Fariboles Admin
Messages : 4096 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 43 Localisation : Eure et Loir
| Sujet: Mazzantini Margaret : La mer, le matin Jeu 21 Aoû - 18:07 | |
| La mer, le matinMargaret Mazzantini Quatrième de couverture:Jamila fuit la Libye en guerre. Avec Farid, son garçon qui n'a jamais vu la mer, elle embarque sur un bateau pour gagner la Sicile - traversée du désespoir. Quarante ans plus tôt, Khadafi chasse les colons italiens de Tripoli. Angelina fuit en Sicile où elle ne se sentira jamais chez elle - Italienne au coeur arabe qui rêve de revenir, avec son fils Vito, sur la terre de son passé. Deux mères, deux fils, deux vies; deux mémoires brûlantes dans le roulis de l'Histoire : ce roman sensible raconte avec une infinie justesse l'exil et ses déchirures. | |
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Fariboles Admin
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| Sujet: Re: Mazzantini Margaret : La mer, le matin Jeu 21 Aoû - 18:09 | |
| Mon avis:On ne ressort pas indemne de toutes nos lectures… J’ai pris une claque, une vraie avec les mots de Margaret Mazzantini. La douleur de l’exil, le déracinement, pas vraiment d’ici mais plus tout à fait de là-bas, la fuite, l’espoir, l’amour, … tout est là, avec des mots simples, des mots forts !
Et cela commence dès les premières lignes, on se laisse happer par les mots, par la magie des mots : « Farid n'a jamais vu la mer, il n'a jamais mis les pieds dans l'eau. Il se l'est imaginée des milliers de fois. Piquée d'étoiles comme le manteau d'un pacha. Bleue comme le mur bleu de la ville morte. Il a cherché les coquillages fossiles enfouis depuis des millions d'années, au temps où la mer recouvrait le désert. Il a poursuivi les poissons lézards qui nagent sous le sable. Il a vu le lac salé, le lac amer et les dromadaires couleur d'argent qui avancent tels des navires de pirates usés. Il habite dans l'une des toutes dernières oasis du Sahara. »
La mer, le matin, c’est deux histoires, deux destins, deux pays et une histoire commune, celle de la Libye de Khadafi. Cela commence en 2011. On fait connaissance avec Jamila, qui fuit la guerre en Libye avec son fils, Farid. Son seul espoir d’une vie meilleure : embarquer sur une coquille de noix et rejoindre la Sicile. Délestée de ses économies par un passeur, elle embarque avec tant d’autres pour un voyage difficile, douloureux et c’est à travers les yeux du jeune Farid que nous allons le vivre… Et quel voyage, quel misère, cela nous brise le cœur. En parallèle, nous remettons le fil des souvenirs d’Angelina qui, quarante ans plus tôt, a fait le chemin inverse. Elle a été contrainte à l’exil avec les siens, dans le sang et la peur, lorsque Khadafi a pris le pouvoir en Libye. Tous les colons italiens ont été chassés du jour au lendemain, sans espoir de retour. Ils ont abandonné une vie, un pays, une culture pour revenir dans une Italie qui ne veut pas d’eux, qui les méprise et les rabaisse.
Peut-on oublier son passé, se reconstruire dans la fuite, se nourrir d’espoirs? Voilà les thèmes que Margaret Mazzantini aborde sans fards dans ce court roman bouleversant et si juste. Une lecture sous tension, un vrai choc et des mots qui nous hantent, nous blessent, nous remuent.
PS: Rien à voir mais je trouve la couverture magnifique, en parfaite adéquation avec le récit !
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