connais parfaitement le texte en anglais et que je ne m'y attendais pas. Mais passé les 1ers chapitres, on s'y fait complètement et on oublie tout ce qui n'est pas l'histoire et les personnages. J'ai quand même un petit regret de ne pas avoir le roman complètement au passé pour voir ce que ça aurait pu donner. Donc encore une fois, un grand merci à la Collection R pour avoir fait que ce roman ait conservé toute sa magie...
Des extraits qui donnent le ton :
Extraits en VO:
Des exemples des premières lettres échangées entre Fern et Ambrose : « Lost or Alone? Ambrose said alone, and Fern responded, “I would much rather be lost with you than alone without you, so I choose lost with a caveat.” Ambrose responded, “No caveats,” to which Fern replied, “Then lost, because alone feels permanent, and lost can be found.” Streetlights or stoplights? Fern: Streetlights made me feel safe. Ambrose: Stoplights make me restless. Nobody or Nowhere? Fern: I'd rather be nobody at home than somebody somewhere else. Ambrose: I'd rather be nowhere. Being nobody when you're expected to be somebody gets old. Fern: How would you know? Have you ever been nobody? Ambrose: Everybody who is somebody becomes nobody the moment they fail. Smart or Beautiful? Ambrose claimed smart, but then proceeded to tell her how beautiful she (Rita) was. Fern claimed beautiful and went on to tell Ambrose how clever he was. Before or After? Fern: Before, anticipation is usually better than the real thing. Ambrose: After. The real thing, when done right, is always better than a daydream. Fern wouldn't know, would she? She let that one slide. Love songs or poetry? Ambrose: Love songs–you get the best of both, poetry set to music. And you can't dance to poetry. He then made a list of his favorite ballads. It was an impressive list, and Fern spent one evening making a mix CD of all of them. Fern said poetry and sent him back some of the poems she'd written. It was risky, foolish, and she was completely naked by this point in the game, yet she played on. »
« “Why do you only kiss me in the dark?” Fern repeated, her voice small and tight, as if she were trying to prevent her feelings from leaking out around the words. “Are you ashamed to be seen with me?” “I don't only kiss you in the dark . . . do I?” “Yes . . . you do.” Silence again. Fern could hear Ambrose breathing, hear him thinking. “So does it? Embarrass you . . . I mean.” “No, Fern. I'm not ashamed to be seen with you. I'm ashamed to be seen,” Ambrose choked, and his hands found her in the dark once more. “Why?” She knew why . . . but she didn't. Not really. His hand found her jaw and his fingers traced her cheekbone lightly, moving along her face, finding her features, stopping at her mouth. She pulled away so she wouldn't pull him in. “Not even me?” she repeated. “You don't even want me to see you? “I don't want you to think about how I look when I kiss you.” “Do you think about how I look when you kiss me?” “Yes.” His voice was raspy. “I think about your long red hair and your sweet mouth, and the way your little body feels when it’s pressed up against me, and I just want to put my hands on you. Everywhere. And I forget that I am ugly and alone and confused as hell.” Flames licked the sides of Fern's belly and she swallowed hard, trying to contain the steam that rose up and burned her throat and drenched her face in shocked heat. She'd read books about men that said things like that to the women they desired, but she didn't know people really said such things in real life. She never thought someone would say those things to her. “You make me feel safe, Fern. You make me forget. And when I kiss you I just want to keep kissing you. Everything else falls away. It's the only peace I've found since . . . since . . .” “Since your face was scarred?” she finished softly, still distracted by the things he’d said about her mouth and her hair and her body. Still flushed yet afraid, eager yet reluctant. “Since my friends died, Fern!” He swore violently, a vicious verbal slap, and Fern flinched. “Since my four best friends died right in front of me! They died, I lived. They're gone, I'm here! I deserve this face!” Ambrose wasn't shouting, but his anguish was deafening, like riding a train through a tunnel, the reverberations making Fern’s head hurt and her heart stutter in her chest. His profanity was shocking, his utter, black despair more shocking still. Fern wanted to run to the door and find the light switch, ending this bizarre confrontation playing out in the pitch black. But she was disoriented and didn't want to sprint into a brick wall. “In the dark, with you, I forget that Beans isn't going to come walking in here and interrupt us. He was always sneaking girls in here. I forget that Grant won't fly up that rope like he's weightless and that Jesse won't try his hardest to kick my ass every damn day because he secretly thinks he's better than I am. “When I came in today, I almost expected to find Paulie asleep in here, curled up in the corner, having a nap on the wrestling mats. Paulie never went anywhere else when he sluffed. If he wasn't in class, he was here, sound asleep.” A sob, deep and hard, rattled and broke from Ambrose's chest, like it had grown rusty over time, waiting to be released. Fern wondered if Ambrose had ever cried. The sound was heart wrenching, desperate, desolate. And Fern wept with him. She reached toward the sound of his pain and her fingers brushed his lips. And then she was in his arms again, her chest to his, their wet cheeks pressed together, their tears merging and dripping down their necks. And there they sat, comforting and being comforted, letting the thick darkness absorb their sorrow and hide their grief, if not from each other, then from sight. “This was where