ZUSAK Markus - Le Messager

Le Messager
Markus Zusak

Editions Kero
Sortie le 10 mars 2014

Ed Kennedy, dix-neuf ans, chauffeur de taxi, a peu de raison d’être fier de sa vie : son père est mort d’alcoolisme, il est désespérément amoureux de sa meilleure amie, Audrey, et il partage un appartement délabré avec le Portier, son chien, fidèle mais odorant. Il n’a pas grand-chose d’autre à faire que conduire son taxi, jouer aux cartes et boire avec ses amis aussi perdus que lui. Mais un jour, il découvre un mystérieux message dans sa boîte aux lettres : un as de carreau où sont inscrites trois adresses.
Que signifie cette carte ? Que va-t-il trouver à ces adresses ? Pour Ed, c’est le début d’une enquête qui va le conduire de mystère en mystère à travers la ville et l’amener à aider les gens qu’ils rencontrent, avec une obsession en tête : qui lui envoie ces messages ? Ed pour y répondre se voit ainsi forcé de se dépasser et à son tour nous questionne : et si nous vivions tous en dessous de nos capacités ?

Mon avis :

Les éditions Kero ont eu la très bonne idée de publier le premier livre de Markus Zusak, auteur du très remarqué La voleuse de livres. Dans un registre totalement différent, il nous offre avec Le messager, un livre porteur d’espoir qui nous parle de ces héros anonymes, de ces êtres qui parviennent à se dépasser et à montrer le meilleur d’eux-mêmes. Un très joli livre !

Australie, de nos jours. Ed, 19 ans, n’a pas vraiment une vie glamour et extraordinaire. C’est même tout le contraire. Il vit avec son chien qui pue dans un appartement qui tient plus du taudis, il conduit un taxi sans grande conviction, ses amis sont un peu paumés, sa famille pas vraiment aimante et solidaire et son avenir n’augure rien de génial. Une vie banale, ordinaire, comme tant d’autres. Mais un jour, alors qu’il est victime d’un hold-up avec ses amis, il joue les héros, enfin, il fait surtout un acte irréfléchi pas vraiment héroïque mais il est perçu comme tel. Le lendemain, il trouve dans sa boite aux lettres, une carte, un as de carreau avec simplement trois adresses inscrites dessus et c’est tout. Qui lui envoie cela ? Pourquoi ? Pas d’indices. Il se rend alors aux adresses indiquées et sa vie ne sera alors plus jamais la même …

Le messager, c’est un peu la chronique d’une vie ordinaire qui devient héroïque, simplement parce que son personnage fait des choix, s’engage et change le monde à sa petite mesure. La scène d’ouverture du roman, celle du braquage, est tout simplement géniale, délirante, loufoque et elle donne parfaitement le ton du roman, une bande de loosers formidables qui se retrouvent embarqués dans une histoire rocambolesque, qui les dépasse parfois mais qui n’en reste pas moins terriblement humaine. En suivant les missions proposées par les cartes qu’il reçoit, Ed change peu à peu la vie des gens mais de rencontre en rencontre, c’est lui qui évolue, s’ouvre au monde et se prend à rêver d’un plus bel avenir. Rien n’est écrit à l’avance, tout est là, à portée de main, il suffit d’oser aller vers l’inconnu, de se lancer et voir où cela nous mène, c’est un peu cela le message de ce livre. Voir Ed se dépatouiller avec ses missions, plus ou moins évidentes ou dangereuses, c’est tout simplement jubilatoire. Car oui, même s’il progresse, Ed a un côté looser qui rend tout cela savoureux, parfois complétement barré. Mais certains passages sont aussi très durs et émouvants, cela nous prend aux tripes et ne nous laisse pas indemnes… Comme notre héros, on attend avec autant d’impatience que de nervosité l’arrivée des nouvelles cartes, des nouvelles destinées à changer. C’est un livre plein d’espoir, hymne au bonheur et à la solidarité, en un mot, c’est un roman qui nous fait du bien !

Le messager nous parle du courage des gens ordinaires qui osent des actes hors normes. On en ressort avec le sourire et le sentiment qu’autour de nous, il y a probablement des héros anonymes auxquels on a envie de dire tout simplement Merci.