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 ROCHE Florence : Les Carnets d'Esther

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Fariboles
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MessageSujet: ROCHE Florence : Les Carnets d'Esther   ROCHE Florence : Les Carnets d'Esther Icon_minitime1Mar 1 Juil - 22:04

ROCHE Florence : Les Carnets d'Esther 51dthb10
Les carnets d'Esther
Florence Roche

Sortie le 3 octobre 2014

Quatrième de couverture:

Esther Lescure est une jeune femme à qui tout sourit. Elle dirige sa propre entreprise de stylisme et nage dans une certaine insouciance.. jusqu'au jour où Bertrand, son père adoré, à qui elle doit tout, est assassiné. Le meurtrier présumé est un certain Elzear, ancien ami de son père ! D'origine juive, celui-ci avait pourtant offert son entreprise à Bertrand juste avant d'être déporté. Sur les traces de cet homme mystérieux envers lequel Esther nourrit une haine sans bornes, son enquête la plonge dans les plus obscures années de la Seconde Guerre. Mais à travers les lignes du journal intime d'Elzear, les choses se révéleront bien plus complexes..

L'auteur : L'Histoire avec un grand H est composée de « petites histoires », Florence Roche le sait et tisse des romans pleins de suspense et de passion qui, bien que fictifs, inventent ce qui aurait pu être la vérité dans un contexte richement documenté.
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Fariboles
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MessageSujet: Re: ROCHE Florence : Les Carnets d'Esther   ROCHE Florence : Les Carnets d'Esther Icon_minitime1Jeu 18 Déc - 12:43

J’avais adoré le précédent roman de Florence Roche, L’Héritière des anges et c’est donc avec beaucoup d’impatience que j’attendais de découvrir son nouvel ouvrage, Les Carnets d’Esther aux éditions De Borée. Je n’ai pas été déçue, loin de là, j’ai passé la nuit sur ce livre qui tient à la fois de la chronique historique et familiale avec une touche de suspense qui nous captive d’un bout à l’autre !

1962 en France. Esther est le troisième enfant de Bertrand Lescure qui gère une entreprise de confection au succès fleurissant. Elle est sa seule fille, sa préférée, celle qui lui ressemble le plus, qui travaille à ses côtés avec un sens aigu de la mode qui fait mouche au fil des collections et innovations. Et l’adoration est réciproque, pour Esther, son père est tout, son roc, l’homme qu’elle admire et qu’elle respecte. Aussi, lorsqu’il est assassiné, elle est dévastée, anéantie. Comment survivre à cette perte tragique ? Elle ne voit qu’une solution : retrouver le meurtrier et comprendre pourquoi il a fait cela. Elle soupçonne un vieil ami de la famille, celui à qui les Lescure doivent leur fortune, Elzear Bensoussan. De confession juive, il avait disparu avec toute sa famille après la rafle du Vel d’Hiv de juillet 42. Sans nouvelles, tout le monde le croyait mort en déportation mais une lettre retrouvée dans les affaires de Bertrand prouve le contraire, Elzear et sa fille Anaëlle ont survécu à Auschwitz et ont trouvé refuge en Israël. Et surtout, Esther sait qu’Elzear était là, à la propriété familiale juste avant la mort de Bertrand. Pourquoi cette rencontre vingt ans après ? Quels mystères entourent l’étrange relation entre ces deux hommes ? Esther part sur les traces d’Elzear avec comme seuls indices, les carnets de déportation de celui-ci. Une traque, une quête dont Esther ne reviendra pas indemne, loin de là …

C’est bien simple, j’ai dévoré ce roman. Une fois commencé, je n’ai pas pu le reposer avant de l’avoir terminé. J’ai été happée par les pages, par les mots et tout comme l’héroïne, j’ai voulu en savoir plus, toujours plus. On sent qu’un lourd secret pèse sur cette famille et que le lien entre les Lescure et les Bensoussan est à la fois profond et douloureux, étrange aussi. Le début du roman ressemble à un vrai policier avec ce meurtre sordide et ce suspense dense qui s’installe. Mais le récit prend une autre dimension, plus intime, plus tragique, avec la découverte des carnets d’Elzear. Ces passages-là, on les attend, on les guette au fil des pages, ils sont forts, d’une rare puissance émotionnelle, ils nous touchent en plein coeur, nous parlent. Et en même temps, pas de pathos, ni trop de bons sentiments. On se prend l’horreur de la déportation, de la vie à Auschwitz en pleine face dans toute sa réalité, sa « simplicité », on voit, on vit tout cela avec les yeux d’Elzear, on s’accroche à ses espoirs, on tremble avec lui, on souffre pour lui et l’on comprend vraiment ses tourments, ses doutes. Une relation étrange s’installe aussi entre lui et la femme du commandant du camp, Frida, cantatrice célèbre qui a fait d’Elzear son musicien, celui qui l’aide à répéter ses gammes. L’amour de l’art, de la musique tisse un lien unique, hors du temps, du monde entre ces deux êtres que tout oppose et qui devraient se haïr et non se respecter.  Ce n’est pas une lecture facile, impossible de rester à distance et tant mieux, c’est ainsi que l’on peut pleinement apprécier ce livre. Et puis, il y a aussi le sort des enfants, ses êtres si innocents déportés, arrachés à leurs familles sans qu’ils comprennent quoi que ce soit à la machine de mort nazie. Je ne m’étendrai pas dessus mais que c’est dur à lire…

Un roman fort, intense, captivant de la première à la dernière page, je ne peux que vous le recommander vivement !


Dialogue entre Frida et Elzear :
« -Une mère peut-elle tuer son enfant ?
Je n’ai pas répondu tout de suite.
Elle a fouillé au fond de mes yeux et j’ai maintenu son regard en prononçant :
- Je sais que les parents d’un peuple sont capables de tuer les enfants d’un autre peuple.
Il y a eu un silence. »

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