I was the happiest. Here in this smelly room with my friends. It was never about the matches. It was never about the trophies. It was this room. It was the way I felt when I was here.” Ambrose buried his face in her neck and fought for speech. “I don't want Coach to bring in a bunch of guys to replace them. I don't want anybody else in this room . . . not yet . . . not when I'm here. I can feel them when I'm here, and it hurts like hell, but it hurts so good . . . because they aren't really gone when I can still hear their voices. When I can feel what is left of us in this room.” Fern stroked his back and his shoulders, wanting to heal, like a mother's kiss to a skinned knee, a bandage to a bruise. But that wasn't what he wanted, and he lifted his head, his breath tickling her lips, his nose brushing hers. And Fern felt desire drown the grief. “Give me your mouth, Fern. Please. Make it all go away.” »
« “You are still beautiful,” Fern said softly, her face turned to his. He was quiet for a moment, but he didn't pull away or groan or deny what she'd said. “I think that statement is more a reflection of your beauty than mine,” Ambrose said eventually, turning his head so he could look down at her. Fern's face was touched with moonglow, the color of her eyes and the red of her hair undecipherable in the wash of pale light. But her features were clear–the dark pools of expressive eyes, the small nose and soft mouth, the earnest slant of her brow that indicated she didn't understand his response. “You know that thing people always say, about beauty being in the eye of the beholder?” “Yes?” “I always thought it meant we all have different tastes, different preferences . . . you know? Some guys focus on the legs, some guys prefer blondes, some men like girls with long hair, that kind of thing. I never thought about it really, not before this moment. But maybe you see beauty in me because you are beautiful, not because I am.” “Beautiful on the inside?” “Yes.” Fern was silent, thinking about what he'd said. Then, in a small voice she whispered. “I understand what you're saying . . . and I appreciate it. I do. But I would really like it if, just for once, I could be beautiful to you on the outside.” Ambrose chuckled and then stopped. The expression on her face made him think she wasn't kidding, wasn't being flirtatious. Ahh. Ugly Girl Syndrome again. She didn't think he thought she was pretty. He didn't know how to make her understand that she was so much more than just pretty. So he leaned forward and pressed his mouth to hers. Very carefully. Not like the other night when he'd been scared and impulsive, and had smacked her head against the wall in his attempt to kiss her. He kissed her now to tell her how he felt. He pulled away almost immediately, not giving himself a chance to linger and lose his head. He wanted to show her he valued her, not that he wanted to rip her clothes off. And he wasn't sure when it came right down to it, that she wanted to be kissed by an ugly SOB. She was the kind of girl that would kiss him because she didn't want to hurt his feelings. The thought filled him with despair. »
Extraits en VF:
"Les lettres vont et viennent, questions, réponses, et c’est un peu comme s’ils se déshabillaient : ils enlèvent d’abord les vêtements sans importance, la veste, les boucles d’oreilles, la casquette de baseball. Puis suivent les boutons, les fermetures Éclair, et les habits glissent au sol. Le coeur de Fern bat plus fort et son souffle s’accélère chaque fois qu’un vêtement métaphorique est ôté."
"personne ou nulle part ? Fern : Je préfère être personne chez moi que quelqu’un ailleurs. Ambrose : Je préfère être nulle part. N’être personne quand tu es supposé être quelqu’un, c’est difficile. Fern : Comment sais-tu ça ? As-tu déjà été personne ? Ambrose :Tous ceux qui sont quelqu’un deviennent personne quand ils échouent."
"avant ou après ? Fern : Avant. L’anticipation est souvent meilleure que la réalisation. Ambrose : Après. La chose réelle, si on l’accomplit correctement, vaut toujours mieux que le fantasme. Fern n’en a aucune idée, donc elle ne poursuit pas la discussion."
"Elle a rédigé ces lettres comme si elle était aussi belle que Rita, comme si elle était le genre de femme qui peut séduire un homme par sa silhouette et son sourire et qui en plus a un cerveau. Or cette partie-là est un mensonge. Elle est petite et ordinaire. Moche. Ambrose doit se sentir idiot de lui avoir ouvert son coeur. Ses paroles s’adressaient à une fille sublime. Pas à elle."
"Elle est désespérément désolée. Désolée que tout soit fini. Désolée de ne plus jamais voir son écriture sur une feuille, de ne plus jamais avoir accès à ses pensées, de ne plus jamais pouvoir mieux le connaître, ligne après ligne."
"Ambrose obtempéra mais ses yeux furent attirés par un autre dessin. C’était la photo d’une autre statue, qui ne représentait que le visage et le torse du héros. Hercule avait l’air sérieux, presque triste, et il avait la main posée sur le coeur, comme si ce dernier lui faisait mal. — C’est quoi cette statue ? Bailey plissa les yeux et contempla la photo comme s’il hésitait. — La légende dit : « Le visage d’un héros », lut Bailey avant de lever les yeux vers Ambrose. Je suppose qu’être un champion n’est pas toujours facile."
"— Tu crois que quelqu’un comme Ambrose pourrait tomber amoureux de moi ? Fern croise de nouveau le regard de Bailey dans le rétroviseur ; elle sait qu’il a compris de quoi elle parle vraiment. — Uniquement s’il a de la chance."
"C’est dur d’admettre qu’on ne sera jamais aimé comme on voudrait l’être."
"— J’ai souvent pensé que la beauté était un frein à l’amour, répondit le père de Fern. — Pourquoi ? — Parce qu’il nous arrive de tomber amoureux d’un visage et non de ce qu’il dissimule."
"Ambrose sait quel effet ça fait d’être entier et parfait. D’être Hercule. Tomber d’une telle hauteur était cruel. La vie a donné à Ambrose un autre visage et Fern se demande s’il pourra jamais l’accepter."
"Elle efface « shakespeare ou eminem ? » et écrit « se cacher ou chercher ? » C’était lui qui l’avait posée et elle avait entouré « chercher »… parce que c’était ce qu’elle faisait, n’est-ce pas ? Elle le cherchait, elle voulait le découvrir."
"Elle est sagement adorable, humblement jolie, et complètement inconsciente du fait que, quelque part entre l’adolescence et l’âge adulte, elle est devenue très séduisante. Et comme elle ne le sait pas, ça la rend encore plus belle."
"Ce n’est pas la première fois que Fern est soulagée d’avoir éclos sur le tard et d’avoir longtemps été petite, ordinaire et transparente. D’une certaine manière, son statut de vilain petit canard l’a protégée comme un champ de force, maintenant le monde loin d’elle afin qu’elle puisse grandir en paix et comprendre qu’elle valait mieux que son apparence physique."
"Si Bailey n’était pas myopathe, il ne serait pas le même. Le Bailey intelligent et sensible à la fois, qui comprend tant de choses qui nous échappent. Tu ne l’aurais peut-être jamais remarqué s’il n’était pas malade, si c’était un simple lutteur dans l’équipe de son père, qui ferait ce que font tous les autres mecs. Une des raisons pour lesquelles Bailey est si génial, c’est parce que la vie l’a sculpté pour en faire quelqu’un d’extraordinaire… peut-être pas à l’extérieur mais à l’intérieur. À l’intérieur, Bailey ressemble au David de Michel-Ange. Et quand je le regarde, et quand tu le regardes, c’est ce que nous voyons."
"Il y a peut-être un but qui nous dépasse, un dessein plus grand auquel nous ne contribuons que petitement. Tu sais, comme ces puzzles de mille pièces ? En regardant une seule pièce du puzzle, tu ne peux absolument pas deviner à quoi il va ressembler au bout du compte. Et on n’a pas la photo sur la boîte du puzzle pour nous guider. (...) — Peut-être que nous sommes une pièce de puzzle, poursuit-elle. On s’emboîte tous pour former cette expérience qu’on appelle la vie. Aucun de nous ne comprend le rôle qu’il joue ni n’imagine à quoi ça va ressembler au final. Peut-être que ce qu’on appelle miracle n’est que la partie émergée de l’iceberg. Et peut-être qu’on n’est pas capable de voir les choses merveilleuses qui naissent des tragédies."
"— Tu es une fille étrange, Fern Taylor, dit doucement Ambrose, les yeux rivés aux siens. Son oeil droit est aveugle mais son oeil gauche la regarde intensément, comme pour percer sa surface. — J’ai vu les bouquins que tu lisais, poursuit-il. Ceux avec les couvertures aux nanas dépoitraillées et aux mecs aux chemises déchirées. Tu lis des histoires d’amour torrides et tu cites les saintes écritures. Je ne suis pas certain de bien te cerner. — Les saintes écritures me réconfortent et les histoires d’amour me disent que j’ai raison d’espérer. — Ah ouais ? D’espérer quoi ? — D’espérer que je ferai plus que citer les saintes écritures avec Ambrose Young dans un avenir proche, répond Fern en rougissant violemment, les yeux baissés sur ses mains."
"Ambrose songe à ce que lui a dit Bailey, au syndrome du vilain petit canard. Le SVPC. Peut-être que Fern le drague uniquement parce qu’il est laid et qu’elle pense, à cause du SVPC, qu’elle ne peut pas viser mieux. Peut-être qu’il a lui aussi développé ce syndrome et qu’il est prêt à ramasser les miettes que lui jette une jolie fille. Mais Fern ne lui a pas lancé une miette. Elle lui a lancé un cookie entier et elle attend qu’il en prenne une bouchée. — Pourquoi ? murmure-t‑il en regardant droit devant lui. — Pourquoi quoi ? Répond-elle sur un ton léger dans lequel perce une petite gêne. Elle n’a manifestement pas l’habitude de lancer des cookies aux hommes, moches ou non. — Pourquoi est-ce que tu fais comme si j’étais l’ancien Ambrose ? Tu fais comme si tu avais envie que je t’embrasse. Comme si rien n’avait changé depuis le lycée. — Certaines choses n’ont pas changé, dit-elle doucement. — J’ai un scoop, Fern ! aboie Ambrose en frappant violemment le tableau de bord, ce qui la fait sursauter. Tout a changé ! Tu es belle et je suis hideux, tu n’as plus besoin de moi mais moi si ! — Tu réagis comme si seule la beauté méritait qu’on l’aime, rétorque sèchement Fern. Je n’étais pas amoureuse de toi uniquement parce que tu étais beau."
"— Je suis amoureuse de toi depuis le jour où tu m’as aidée à enterrer une araignée dans mon jardin et que tu as chanté « L’araignée Gipsy » comme si c’était un cantique. Je suis amoureuse de toi depuis que tu as cité Hamlet comme si tu le comprenais vraiment et depuis que tu as dit que tu préférais les grandes roues aux montagnes russes, parce qu’il ne faut pas vivre à toute allure mais apprécier ce qu’on voit et anticiper la suite. J’ai lu et j’ai relu les lettres que tu as écrites à Rita parce que j’avais l’impression que tu avais ouvert une petite fenêtre sur ton âme et que chaque mot que tu écrivais était plein de lumière. Elles ne m’étaient pas adressées mais ça m’était égal. J’ai aimé chaque mot, chaque pensée et je t’ai aimé… tellement."
"Fern lit des romances depuis qu’elle a treize ans. Elle est tombée amoureuse de Gilbert Blythe dans La Maison aux pignons verts et elle a eu envie de revivre ce sentiment encore et encore. Puis elle a découvert les éditions Harlequin. Sa mère tomberait raide morte dans sa tisane si elle apprenait combien de romans interdits sa fille a lus avant la troisième. Depuis, Fern a eu un million de petits amis fictifs."
"— Tu as appelé ton chat Dan Gable ? — Ouais. Dan Gable Sheen. Je l’ai depuis l’âge de treize ans. Ma mère nous a amenés dans une ferme pour mon anniversaire et Fern et moi avons eu le droit de choisir un chaton chacun. J’ai appelé le mien Dan Gable et Fern a baptisé la sienne Nora Roberts. — Nora Roberts ? — Ouais. C’est un écrivain. Fern l’adore. Malheureusement pour elle, Nora Roberts est tombée enceinte et elle est morte en couches. — L’écrivain ? — Non ! Le chat. Fern n’a jamais eu de chance avec les animaux. Elle les couvre d’affection et de soins et ils la remercient en clamsant. Fern ne sait toujours pas se faire désirer."
"— Tu es toujours beau, commente doucement Fern, le visage tourné vers Ambrose. Ce dernier ne répond pas tout de suite, mais il ne retire pas sa main, ni ne grommelle ni ne nie. — Je pense que cette affirmation est davantage un reflet de ta beauté que de la mienne, finit-il par dire."
"— Tu sais ce qu’on dit ? Que la beauté est dans l’oeil de celui qui regarde ? — Oui ? — J’ai toujours pensé que ça voulait dire qu’on a tous des goûts différents, des préférences différentes… tu vois ? Certains hommes se focalisent sur les jambes, d’autres aiment les blondes, d’autres encore les filles aux cheveux longs, ce genre de trucs. Je n’y avais jamais vraiment réfléchi avant ce soir. Mais peut-être que tu vois de la beauté en moi parce que tu es belle, et non parce que je le suis. — Belle à l’intérieur ? — Oui. Fern se tait. Elle réfléchit à ce qu’il vient de dire. — Je comprends ce que tu veux dire, murmure-t‑elle d’une toute petite voix. Et j’apprécie. Vraiment. Mais j’aimerais bien, juste pour une fois, que tu me trouves belle à l’extérieur. Ambrose se met à rire puis s’arrête net. Son expression lui prouve qu’elle ne plaisante pas. Elle n’essaie pas de flirter. Ah. Le retour du syndrome du vilain petit canard. Elle n’imagine pas un seul instant qu’il puisse la trouver jolie."
"— Je pense à elle tout le temps. Quand je ne suis pas avec elle, je suis malheureux… et quand je suis avec elle, je suis malheureux aussi, parce que je sais que c’est elle qui s’abaisse. Regarde-moi, Bailey ! Fern peut avoir qui elle veut. Moi ? Certainement pas. Bailey éclate de rire. — Bouh ! Espèce de gros bébé ! Tu crois que je vais m’apitoyer sur ton sort ? Ben non. Ça me rappelle un bouquin que je viens de lire pour le cours de littérature en ligne auquel je suis inscrit. Ce mec, Cyrano de Bergerac, a un grand nez. Qu’est-ce qu’on en a à foutre ? Figure-toi qu’il n’a jamais eu la fille dont il était fou amoureux parce qu’il était laid. C’est la chose la plus débile que j’ai entendue de ma vie. Il a laissé son nez lui gâcher la vie ? — Ce Cyrano, c’est pas celui qui écrivait des lettres d’amour pour un beau mec ? Il n’y a pas eu un film ? — C’est bien lui. Il ne te rappelle personne ? Il me semble que quelqu’un t’a écrit des lettres d’amour signées Rita, non ? Exactement comme Cyrano. Ironique, non ? Fern pensait qu’elle n’était pas assez bien pour toi à l’époque et voilà que maintenant tu penses que tu n’es pas assez bien pour elle. Et vous vous trompez tous les deux… et vous êtes cons, mais tellement coooooons ! assène Bailey en allongeant le mot avec dégoût. Je suis moche. Je ne mérite pas qu’on m’aime ! les imite-t‑il avec une voix de fausset geignarde. Il secoue la tête comme s’il était profondément déçu, puis il s’interrompt un instant pour préparer une nouvelle diatribe. — Et maintenant tu me dis que tu as peur d’aimer Fern parce que tu ne ressembles plus à une star de cinéma ? Mais putain, mec, tu ressembles toujours à un acteur… un acteur qui a fait la guerre. Les filles adorent ça ! Je pense que tous les deux, on devrait partir en voyage et dire aux nanas qu’on est deux vétérans. Tu as le visage mutilé et mes blessures de guerre m’ont rendu tétraplégique. Tu penses qu’elles me croiraient ? Je pourrais peut-être m’en faire quelques-unes. Le seul problème, c’est comment empoigner tous ces nichons si je ne peux pas lever les bras ? Ambrose glousse, amusé par la vulgarité de Bailey, qui poursuit sans se démonter. — Je donnerais n’importe quoi pour échanger ma place contre la tienne, comme dans Freaky Friday. J’aimerais être dans ton corps juste une journée. Je ne perdrais pas un instant. Je frapperais à la porte de Rita, je foutrais une raclée à Becker, j’embarquerais Rita sur mon épaule et je la baiserais jusqu’à épuisement. C’est exactement ce que je ferais."
"— Pourquoi est-ce que tu m’embrasses toujours dans le noir ? murmure-t‑elle, ses lèvres tout près des siennes. Les mains d’Ambrose se déplacent sans trêve, encerclant ses hanches, caressant la courbe mince de sa taille, effleurant les endroits qu’il meurt d’envie d’explorer et Fern tremble, partagée entre le besoin de poursuivre et celui d’être rassurée. — Tu as peur que quelqu’un nous surprenne ? Chuchote-t-elle en posant la tête sur sa poitrine – ses cheveux picotent la bouche et le cou d’Ambrose et s’enroulent autour de ses bras. Le silence du jeune homme la glace et elle s’écarte un peu de lui dans l’obscurité. — Fern ? Ambrose a l’air perdu. — Pourquoi est-ce que tu m’embrasses toujours dans le noir ? répète-t‑elle d’une toute petite voix, comme pour tenter d’empêcher ses sentiments de s’entendre dans ses mots. Tu as honte d’être vu avec moi ? — Je ne t’embrasse pas toujours dans le noir… non ? — Si… Toujours. Le silence s’abat de nouveau sur eux. Fern entend la respiration d’Ambrose, qui réfléchit à ce qu’elle vient de dire. — Est-ce que c’est parce que tu es gêné de… tu comprends ? reprend-elle. — Non, Fern. Je n’ai pas honte de me montrer avec toi. J’ai honte qu’on me voie, moi, avoue Ambrose d’une voix étouffée en lui prenant de nouveau la main."
"— Embrasse-moi, Fern. S’il te plaît. Fais disparaître tout ça."
"— Ça vous est déjà arrivé de regarder un tableau avec tant d’attention que les couleurs se mélangent et que vous ne savez plus ce que vous êtes en train de regarder ? Il n’y a plus de formes, de visages, de motifs – juste de la couleur et des tourbillons de peinture ? demande Fern. Ambrose pose les yeux sur le visage qui a jadis empli ses souvenirs dans un endroit lointain, un endroit que la plupart du temps il aimerait rayer de sa mémoire. Les deux garçons ne répondent pas. Ils cherchent des visages dans les nuages. — Je pense que les gens sont comme ça. Quand on les regarde pour de bon, on ne voit plus un nez parfait ou des dents régulières. On ne voit plus les cicatrices d’acné ou la fossette au menton. Tout devient flou et tout d’un coup on les voit, eux, les couleurs, la vie à l’intérieur de la coquille et la beauté prend un tout autre sens."
"— Pourquoi est-ce que tu m’appelles toujours par mon nom complet ? Tu dis toujours « Ambrose Young ». Fern réfléchit un moment, les yeux presque clos, tandis que de la main il trace des cercles sur son dos avec douceur. — Parce que tu as toujours été Ambrose Young pour moi… pas Ambrose, ni Brose, ni Brosey. Ambrose Young. Superstar. Super beau. Comme un acteur. Je n’appelle pas Tom Cruise par son prénom. Je l’appelle Tom Cruise. Comme Will Smith ou Bruce Willis. Pour moi, tu es comme eux. C’est encore le truc avec Hercule. Fern le regarde comme s’il pouvait abattre des dragons et vaincre des lions à mains nues et, alors que sa fierté est en lambeaux et que son ancienne image est déchirée comme les statues renversées de Saddam Hussein, elle n’a pas changé d’avis."
"— Je veux ton corps. Je veux ta bouche. Je veux caresser tes cheveux roux. Je veux ton rire et tes grimaces. Je veux ton amitié et tes pensées inspirantes. Je veux Shakespeare et les romans d’Amber Rose. Je veux tes souvenirs de Bailey. Et je veux que tu viennes avec moi quand je partirai."
"— La véritable beauté, celle qui ne s’efface pas, prend son temps. Elle résiste à la pression. Elle estincroyablement endurante. C’est la goutte lente qui fait la stalactite, le soulèvement de continents qui crée des montagnes, l’incessant martèlement des vagues qui fendille les écueils et arrondit leurs bords tranchants. De la violence, de la fureur et de l’intensité de la tempête, du rugissement des eaux naît le meilleur, qui n’aurait jamais existé sans ça. C’est pour ça que nous supportons tout. Que nous pensons que rien n’arrive au hasard. Nous espérons qu’il existe des choses que nous ne pouvons voir. Nous croyons qu’il y a des leçons à tirer de la perte, que l’amour est puissant et que nous portons en nous le potentiel d’une beauté si merveilleuse que nos corps ne peuvent la contenir."
Dernière édition par Karen le Ven 9 Oct - 16:57, édité 16 fois
Cindy_vw
Messages : 562 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 41 Localisation : Belgique
Très beau ce roman mais j'ai eu un mal fou à le digérer pour en faire un avis tellement j'étais effondrée. Le parallèle avec Nos Etoiles Contraires m'a complètement frappée aussi. Ta chronique est superbe comme d'hab.
Karen Admin
Messages : 12159 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 45 Localisation : Paris
Merci beaucoup Eve ! Je t'avoue que j'ai peiné à trouver mes mots et que la chronique est bien pale par rapport à ce qu'on ressent vraiment en lisant ce roman et par rapport à ce qui reste quand on le ferme. Il es tellement fabuleux !
Puls, malheureusement aucune nouvelle pour une sortie française encore, mais il est tellement merveilleux que les éditeurs ne pourront pas passer à côté ! En tout cas faut espérer...
Delphine Admin
Messages : 2193 Date d'inscription : 27/06/2012 Localisation : Essonne
Messages : 30 Date d'inscription : 28/12/2013 Age : 34 Localisation : Toulouse
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Ven 3 Jan - 18:11
Ouhlalala ! j'espère vraiment qu'il aura droit à une traduction française !
Ally49
Messages : 1806 Date d'inscription : 11/09/2012 Age : 39
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Sam 4 Jan - 1:30
Je finis mon livre et c est le suivant sur la liste ! Sachant que je suis bloquée a l aéroport ça risque d être ce soir ! Tant mieux ! (On va voir le côté positif : quand on a rien a faire dans un aéroport ça nous donne une excuse pour lire )
Cindy_vw
Messages : 562 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 41 Localisation : Belgique
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Mar 7 Jan - 10:19
Je viens de poster mon avis sur mon blog, donc hop! extrait :
Making Faces parle de la perte de l’innocence d’un jeune homme, de ses proches et amis et de celle d’une petite ville, perdue dans l’état de Pennsylvanie. On y parle d’amour, conjugué à tous les temps: l’amour d’un père adoptif pour son fils; l’amour qui lie deux cousins et ce jusqu’à la fin; l’amour inconditionnel d’une jeune femme pour un homme qui revient dévasté, anéanti. On y parle des ravages de la guerre, de la beauté et de ce qu’elle peut dissimuler. On y parle de courage, d’amitié, de solidarité, des mains tendues qui nous aident à sortir des ténèbres.
Outre l’histoire, ce sont les personnages qui m’ont le plus touché, je dois dire. Je craignais au départ de ne pas beaucoup accrocher au couple Ambrose-Fern, en raison de la manière dont les présentait le résumé. J’avais tout faux ! Autant Fern, avec son courage dissimulé sous une apparence vulnérable, son innocence et sa sincérité – sa déclaration d’amour à Ambrose est l’une des plus belles qu’il m’ait été donné de lire – qu’Ambrose, avec ses doutes dissimulés sous son personnage de super star du lycée et d’icône d’une petite ville, son envie de vivre brisée par ce qu’il vit en Irak, l’amitié inconditionnelle qui le lie à ses quatre amis et sa souffrance quand lui seul revient au pays, tout cela est un concentré d’émotions brutes, qui m’ont touchée en plein coeur.
Et puis, il y a Bailey. J’ai adoré ce personnage, brut de décoffrage lui aussi, qui n’hésite pas à remettre les pendules à l’heure et qui peut voir la vie sous un tout autre angle. Bailey, qui sait que le temps lui est compté et qui continue de profiter de chaque instant, d’une manière qui m’a beaucoup émue. Sa complicité avec Fern, présente à chaque instant, son amour pour Rita, son dévouement pour les siens, qui dissimule ses craintes sous un esprit parfois sarcastique et enfin son évolution dans le roman, ont fait de lui un personnage que je ne suis pas prête d’oublier.
Un immense coup de coeur que ce roman et j'espère vivement qu'une traduction en français sera bientôt offerte !!!!
Karen Admin
Messages : 12159 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 45 Localisation : Paris
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Mar 7 Jan - 10:29
Très belle chronique !
Ally49
Messages : 1806 Date d'inscription : 11/09/2012 Age : 39
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Mar 7 Jan - 20:55
J ai lu les 60 premières pages et pour le moment je ne crois pas que les vacances soient une bonne période pour lire quelque chose de profond comme ça j ai du mal a me concentrer et a accrocher du coup ... Je vais lire un truc plus léger pour rentrer et je me remets sérieusement dedans dans quelques jours !
Karen Admin
Messages : 12159 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 45 Localisation : Paris
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Mar 8 Juil - 20:26
Sortie française en janvier 2015 !!! Youhouuuu
Dernière édition par Karen le Dim 13 Juil - 20:57, édité 1 fois
Maddy60
Messages : 210 Date d'inscription : 16/11/2011 Age : 33
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Ven 11 Juil - 22:08
Je suis tellement contente que ce livre soit publié chez Collection R !! Enfin une traduction !!
Je l'ai lu en VO et c'est un vrai petit bijoux ! Un roman qui vous bouleverse et que vous ne pouvez pas vous empêcher de relire et de relire... Une histoire vraiment captivante avec des personnages très touchants... ( Je ferai une chronique bientôt ) Mon niveau d'anglais n'étant pas parfait, je suis vraiment très pressée de lire la traduction pour connaître les moindres détails de cette histoire.
J'ai eu la chance de déjeuner avec le directeur de la collection jeudi et il m'a dit que la sortie était prévue pour Janvier ! D'ailleurs, je peux vous dire que l'année 2015 va être remplie de fabuleux romans chez R !! Du lourd en perspective Donc c'est bientôt la délivrance les filles !!
Edwige
Messages : 246 Date d'inscription : 24/03/2014 Age : 34 Localisation : Le Havre
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Dim 13 Juil - 17:52
ne lisant pas en VO, et après avoir vu vos avis je suis super contente que ce livre sorte début 2015 !!!!!
Karen Admin
Messages : 12159 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 45 Localisation : Paris
Roman relu en français et c'est un pur régal !!! Rajout dans mon 1er post de mes sentiments sur la lecture VF et rajout d'extraits en français...
coraline Modérateurs
Messages : 5539 Date d'inscription : 20/03/2012 Age : 42
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Sam 27 Déc - 17:20
Mon avis
Nos faces cachées fait partie de ces livres qui une fois fermés continuent de hanter nos pensées. Les personnages ont véritablement pris vie et on se remémore alors leurs paroles si justes, matures et profondément belles et touchantes. Il est de ces livres que l'on n'oublie pas et que l'on garde si précieusement au creux de notre cœur. Il est de ces romans qui nous bouleversent, nous font réfléchir, nous donnent le sourire et remplissent d'espoir à la fois. Tout est incroyablement parfait !
Fern est une jeune fille discrète qui se passionne pour les romans d'amour. Trop mince, à la chevelure rousse, affublée d'une paire de lunettes et d'un appareil dentaire disgracieux, elle n'est pas de celles que l'on remarque pour sa beauté et en est parfaitement consciente. Depuis des années, elle est amoureuse d'Ambrose qui la regarde à peine. Et pour cause, il est le héros sexy du lycée, la star de lutte promis à un bel avenir dans cette discipline, il est d'ailleurs surnommé Hercule. C'est Bailey, le meilleur ami de Fern qui lui a donné ce surnom. Ce dernier le suit et l'encourage à chaque entraînement et combat avec une incroyable ferveur. Jusqu'à ce que les événements du 11 septembre 2001 touchent l'Amérique entière. Ambrose prend alors conscience qu'il veut devenir un soldat pour servir son pays et parvient à convaincre ses meilleurs amis de le suivre dans ce combat. Mais de retour d'Irak les choses ont radicalement changé dans leur vie à tous. Ambrose est brisé, toute la petite ville est touchée et plus rien n'est pareil...
L'histoire démarre en douceur en nous présentant tous les protagonistes, leur quotidien mais aussi leur passé. Ils nous font partager certains de leurs souvenirs et quelques passages marquants de leur vie. Ce qui permet de vraiment bien les comprendre et on s'attache d'autant plus à eux tous, principaux ou secondaires. On découvre à travers eux une histoire vibrante, émouvante et profonde avec des passages parfois éprouvants émotionnellement. Car même si le lecteur se doute de certains événements ils se produisent au final de manière assez inattendue. Cela nous bouleverse à plus forte raison. La plume d'Amy Harmon est vraiment très belle et nous donne envie d'apprendre par cœur des passages tellement ils sont vrais et intelligents. Chaque mot et chaque phrase sont justes et nous poussent à la réflexion. Et ce sans jamais trop en faire...
Des thèmes forts sont donc abordés comme la reconstruction de soi, le handicap, l'importance des apparences, les souffrances et les frustrations qui y sont liées. L'amour qu'on désire recevoir d'un être qui ne nous voit pas comme on le souhaiterait. Et quand enfin ce moment se produit les doutes s'installent. Pourquoi maintenant ? Si les choses ne s'étaient pas passées ainsi est-ce que ces deux personnages se seraient rapprochés ? Ces sentiments qui naissent sont-ils authentiques ? C'est une très belle histoire qui se construit avec le temps entre Ambrose et Fern, qui nous ravit et nous touche. On se délecte vraiment de leur manière si particulière de se parler à travers les mots, puis dans leurs gestes.
L'amitié est présente à chaque instant et nous marque comme rarement car elle est magnifiquement bien représentée. On assiste également aux difficultés que l'on peut traverser à un âge où il faut prendre des décisions, suivre sa propre voie, mais qui peut aussi changer une ou plusieurs vies à jamais. Le tout étant abordé, et on ne le dira jamais assez, avec beaucoup de justesse. Il y a beaucoup d'amour sous toutes ses formes, d'attentions sincères, de dérisions aussi et d'humour. Grâce notamment à Bailey qui apporte une dimension particulière au roman. C'est un personnage qui nous émeut et qui marque tous les esprits. L'épilogue est court mais amplement suffisant. En fait tout a été dit largement et magnifiquement.
Tout simplement sublime, c'est un véritable coup cœur que je ne peux que vivement conseiller et je vous interdis formellement de passer à côté. Un hymne à l'amour et à l'amitié dans lequel le mot beauté prend tout son sens.
Luxnbooks
Messages : 15 Date d'inscription : 13/01/2015 Age : 34 Localisation : Pays de Loire
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Sam 17 Jan - 23:03
Je compte les jours ! Ce livre, me fait tellement envie et j'ai entendue tellement de bonnes choses que j'ai vraiment hâte de pouvoir l'avoir entre les mains !
Bagatelle
Messages : 8 Date d'inscription : 17/01/2015 Age : 44 Localisation : Rugby (UK)
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Dim 18 Jan - 13:46
Je lis beaucoup d'excellentes revues sur ce roman et du coup, j'ai bien fort envie de le lire!
Cajou
Messages : 22 Date d'inscription : 04/12/2013 Age : 45 Localisation : Belgique
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Sam 24 Jan - 10:20
Je viens de le lire et.... waouh
J'ai passé une magnifique après-midi blottie dans mon lit à découvrir Fern, Bailey et Ambrose. Trois merveilleux personnages qui portent cette histoire à bout de bras. Bailey est un personnage fort, inspirant, plein d'optimisme, d'esprit et d'humour. Vous allez l'adorer. Ambrose est un personnage tout aussi fort qui cache bien des facettes et qui saura vous faire déceler derrière ses muscles et sa virilité, l'homme sensible qu'il est. Quant à Fern. Fern, Fern, Fern. Adorable Fern. Peut-être bien le personnage féminin que j'ai préféré de toutes mes lectures. Je suis tombée éperdument amoureuse d'elle, de sa douceur et de sa pureté. Fern, I love you so much
Comme le résumé le laisse deviner, il s'agit d'une romance, ou d'un drame. Une histoire d'amour et d'amitié (et quelle amitié !!). Une histoire de sentiments. Tout en justesse. Et j'en suis ressortie épuisée et béate (un peu comme après l'amour ) :
- J'ai souri tant de fois (ah ces échanges de questions par lettres ou sur le tableau blanc). - J'ai eu la gorge serrée et les yeux humides de larmes. Pas assez de mes dix doigts pour vous dire combien de fois. - J'ai ri, et j'ai éclaté de rire (Mon Dieu, quand Fern prend le micro de sa supérette pour pointer du doigt ce parfait connard dans les rayons ha ha ha ). - J'ai pleuré à chaudes larmes aussi, devant plusieurs fois poser le roman durant quelques minutes pour reprendre mon souffle. - J'ai également frémi, couiné, tremblé, espéré, gloussé et vibré.
Et la force d'Amy Harmon c'est de vous faire passer d'un état à l'autre en une seule phrase : vous avez le coeur blessé de lire "Naïve ou Stupide ?" et 20 mots plus tard, vous vous esclaffez devant un "Connard ou Abruti ?"
Un bémol ? Il faut savoir que c'est quand même très "hollywoodien" : beaucoup de bons sentiments (mais ça ne dégouline pas), une fin qu'on devine dès le début, et l'absence (frustraaaaaaannnte!!! ) d'une belle scène de sexe (certainement due à ce très américain "pas de sexe avant le mariage") pourtant tant attendue. Mais tout cela n'a en rien entaché mon énOoOoOooOorme plaisir de lecture.
En bref, vous l'aurez compris, je ne peux que vous conseiller de découvrir "Nos Faces Cachées", de vivre ce feu d'artifice d'émotions afin de succomber à votre tour.
Choobidoo
Messages : 23 Date d'inscription : 11/04/2012 Age : 36 Localisation : Lille
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Sam 24 Jan - 16:59
Ce livre est réellement la claque de l'année.
J'avais beaucoup d'appréhensions en regardant les avis plus que positifs sur ce bouquin et je me suis dit "ouaouh, il est vraiment comme ça?" en gros il partait avec un sacré challenge sur les bras!! Et pourtant il m'a carrément scotché!
Honnêtement, j'aurais adoré une bonne scène d'amour sensuelle entre nos deux héros mais je suppose que sa classification Young Adult (même si on le retrouve mal rayonné dans certains magasins...), explique ce manque.
Ce qui m'a le plus subjugué dans ce livre c'est son côté humaniste. Ce livre parle de fait marquants de notre Histoire comme les fameux attentats du 11 septembre et de la réactions de certains suite à cette tragédie; mais il parle aussi à chacun d'entre nous. De passages dans la vie ou l'on se remets en questions et ou l'on se demande parfois si la vie vaux vraiment la peine d'être vécue et s'il est possible de se relever malgré toutes les pertes qui nous entourent. Il parle de la beauté intérieure et de ces gens qui nous aident à nous relever. Du fait de compter sur les autres et du besoin de se sentir aimé non pas pour ce que l'on apporte mais pour ce que l'on est. Parce que oui pour une fois les personnages principaux ne dégoulinent pas de beauté tout en étant torturés, et ça fait du bien de retrouver de vraies personnes.
En gros je pense être passée par toute la palette de sentiments grâce à ce livre et je pense qu'il a placé la barre très haute pour mes prochaines lectures.
Le plus bizarre dans tout ça? Je me suis mise à relativiser sur ma propre vie et j'ai une envie soudaine de dire aux gens que j'aime combien ils peuvent compter sur moi. Il m'a vraiment touché en plein coeur.
Petite phrase de Fern que je ne suis pas prête d'oublier: "[i]l ne peut pas y avoir de peine s'il n'y a pas eu de joie. Je ne ressentirais pas de perte si je ne l'avais pas aimé.[...] Je préfère souffrir maintenant plutôt que de ne l'avoir jamais connu. Il faut juste que je n'oublie jamais ça" A méditer...
Karen Admin
Messages : 12159 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 45 Localisation : Paris
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces) Lun 26 Jan - 12:51
Toute la réflexion de la fin après le drame est un pur chef d'oeuvre !
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: HARMON Amy - Nos Faces Cachées (Making Faces)